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jeudi, 10 janvier 2013

Typologie de la sécession aux USA

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Typologie de la sécession aux USA

Ex: http://www.dedefensa.org/

Ce n’est pas demain la veille, ni même l’avant-veille, que vous trouverez dans la presse-Système et dans ses satellites quelque élaboration que ce soit sur le thème de “la sécession” aux USA. Sans doute le terme est-il en passe de devenir l’équivalent, sinon pire, dans le registre de la diablerie-Système, que des termes tels que “isolationnisme”, “protectionnisme”, “souverainisme”, éventuellement “poutinisme” si cela existe, – sans citer les caves interdites de l’enfer, “racisme”, “fascisme”, “antisémitisme”, etc.

Le regain d’impopularité-Système du “sécessionnisme”, – pour “anoblir” l’idée de la connotation idéologique qui achèvera sa diabolisation, – tient aux pétitions en faveur de la sécession qui ont fleuri aussitôt après la réélection d’Obama. Vu la majesté du medium (la Maison-Blanche) qui enregistra ces actes, et ce qui parut être un certain engouement populaire pour le thème, la susdite presse-Système dut se fendre de quelques articles à ce propos, le plus tard possible certes.

• L’un d’entre eux est l’article paru le 10 décembre 2012, sur BBC.News, de Jon Kelly, qui nous démontre en quelques arguments joliment troussés mais peu sensibles aux réalités courantes que jamais les Américains n’ont été aussi heureux de vivre ensemble (« Unlike almost all of their Western counterparts, however, Americans appear remarkably happy to stay together despite their differences»). D’une façon générale, l’auguste station de radio et de télévision britannique en tient évidemment pour l’explication évidente et orwellienne par excellence : ceux qui font des pétitions pour la sécession n’ont aucun goût pour la sécession, – peut-être dirait-on même qu’ils en sont adversaires ? («Neil Caren, assistant professor of sociology at the University of North Carolina, who has carried out research into the signatories… “My reading would be that even among the people who signed these petitions, probably a majority wouldn't actually want secession,” he says. “It's like saying you'll move to Canada - it's about how you express your dissatisfaction in the immediate aftermath of the election.”»)

• Sur le nombre même de signature, l’article reconnaissait qu’il y en avait eu, pour pouvoir mieux constater que cela faisait fort peu, et si peu jusqu'au ridicule, constituant presque une forme de réaffirmation de l’Union. Kelly écrivait donc, mettant en évidence combien nous, en Europe, sommes bien plus menacés de sécessions diverses et complètement significatives de notre incapacité de seulement espérer figurer à la cheville ouvrière de la vertu américaniste :

«So far Texas, South Carolina, Georgia, Louisiana, Florida, Missouri, Tennessee, North Carolina, Alabama, Oklahoma and Ohio have all attracted more than 25,000 names apiece - entitling them an official response from the administration. In the context of the US population of 312 million, however, the numbers involved are minuscule. Some 700,000 people in total are estimated to have signed so far - around 0.2% of all Americans. Even Texas's 118,000 signatures - the most of any state - represent less than 0.5% of its inhabitants. These tiny figures actually set Americans apart from their counterparts in other major Western countries.»

Cela était écrit le 10 décembre 2012. Nous-mêmes écrivions, vingt-cinq jours plus tôt, le vendredi 16 novembre 2012, et selon des appréciations chiffrées qui semblaient indiquer que, depuis cette date et compte tenu du bilan à-la-Jon-Kelly, les signatures cessèrent brutalement, voire même régressèrent, ainsi que le nombre d’États de l’Union concernés… «Le 15 novembre 2012, le site Washington’s blog publiait une longue analyse du mouvement, donnant surtout des détails chiffrés, des déclarations, des appréciations, etc., ainsi que les détails des diverses pétitions embrassant les cinquante États de l’Union. Russia Today en donnait également une appréciation le même 15 novembre 2012. Au travers de ces diverses sources, on peut apprécier l’ampleur, le rythme du mouvement, son sérieux, etc… A 18H00, mercredi [14 novembre], le cap des 675.000 signatures électroniques pour toutes les pétitions était dépassé (selon Washington.blog). A minuit, ce même mercredi on atteignait 703.326 signatures (selon Russia Today). Alex Jones, de Infowars.Com, affirmait, dans son émission du jeudi soir [15 novembre], que le million de signatures avait été dépassé. (A ce moment, la pétition du Texas atteignait 107.000 signatures.)»

• Essayons d’être sérieux… Le fait est que les sites intéressés par le mouvement (laissons la presse-Système hors de cela, dans son enclos) ont en général le rythme Internet et passent aisément d’un sujet l’autre, d’autant que les sujets nous pressent. (Dès le 14 novembre, l’attaque de Gaza, dite “Pilier Défense”, commençait à enterrer les affaires américanistes dans le swing de l’accélération de l’Histoire, – réélection de BHO, affaire Petraeus, affaire des pétitions…) Ils savaient évidemment que cette affaire de pétitions était une bonne action de communication, mais qu’elle n’irait pas jusqu’à provoquer une sécession. Donc, on était passé à autre chose et l’article de BBC.News vient à son heure, comme un retour de flamme sur une peur rétrospective du Système, sur une affaire d’ores et déjà oubliée et sur laquelle on peut désormais gloser à loisir et fort sarcastiquement, en la qualifiant de “minuscule”… Puis, tout récemment, voilà qu’Infowars.com, l’un des initiateurs des pétitions-sécession, revient sur le sujet, sous les plumes d’Alex Jones et de Joseph Watson. Les deux hommes protestent contre le sort qui serait fait à une pétition lancée par eux-mêmes pour “déporter” Piers Morgan, le Britannique du Daily Mirror passé à CNN et qui, selon Jones-Watson, a attaqué d’une façon inacceptable les droits constitutionnels des citoyens US en demandant une réglementation de fer sur la vente des armes, suite au massacre de Newtown. Mais tout le monde, à Washington où l’on sauve le sort du monde en déplaçant le bord de la “falaise fiscale” de quelques centimètres, rit de cette pétition (voir The Australian du 2 janvier 2013) ; et Jones-Watson ne se font aucun illusion et citent, ce 27 décembre 2012, le précédent des pétitions sur la sécession (manifestement, ils n'ont pas été voir l'évolution du décompte depuis la mi-novembre parce que, de toutes les façons, là n'est pas le problème)…

«Given the fact that the Obama administration has failed to respond to dozens of petitions advocating states secede from the union, it seems almost inevitable that the White House will also ignore the petition to deport Piers Morgan for his rhetorical assault on the constitutional rights of American citizens. […]

»However, a brief investigation into which petitions the Obama administration has actually responded to confirms that the White House merely cherry picks those it wishes to address and completely ignores others, violating its own rules. For example, the petition for Texas to secede from the union reached the threshold to warrant a comment from the administration on November 12 but has still not been addressed 45 days later. Dozens of similar petitions from other states also passed the threshold but have been ignored, despite the total number of signatures for all states equaling well over a million. In contrast, petitions calling on Obama to enact gun control measures in the aftermath of the Sandy Hook massacre, only three of which totaled over 25,000 signatures, were addressed within days.»

• … Et ce dernier point, certes, d’un intérêt certain. Qui peut comparer cette rigolade (Jon Kelly, de BBC.News, s’en marre encore) de la sécession-today à l’immense événement du massacre de Newtown, considéré dans le monde comme un tournant fondamental, disposant d’une couverture médiatique phénoménale et ainsi de suite ? Ainsi est-on en droit d’attendre que les citoyens US, si fortement concernés dans le fait que ce massacre réactualise le problème du contrôle des ventes d’armes à feu aux USA, et dans les deux sens d’ailleurs (pour et contre), le feraient savoir par le canal idéal des pétitions de la Maison-Blanche ; et nous ajouterions que l’on verrait bien alors, à l’importance comptable et quantitative, – qui ont l’air d’être, sans surprise, les références de Jon Kelly, – de cet événement par comparaison avec celui, ridicule, des pétitions-sécession, la différence d’importance des choses. Nous avons donc été voir le 1er janvier 2013 sur le site des pétitions de la Maison-Blanche, la page réservée à la réponse de la Maison-Blanche et aux pétitions concernant cette question du contrôle des ventes d’armes après le drame de Newtown.

On y trouve, du chef de cabinet adjoint du vice-président, une réponse circonstanciée et fort bien balancée (personne n’est vraiment mis en cause, la plupart des possesseurs d’armes à feu étant jugés comme sains d’esprit). La réponse n’est pas datée, par prudence peut-être, mais elle a du être mise en ligne après le 19 décembre puisque cette date avec une intervention du président sont mentionnées ; il y a 33 pétitions sur le sujet des armes à feu (et aussi sur celui du statut des personnes psychologiquement déséquilibrées), et des pétitions dans les deux sens (la plus importante, avec 197.073 signatures reste assez ambigüe, puisqu’elle demande que le Congrès examine la question du contrôle des armes sans indiquer dans quel sens il devrait légiférer, ce qui ressemble plus à une manœuvre qu’à une pétition : «Immediately address the issue of gun control through the introduction of legislation in Congress»). Le total des signatures de ces 33 pétitions est de 554.630, et l'on peut alors comparer avec les résultats obtenus par les pétitions-sécession dans les mêmes conditions de durée… Cela amène à la question de savoir si un tel nombre de personnes intéressées à ce problème (monsieur Kelly, de BBC/News, fera les comptes pour le pourcentage qui sera au moins d’un tiers, et sans doute de beaucoup plus inférieur à celui des pétitions sur sécession), qui fait entrer de toutes les façons le processus dans la rubrique «In the context of the US population of 312 million, however, the numbers involved are minuscule», implique que le problème soulevé à Newtown, dans l’émotion qu’on sait, intéresse encore moins les citoyens US que celui de la sécession.

• Tout cela pour introduire notre “sujet du jour”, tout cela pour avertir qu’il était improbable que la susdite presse-Système nous informe d’une façon normale sur un sondage concernant la “sympathie” ou le “sentiment positif” qu’éprouvent différents groupes sociaux aux USA à l’égard de la sécession. C’est par conséquent sur le blog de Lew Rockwell, le 31 décembre 2012, qu’on trouve relayé un commentaire d’un sécessionniste acharné, Kirkpatrick Sale du Middlebury Institute, ; lequel relaie lui-même un commentaire… Mais nous vous laissons lire la courte dépêche.

« Bill Regnery, a long-time supporter of the secessionist movement, has sent me notice of a nationwide poll on popular support for secession as measured by a poll by the well-respected Public Policy Polling outfit of Raleigh, NC, that Wikipedia has described as “Democratic-leaning and accurate.” The poll, taken among 700 people in late November and issued on December 4, 2012, has a margin of +/- 3.7 points. Here is a report he sent of the “interesting to remarkable” poll results, along with pertinent comments:

»Secession is viewed positively/sympathetically by: • 46% of Hispanics, 14 million, and 31% of whites, 49 million. We need to crank this irredentist sentiment into our calculations. • 50% of conservatives. This is by far the most support from by far the largest group, 41 million, of ideological supporters. By comparison 19% of liberals, 14 million, fall into this category. • 35% of women and only 29% of men. We should discard the notion that women cannot be recruited. • 50% of 18-29 year olds. We need to hunt where the ducks are.

»The lessons are obvious: Let’s go hunting.»

…Il est probable, sinon certain pour Lew Rockwell, que les divers personnages cités ne sont pas convenables. (Rockwell, ami intime de Ron Paul, avait été catalogué comme “raciste” et inspirateur de Paul à cet égard, lors de la polémique sur les newsletters de Ron Paul, à la fin 2011.) Peut-être ne sont-ils pas convenables, mais que dire de monsieur Jon Kelly et des milliers d’autres de son acabit, qui analysent les affaires avec cette espèce d’incroyable attitude postmoderniste et attitude-Système consistant à déployer tant de flagornerie pour plaire à l’idéologie sans laquelle leur intelligence aurait autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat («Il a autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat» disait le vice-président Teddy Roosevelt du président McKinley dont il jugeait qu’il s’inclinait beaucoup…). Les nombreux Jon Kelly n’ont d’ailleurs pas vu, lors de leurs divers mépris (question de la sécession) et épanchements (question de la tuerie de Newtown), combien ces questions de la sécession et du contrôle des armes sont liées, tant un grand nombre d’Américains considèrent la possession libre des armes comme un droit constitutionnel (2ème amendement) mais aussi, désormais de plus en plus fermement, comme un moyen de défense contre les forces coercitives (Dieu sait s’il n’en manque pas, par les temps qui courent) du gouvernement, ou du Système, dont ce même gouvernement, ou Système, voudrait les priver, – et cela ne fait-il pas une bonne cause de sécession ? (Cette dernière idée rejoignant l’absence de légitimité du gouvernement central, dès l’origine des USA, que nous jugeons être comme une des principales raisons, cachées sinon seulement comprises, du goût des citoyens américains pour les armes.)

Enfin, faisons le travail des divers Kelly qui trouvent ridicule et vraiment shockingly dépassée cette vieille lune d’idée de la sécession. Le sondage que Rockwell porte à notre connaissance, qui vaut bien en valeur, par référence à l’institut qui l’a réalisé, ceux des prestigieux instituts nationaux et internationaux couverts de fric-Système, donne quelques enseignements extrêmement intéressants. Le plus intéressant, évidemment, celui que n’a pas manqué de remarquer implicitement Rockwell si l’on en croit son titre («Viva Secession !»), c’est le sentiment de la communauté hispanique qu’il faut envisager sur l’arrière-plan de l’état d’esprit général dit de “remexicanisation”. Ce sentiment se marie aisément avec (deuxième enseignement intéressant) l’énorme penchant des conservateurs pour le même thème, conservateurs qui sont légions dans le Sud, où l’ont trouve également des légions d’Hispaniques… Imaginez la vulnérabilité des États de la zone dans ce contexte. L’intérêt de la combinaison est que l’on trouve rassemblées deux forces complémentaires, également tournées contre le centre washingtonien pour des raisons différentes et également complémentaires, la tranquille hégémonie hispanique dans les États frontaliers du Mexique et l’agressivité défensive et centrifuge des conservateurs du Sud.

Le troisième enseignement intéressant, c’est la proportion énorme des jeunes qui voient avec “sympathie” l’idée de sécession. Ce sont certainement les mêmes jeunes qui ont applaudi Ron Paul tout au long de sa campagne électorale si étrangement écourtée. Dans ce résultat somme toute étonnant se cache peut-être un hideux secret du Système. On sait que l’évolution du Système dans son mode de surpuissance est tournée vers la déstructuration et la dissolution, ce qui implique déstructuration et dissolution, également, de l’enseignement (public), de l’esprit de l’enseignement, du goût du savoir et des attitudes de respect et d’ordre qui vont avec. En favorisant cette course naturelle du Système, tous les systèmes d’enseignement son atteints, y compris ceux qui diffusent de l’enseignement favorable au Système, et, dans ce cas, au système de l’américanisme. Du point de vue de ce dernier, c’est un énorme échec et un signe de l’effondrement de lui-même que de n’avoir pas su dispenser chez ses propres jeunes gens la même considération sacrée d’un sacrilège insupportable pour les USA dans le chef de la volonté de sécession qui fut la cause de la Guerre de sécession, plutôt dite Civil War dans le langage officiel, pour dissimuler l’outrage. Si cette hypothèse est la bonne c’est alors qu’on pourra considérer avec admiration la capacité d’autodestruction se substituant à la capacité de surpuissance du Système lui-même.

Pour le reste et d’une façon générale, ces diverses considérations nous confortent dans notre idée centrale que l’éclatement, la désintégration, la sécession constituent le risque fondamental, la fragilité considérable des USA, sa vulnérabilité structurelle permanente et aujourd’hui exacerbée, et sans doute le motif de la plus grande panique possible des autorités du Système. Par conséquent, tout ce qui va dans ce sens nous rapproche d’un événement fondamental pour notre crise terminale du Système.

 

De geplande gaslijnen van Qatar via de conflictgebieden in Syrië

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Het wordt steeds duidelijker dat het gasdossier de ware achtergrond vormt voor de oorlog in Syrië, vooral de gevechten die geleverd worden in de regio van de stad Homs. Een Qatarees plan voorziet in de aanleg van een gaspijplijn voor het aanvoeren van gas naar Europa, Turkije en Israël. Hierbij komt Qatar in concurrentie met een pijpleiding vanuit Iran over Iraq naar Syrië, waarvan de werken onlangs werden opgestart. We lazen voor u een analyse van Nasser Charara, een Libanees journalist voor de krant Al-Akhbar.

Dankzij lekken van een grote westerse olieonderneming is de krant in het bezit gekomen van betrouwbare details over het Qatarees project - dat op de instemming van Washington kan rekenen - voor de aanleg van de nieuwe pijplijn om gas uit Qatar via de Syrische regio van Homs naar Europa te brengen. Deze regio is het strategisch hart van het project, het biedt tegelijkertijd belangrijke strategische voordelen voor Turkije en Israël op de mondiale gasmarkt. Deze nieuwe geplande gaspijplijn zal via het territorium van Saoedi-Arabië, naar Jordanië lopen om zo het Irakese grondgebied te vermijden, om dan in Syrië in de omgeving van Homs aan te komen. Vanuit Homs zou dan de gaslijn gesplitst worden met een aftakking naar Latakia aan de Syrische kust, naar Tripoli in het noorden van Libanon en naar Turkije.

Syria-Pipeline.gifDe belangrijkste doelstelling van het project is om het gas uit Qatar en Israël naar Europa te brengen. Hiermee wil men een drievoudig objectief bereiken. Ten eerste, het breken van het Russische monopolie in Europa; ten tweede, Turkije bevrijden van afhankelijkheid van Iraans gas; ten derde, Israël de mogelijkheid geven om zijn onlangs ontdekt gas aan een geringe kostprijs over land naar Europa te exporteren.

De vraag is waarom Homs?

Globaal bekeken kunnen de bovenvermelde objectieven niet tot stand komen als de gewenste gaspijplijn niet via Homs zou aangelegd worden. Deze stad moet volgens de planning de draaischijf worden voor de verdere verdeling van het aangevoerde gas. Qatar beschikt over geen andere alternatieven richting Europa, tenzij ze haar gasuitvoer verzekert met grote gastankers via zee. Dit is duurder en niet zonder gevaar. Mocht Iran de zeestraat van Hormuz afsluiten staat Qatar voor de onmogelijkheid om zijn gas en olie te exporteren. Als door de zeepiraterij voor de in de Golf van Aden voor de Somalische kust het vervoer van gas en olie over zee ernstig gestoord wordt dan komt ook de uitvoer van olie en gas uit Saoedi-Arabië in het gedrang met alle gevolgen voor de Europese en Amerikaanse economie.

Volgens de gelekte informatie van dezelfde westerse oliemaatschappij, is Qatar anderzijds van plan om ook haar cargovloot uit te breiden met de ambitie om meer betrokken te worden in het omvangrijker Amerikaanse project dat de gashandel op de wereldmarkt grondig wil domineren.

Nieuwe ontwikkelingen

Hier zijn twee nieuwe evoluties van groot belang. Er is vooreerst de recente vondst van gasvelden in de Middellandse Zee door Israël. De tweede ontwikkeling betreft nieuwe krachtsverhoudingen in Syrië. Na de gewelddadige, door het Westen gesteunde, rebellenoorlog in Syrië hoopt men een westers gezinde stabiliteit in te stellen. Hierbij wordt van de regio Homs een belangrijke draaischijf gemaakt die de Syrische gasvelden zal exploiteren en tegelijkertijd om gas van Qatar en Israël naar Europa te brengen.

Ook volgens de gelekte bronnen, is het gebied in Syrië in het noorden van Homs en de omgeving van Damascus, waar momenteel de gewapende “Syrische oppositie” actief is, het gebied waar de geplande pijplijn moet aangelegd worden naar Turkije en Tripoli (Libanon). Wie de kaart van het pijpleidingstracé en van de ergste conflicthaarden vergelijkt ziet de relatie tussen het gewapende activisme en de doelstelling om deze delen van Syrië te controleren.

Eens aangekomen in Syrië zal de gaspijp opsplitsen in twee richtingen. De eerste gaat naar de omgeving van Damascus op 30km van twee geplande verdeelkruispunten An-Nabk en Al-Kussayr, om dan verder doorgetrokken te worden richting het Syrische Lataka en het Libanese Tripoli. De tweede aftakking zou gaan via het noorden van Syrië vanuit Homs naar Maarat al-Numan en Udlib richting Turkije. De controle over bovenvermelde Syrische steden zijn inzet van strijd tussen regime en rebellerende groepen.

Robert Ford – de teruggeroepen Amerikaanse ambassadeur - en Frederick Hoff – gelast met het gasdossier voor gas uit de Levant - zijn beiden lid van de Amerikaanse crisiscel voor Syrië, zegt Nasser Charara. De eerst genoemde organiseert de activiteiten van de gewapende oppositie in Syrië op het terrein, zodat deze zouden beantwoorden aan de pijplijnplannen waarvan het tracé door de tweede is uitgetekend. Robert Ford heeft nog een bijkomende opdracht, met name het aanstellen van een Syrische regering in het buitenland, met vertakkingen op het terrein bij de gewapende rebellen in het noorden van Syrië, in Homs en Damascus. Dit om een afscheiding mogelijk te maken mocht het regime niet volledig ten val kunnen worden gebracht. In dit verband kunnen we ook niet naast de enorme druk kijken die Parijs tracht uit te oefenen voor het erkennen van de oppositie als enige vertegenwoordiger van het Syrische volk.

De voordelen voor Turkije

Een dergelijke gaspijplijn beidt Turkije enorme strategische en economische voordelen. Het land zou dan een vitale plaats verwerven voor de doorvoer van gas en olie naar Europa. De EU wil haar gasimport diversifiëren, om minder afhankelijk te worden van het Russische gas, wat de door de VS sterk aangemoedigd wordt. Het zou ook de Turkse toetreding tot de EU club vooruit helpen. Bovendien zou de Turkse afhankelijk van het Iraanse gas verlichten en dus haar geostrategische positie versterken. Ook biedt het de mogelijkheid voor Ankara om de exorbitante energiefactuur te verminderen en het verschaft het land dan een inkomen aan dividenden betaald door Qatar en Israël voor de doorvoer van hun gas.

De voordelen voor Israël

Het biedt Israël de mogelijkheid om binnen de komende jaren een belangrijke gasleverancier te worden door de uitbating van de gasvelden “Leviathan en Tamar”. Deze vindplaatsen zouden volgens een Franse studie een grotere voorraad gas vertegenwoordigen dan het Iraans-Qatarese North Dome-South in de Perzische Golf. Dergelijke pijpleiding zorgt voor het alternatief op de huidige mogelijkheden via zeetransport die zeer kostelijk zijn en daarenboven ook het probleem kennen dat het Suezkanaal niet geschikt is als vaarroute voor grote gas en olietankschepen.

De voordelen voor Libanon

Het is ook interessant om de wijziging in de Qatarese houding ten opzichte van Libanon te noteren tijdens een recent bezoek van de Libanese regeringsleider Najib Mikati aan Doha. Niet alleen de diplomatieke en economische boycot werd opgeheven, maar ook de eerder afstandelijke, vijandige houding verdween. Qatar dreigt niet langer meer om de Libanese gastarbeiders het land uit te zetten. Men stelt voor om ontwikkelingsprojecten op te starten om zo de economische stabiliteit van Libanon te ondersteunen. Beter nog, men stelt zelf voor om financiële bijstand te leveren voor de haven van Tripoli, die uitgebouwd moet worden als gas en olieterminal om de Syrische haven Lataki te vervangen indien nodig.

Het is hier ook niet oninteressant vast te stellen dat de raffinaderij van Tripoli sinds jaren buiten bedrijf is. Er is wel nog altijd opslagcapaciteit voor petroleum, echter niet voor gas. Ook van hieruit, mits de bouw van de nodige installatie voor het vloeibaar maken van het aangevoerde gas, zou naar Europa kunnen worden uitgevoerd.

De rol van Rusland in het verhaal?

Volgens de krant heeft Rusland haar afkeuring voor dit Tripoli project aan de regering in Libanon laten weten, zolang Moskou niet de garantie krijgt dat het Westen niet uit is op een 'regime change' in Syrië. Deze eis staat uiteraard in verband met de verdere gasprospectie door Russische ondernemingen in deze sector. Moskou wil niet afwezig zijn in de gas'boom' van de Middellandse Zee.

Bron: Http//www.al-akhbar.com Nasser Charara “ Syrie: Le trajet des gazoducs Quataris decide des zones de combats

 

mercredi, 09 janvier 2013

Eurasia and Europe: Dialogue of “Big Spaces”

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Natella Speranskaya

Eurasia and Europe: Dialogue of “Big Spaces”

 
Carl Schmitt regarded the earth as a single whole and was looking for its global mission. This "whole" was formed by Schmitt in the concept of Nomos. He used the Greek word derived from the verb «nemein», which is identical to German “nehmen” - “to take”. Nomos comprises three acts of the drama: "taking", "division and distribution of the taken", "exploitation and use of the taken and distributed." According to Schmitt, Nomos of the Earth existed always. First Nomos is described as a "promised land" of ancient peoples. It is the Nomos of the ancient times and the Middle Ages. It ceased to exist after the exploration of the great oceans and the American continent. Thus began the Second Nomos, the Nomos of national sovereign states that had the Eurocentric structure. Events of the World War II led to its destruction, so that the land was divided into east and west, which were in a state of "cold war". It is not about mere geographic opposites, but a more original and profound contradistinctions. Carl Schmitt wrote: "The whole history of the planetary confrontation of East and West in its entirety is reducible to the fundamental dualism of the elements: Earth and Water, Land and Sea. What we now call the East, is a single mass of solid land: Russia, China and India - a huge piece of land, the "Middle Earth", as named by the great English geographer Sir Halford Mackinder. What we call today the West, is one of the world's oceans, hemispheres, where the Atlantic and Pacific oceans are placed. Confrontation of the sea and land powers, worlds - is the global truth that lies at the heart of explanation of civilization dualism that constantly generates a planetary stress and stimulates the whole process of history ." Thus, the birth of a third Nomos was caused by division of the world between the West and the East. However, it was destroyed with the fall of the Berlin Wall and the collapse of the Soviet Union.

Schmitt's understanding of "three Nomoses of the Earth" brings us to the question, what will be the fourth Nomos of the Earth? Alexander Dugin, the founder of the theory of a multipolar world, the founder of the Russian school of geopolitics, believes that the new Nomos of the Earth will be a Nomos of large continental logic of the Eurasian continent. Certainly, the worst possible option would be a unipolar, globalist Nomos. Which of the Nomoses will be established depends on the strategic decision of Heartland, Russia, the civilization of land.

Italian political scientist Tiberio Graziani thinks, that Russia "has everything necessary to fulfill the historical role of the cornerstone of the whole global system," and he regards its location in the heart of Eurasia to be one of its most important elements. That is why all the strategic decisions of Atlanticists imply  fragmentation of the Heartland, considering that this process will provide the accession of a unipolar order. Alexander Dugin says, "On that, whether Russia can be sufficiently weakened, split and destabilized, and subjected by its fragments to the external power, largely depends the fate of globalization." And further: "For anyone who is serious about counter American hegemony, globalization and planetary domination of the West (Atlanticism), the axiom should become the following statement: The fate of the world order is decided at the moment only in Russia by Russia and through Russia." To describe the time in which we now live, the prominent sociologist Zygmunt Bauman applies the concept of Interregnum – so was called in ancient Rome the period between the death of Caesar and the accession of another one. It is a state of instability, uncertainty, unpredictability, when the demolition of the old order is as obvious as the emergence of the new one is. But what this new order (and, accordingly, the new Nomos) will be - is unknown. In the context of the changes of the new world order, we can speak of  paradigmatic shift from the "unipolar moment" to the formation of a multipolar world order. In other words, the focus should be on the end of the era of unipolarity, because there are all essential conditions for the realization of the alternative project. According to Huntington, the unipolar state is able to "effectively deal with all the major international problems alone, and none of the unions of other states can even be hypothetically capable of stopping it." It is difficult to deny that the hegemon represented by the United States now has no serious opponent, whether a coalition of states or, quite incredibly, a single state  that shows such strong potential that it inevitably involves the speedy restoration of the bipolar order.

According to Zygmunt Bauman, about 60-70 years ago an event occurred that contributed to a fundamental change in global politics: the gap between Macht and Staat, in other words, between Might and Politics, Might and the State (which are integral aspects of the Power) led to the situation, when Macht (Might) moved to supra-national space. Thus, the nation-state could no longer control it. In unipolar paradigm namely national states are actors of international relations. The said gap means neither more nor less than a gradual slippage to non-polarity. Namely, this, according to Richard Haass, Director of Foreign Policy Studies at the Brookings Institute and head of CFR, will determine international relations in the XXI century. Nation-states are nearly deprived of possibility of efficiency, "of doing things" (as Bauman understands Macht), emerging into a state of political paralysis. Antonio Gramsci treated Interregnum as a period when the old is no longer working, and the new has not yet appeared.

We are "stuck" between unipolarity and multipolarity, and have no idea what should the solution to this situation be. Of course, the question arises: what to do? And, above all, question themselves nation-states, de jure retained the ability to make decisions , but Zygmunt Bauman rightly argues that under current circumstances, the question should be formulated in a different way: who will do what is necessary rather than what to do? Which actor will assume responsibility for the actions that solve fundamental problems? Sure, we do not consider like such nation-states. Instead, we turn to the theory developed by Alexander Dugin, the Theory of the Multipolar World. Book with the same title gives a clear picture of what is happening in the field of international relations today: when the bipolar model of the world order has changed to unipolar one, it came to mean the triumph of the liberal-democratic ideology . The West has modeled values and guidelines system that were imposed upon the world as universal. Thus, the West came to the consistent implementation of the control (dictatorship) of cognitive and strategic spheres. The area of international relations became "American Science", the content of the discussions was reduced to polemical confrontation between realists and liberals. The diplomatic corps itself was formed within the unipolar world and the Western discourse, Western mentality, where political actors are  the national states. Another model of the world order, namely the multi-polar model, involves a form of organization of spaces based on several actors - "civilizations", as rightly pointed out by Samuel Huntington. This leads us to the formation of a new diplomatic corps and the new diplomatic language based on a multipolar world order. And the most progressive political thinkers have already come to a conclusion about the need to change the paradigm of international relations. One of them just raised the question of what will be next, others - have found the answer and freely operate  the basic concepts of the new system. It is impossible not to recognize the fact that the vast majority of politically engaged figures remain under the old paradigm, failing to perceive  the ongoing shift, which will commence the new historical period, completely changing the picture of the world politics . The Unipolar world - is yesterday. Here and now we are discussing the change of the unipolar paradigm to the multi-polar one, poly-civilizational.

Theory of the multipolar world suggests to establish new actors in international relations, which are of civilizations , and each of them, by definition, has a strategic center, serving as the subject of dialogue in international relations and, therefore, the subject of power. The transition from national states to civilizations is an inevitable consequence of the rupture described by Zygmunt Bauman.

Specialist in International Relations, Professor Adam Roberts notes the loss of a leading U.S. role in the current world order. Asked who will perform their receiver , he gives a completely obvious answer: no one. More precisely, we have not yet entered the period of interregnum, but just got close to it, and all that is happening in global politics - is the agony of the dying Caesar (USA).

The genuine emergence into Interregnum will happen with the final loss of the U.S. role as the world's hegemon and the cancellation of a "unipolar moment." It is here that the danger appears, that in the period of interregnum and consistent implementation of the formative stages of a multipolar world order will come "The variable geometry" of the nonpolarity and everything will be in the melting pot of globalization; we are immersed in liquid modernity (Z.Bauman), the main feature of which is "non-directedness of changes”, that is lack of strict direction, guideline, which ultimately makes us unprepared to respond to sudden challenges, elusive from any calculations and projections. The collapse of the Soviet Union occurred suddenly as lightning, completely changing the landscape of history. Non-polarity, which seems to come, may become a needed respite, a period of possibility of full value formation of the new model of the world order - for it is impossible to deny that the paradigmatic shift, followed by the demolition of numerous structures, will not be able to quickly create in all areas of Political  all the necessary conditions for the accession of the multipolar order. Non-polarity, Interregnum in the XXI century - are the funeral of the retired Caesar and the preparation for the enthronement of the new rulers (in the plural), that is rise of the poles, power centers.

Non-polarity is a "decapitation" of the U.S., but at the same time it can be called the attempt of the hegemon to maintain its influence through self-dispersion, dissolution. Under these circumstances it is strictly necessary to prevent delays, getting stuck in post-liberal environment and humility with a "coherent non-polarity." New actors must challenge the postmodern "non- directedness of changes" now and knowingly take absolute responsibility for strategic decisions and actions in the field of political practice. The leading research associate of the New America Foundation, Parag Khanna, analyzing the current situation and the precarious position of the U.S., discusses a critical role of diplomacy towards which the focus should be shifted . For improvement of the global diplomatic structure is laid the responsibility of the strengthening of U.S. hegemony . However, he does not take into account the fact that the diplomatic language is undergoing  a significant reformatting in the context of  paradigmatic shift to multipolar model, and this process is irreversible. Now we have to discuss  the dialogue of civilizations. The dialogue is built on a completely different level, which is beyond the rules of the dialogue between national states (i.e., outside the imposed Western discourse), with the U.S. having the unltimate decision-making power . Unless we understand that the battle for the world domination is not between civilizations, but a single (western) civilization with all the "other" ones, which are offered only two options: 1) to be on the side of this civilization, 2) or to be against it, defending the right for their own independence and uniqueness - we are not able to form a new diplomatic language for civilizational dialogue. And this should be understood, above all, by the elite of civilization, responsible, according to Alexander Dugin, for the conduct of the dialogue. If all the "others" agree with the unipolar project, our battle is lost, but if they make a radically different choice, we are waiting for  the "rise of the rest" (Fareed Zakaria). We should note that the world-famous British political scientist Paul Kennedy expresses his concerns about the emergence of the ideological differences between the U.S. and Europe, due to opposition to one of the projects of the world order - unipolar or multipolar. In the current environment we should not just rely on the increased conflict between Europe and America, but prepare the situation of split and division of the former from the hegemonic influence of the latter . Here Russia has a special role.

However, we must admit, that during the last decades, Russia increasingly moved away from its original purpose - to be a bridge between East and West. Interregnum can be our chance to recover, a chance for Russia to become and be. The theory of a multipolar world can be considered to be the starting point of the end of the unipolar era and of entry into the "post-American" period, a feature of which will be the presence of several poles (the subjects of inter-civilizational dialogue) and the certain elimination of an identity crisis, because in a multipolar world identity acquires a civilizational character. Today our dialogue with Europe is a dialogue of "big spaces"; in the new system of international relations GROSSRAUM becomes an operational concept of multipolarity. Alexander Dugin offers the "FOUR-polar" or "quadri-polar" model of the world, which consists of four world zones.

In the first zone, under the full control of the United States, there are two or three "big spaces." We get two "big spaces" by combining the U.S. and Canada - on the one hand, and Latin America - on the other. According to Alexander Dugin, three "big spaces" can emerge when "we shall divide those Latin American countries that are sufficiently well integrated with the U.S. and are completely under their control, and those that tend to create their own geo-political zone, challenging the U.S."..

The second zone is the area of Euro-Africa with the European Union as Its undoubted pole . Here appear  three "big spaces": the European Union, the black  Africa and the Arab GROSSRAUM.

The third zone is Eurasia with Russia (Heartland ) as its pole. Meanwhile, Prof. Dugin indicates, there are also a number of regional centers of power, namely Turkey (if it chooses the Eurasian path), Iran, Pakistan and India. Thus, the Eurasian zone consists of several "great spaces": Russia and CIS countries are the Russian-Eurasian GROSSRAUM. Three "great spaces" are also Turkey, Iran, India and Pakistan.

 The fourth zone - is the Pacific region. Its pole can become either China (which is a "big space") or Japan (potential GROSSRAUM, having all the essential factors - economic, geopolitical, technological, etc.- for its recovery:).

Justifying the basic guidelines for practical action to build a multipolar world, Professor Dugin focuses on the following directions:

1. Strategic reorganization of Heartland.

This implies the geopolitical activity of "middle earth" and the implementation of integration projects aimed at strengthening of the multipolar model.

2. Changes in the minds of the political elite of Russia.

Mainly he focuses on acquiring geopolitical thinking, as well as the high level of competence in the field of social science, sociology, and history. "The elite of Russia should understand themselves as the elite of Heartland, should think in Eurasian categories, not just on a national scale, herewith being clearly aware of the non-applicability of the atlanticist and globalist scenario to Russia" - writes A. Dugin. We cannot speak of any awakening of elite, until it makes a conscious choice towards Eurasianism, rejecting blind attempts to play up anti-Russian scenarios of Atlantist strategists.

3. The model of building relations between Russia and the United States.

With the understanding of destructive U.S. policies aimed at dismantling Russia for the absolute control of the whole Eurasia, these relationships become irreversibly hostile. We need to undertake drastic actions in order to prevent the NATO presence in the Eurasian "big space" and weakening of Heartland.

4. The model of building relations with Europe.

This model involves a strategic partnership with countries, adhering to the policy of the continental tradition - France, Germany, Italy and Spain. Here it is appropriate to talk about the project of axis "Paris-Berlin-Moscow". Another situation is deployed with countries of "New Europe", as well as England – that are oriented against Russia and have a tendency to adapt to the requirements of Washington.

5. The project "Great Eastern Europe."

This project includes the Slavs (Slovaks, Czechs, Poles, Bulgarians, Serbs, Croats, Slovenes, Bosnians, Macedonians, Serbs-Muslims), Orthodox (Macedonians, Serbs, Bulgarians, Greeks and Romanians). Prof. Dugin says that Hungarians are the only people who do not fall into the "Orthodox" category and at the same time they cannot be called the "Slavic". Hungarians have a Eurasian-Turanian origin.

6. Heartland and Western CIS countries.

It is about the multi-polar integration of Russia, Ukraine and Belarus, which belong to the area of Heartland, a single strategic structure. This political action will prevent the risk of entry of Belarus and Ukraine into NATO. Special attention is given to Moldova, whose integration with Romania, which is a part of NATO, seems to be impossible until the implementation of the project of the "Great Eastern Europe."

7. Eurasian Middle East and the role of Turkey.

Prof. Dugin mentions the American project the «Greater Middle East Project» concerning the Middle East. It implies the democratization and modernization of Middle Eastern societies, and strengthening of the military presence of the U.S. and NATO. Guided by conflicting interests, the strategy of Heartland in this direction should include political actions directed towards Turkey’s exit from NATO and the creation of the axis "Moscow - Ankara." Furthermore, the project of axis "Moscow - Tehran" should be taken with the utmost attention. According to Alexander Dugin, Iran is a "strategic space that automatically solves the problem of converting Heartland into a force in the global world." Neither Russia nor Iran should allow the implementation of the scenario, laid in the project of the "Greater Central Asia” (Greater Central Asia Partnership). Its launch would inevitably lead to the emergence of the "sanitary cordon", which would hardly separate Russia from Iran. In addition, having included such countries as Georgia, Afghanistan, Armenia, Azerbaijan, Kyrgyzstan, Kazakhstan, Uzbekistan, this cordon would make those countries controlled by American influence. The union of Russia and Iran, of course, will solve yet another fundamental problem, namely, it will open the "anaconda’s terret", depriving American strategists of any possibility of preventing marine operations of Russia.

 The strategy of Heartland should include projects of integration of Russia, Kazakhstan and Tajikistan into a single economic and customs space. In turn, the relationship with Pakistan should be built in strict accordance with the strategy of displacement of U.S. forces from this area. Alexander Dugin points to the need for a new model of relations with Afghanistan's Pashtun majority.

8. Axis "Moscow-Delhi."

Relationships with politically neutral "big space" of India should be directed towards achieving partnership. The main objective of this axis is to deter attempts of Washington to deploy its dominance in the South Asian region.

9. Russian-Chinese relations.

Prof. Dugin focuses on two difficult issues such as:

- Demographic spread of Chinese in sparsely populated areas of Siberia,

- China's influence in Central Asia.

It is necessary to build a balanced relationship with China, focusing on the fundamental point of strategic contact – support of the idea of the multipolar world.

10. Russian - Japanese relations.

Prof. Dugin indicates the need for the release of Japan from the American influence and the support of Japan as a sovereign regional power. Here it is appropriate to talk about  the project of axis "Moscow - Tokyo" as an integral part of Asian politics of Eurasia. "The alliance with Japan is vital - says Alexander Dugin, in his work "The bases of Geopolitics" – the Moscow-Tokyo axis, contrary to the Moscow - Beijing axis is an important and perspective, providing such prospects for continental empire-building, that will finally make Eurasia geopolitically completed, at the same time extremely weakening the Atlantist empire of the West, if not destroying it finally".

11. The geopolitics of the Arctic zone.

The following countries tend to control this zone: USA, Canada, Norway, Denmark and Russia. All of these countries (except Russia) are NATO members. Conquering territories in the polar region, and joining the race to develop large deposits of minerals, to its future plans Russia included the creation of a widescale system of communication and monitoring in the Arctic. Russia claims the polar area with size of 1.2 million square kilometers, with the incoming North Pole. In 2011 a brave move of the Russian researchers who had planted a Russian flag on the seabed of the Arctic Ocean  has been highly publicized by American media.

There is no doubt that we enter into a battle for the fundamental changes of the rules of political discourse, carrying out the task of undermining the basic principles of Western hegemony. The implementation of the multi-polar project, contrary to the considerations of skeptical Western political scientists, depends on the political course which Russia will adhere. The choice towards Eurasianism shows the approaching readiness to take the next step in building a new world order.

Natella Speranskaya

Les services américains prédisent l'enfer pour 2030

 
 

Les services américains prédisent l'enfer pour 2030

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Surpopulation, guerre de l’eau, manque de nourriture et épuisement des ressources de la planète, un rapport du National Intelligence Council dresse un constat qui fait froid dans le dos pour les années à venir.

A quoi ressemblera la Terre en 2030? Combien serons-nous? Y aura-t-il assez à manger pour tout le monde? Où devrons-nous vivre? Autant de questions qui peuvent être des facteurs d’instabilité dans le monde et auxquelles le National Intelligence Council (NIC) américain vient de répondre dans le rapport Global Trends 2030 publié récemment.

Crucial

La question de la démographie est cruciale pour l’avenir de la planète. Et la Terre devrait accueillir 8,3 milliards d’habitants en 2030, rappelle l’étude rapportée par Le Monde, contre 7,1 aujourd’hui. Mais surtout contre 2,5 milliards en 1950.

Autant de chiffres qui ont des conséquences pour l’état de santé de la Terre. Des conséquences d’abord alimentaires. Car la demande en nourriture devrait augmenter de 35% d’ici 2030. Or, les rendements agricoles, même s’ils continuent de s’améliorer, n’arriveront pas à répondre à la demande et nous vivons déjà sur les réserves selon le rapport du NIC, le bras analytique et prospectif des services de renseignement américains.

On consomme plus que l’on produit

«Au cours de sept des huit dernières années, le monde a consommé plus de nourriture qu’il n’en a produit. Une grande étude internationale estime qu’en 2030, les besoins annuels en eau atteindront 6900 milliards de mètres cubes, soit 40% de plus que les ressources durables actuelles», note l’étude. Pire encore : le rapport souligne que presque la moitié de la population mondiale vivra dans des régions touchées par la sécheresse, provoquant ainsi de gros risques de guerre pour l’eau. Mad Max n’est décidément pas loin…

En outre, les pays émergents sont en train de changer leur régime alimentaire et consomment de plus en plus de viande. Or, la production de viande exige beaucoup d’eau et de céréales également avides de liquides.

Le rapport souligne aussi que 60% de la population mondiale vivra en ville en 2030. Là aussi, les conséquences seront graves pour l’environnement. Car l’urbanisation croissante «a conduit à des réductions drastiques des forêts, des changements négatifs dans le contenu nutritif et la composition microbienne des sols, des altérations dans la diversité des plantes et animaux supérieurs ainsi que des changements dans la disponibilité et la qualité de l’eau douce».

Bref, l’avenir ne s’annonce pas franchement rose en terme de sécurité alimentaire. Reste à savoir comment les Américains, qui ont refusé de s’engager récemment sur la limitation des gaz à effet de serre lors des négociations de Doha, vont empoigner le problème décrit minutieusement cette fois pour leurs propres services de sécurité.

Le Matin.ch

Turkey’s Energy Challenges

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Reserves Could Lead to Resolve

Turkey’s Energy Challenges

by DANIEL WAGNER AND GIORGIO CAFIERO

Ankara will soon be confronted with some difficult foreign policy decisions that could affect its long-term energy interests. The discovery of vast reserves of natural gas off the coasts of Cyprus and Israel could oblige Turkey to resolve longstanding disputes with its neighbours.

Turkey has managed to maintain impressive growth rates over the past decade in spite of a lack of indigenous sources of energy. Ankara has pursued a foreign policy aimed at diversifying the country’s energy imports while simultaneously positioning itself as a major energy hub. Turkey’s geostrategic position makes achieving this dual objective challenging, but it has managed to strike a balance between being assertive and deferential in acquiring and managing its energy supply. While the Turkish government’s power to influence events in the region is of course limited, it will be compelled to make some difficult foreign policy decisions in the near term that could substantially impact its long-term energy interests.

Turkey imports 91 percent of its oil and 98 percent of its natural gas. In 2011, approximately 51 percent of its oil came from Iran and 55 percent of its natural gas from Russia. Iraq’s resurrection as a major oil and gas exporter to the world offers Turkey an opportunity to become an increasingly influential energy hub between the Arabian Gulf and European markets. However, the tense triangular relationship between Turkey, Iraq and the Kurdish Regional Government has greatly complicated the energy trade with Iraq. This has also cast doubt about the long-term reliability of the Iraqi-Turkish pipeline that exports nearly 400,000 barrels per day to the important port of Ceyhan in southern Turkey. Turkey’s perennial battle with Kurdish separatists has served to ensure that the relationship with Iraq remains problematic and uncertain.

The discovery of an estimated 122 trillion cubic feet of natural gas off the coasts of Israel and Cyprus could lead to another major regional energy source that could challenge Turkey’s ambition to become a major energy hub, while likely denying it an additional potential source of oil and gas. The prospect of the formation of an energy partnership in the eastern Mediterranean that excludes Turkey will not be well received in Ankara. Turkey’s logistical advantage is that any pipeline that transfers gas from Cyprus to Greece would be far less expensive if it entered distribution via Turkey’s (disputed) offshore territory. A direct Cyprus/Greece pipeline would need to be significantly longer and installed in water as deep as 1.2 miles before reaching the Dodecanese Archipelago. Greece may ultimately be pressured to cooperate with the Turks due its economic constraints and what is arguably in their own long-term interest.

The Cypriot conflict further complicates the picture for Ankara, which signed an exploration deal with the Republic of Northern Cyprus following news that the Greek Cypriot administration began exploratory offshore drilling. Whether the recent discovery of Cypriot natural gas reserves pressure Athens and Ankara to resolve these lingering territorial disputes or leads to greater friction remains an open question. If history is any guide, Turkey’s rise and Greece’s troubles will only lead to greater conflict between them.

Other unresolved territorial disputes imply that the bonanza of natural resource wealth within the Levantine Basin is more likely to spur conflict than cooperation in the future. As Israel and Lebanon remain in a technical state of war, no maritime boundaries have been agreed by either state regarding their shared offshore gas reservoir. Unless some accommodation is reached, it will be problematic for either state to develop the reserves in the near future. Given their current state of bilateral relations, the chronic state of affairs between Israel and Iran, and the ongoing morass in Syria, there seems little reason to believe that the plethora of conflicts in the region will be resolved or gas will begin to flow any time soon. Turkey’s ability to become a major energy hub would likely be undermined by a new Israel-Cyprus-Greece energy triad.

The Tabriz-Ankara pipeline offers Turkey opportunities to capitalize on the exportation of energy resources from Kazakhstan, Uzbekistan and Turkmenistan to markets in Europe. Given Turkey’s limited domestic energy resources, growing demand for energy, the proximity of Iran’s gas and oil reserves, and its aspirations to become a Eurasian energy hub, it is reasonable to conclude that Ankara will continue to place immense value on its energy partnership with Iran – its largest source of foreign oil and second largest source of natural gas.

It is within this context that Turkey has refused to participate in the West’s campaign to isolate Iran economically. Ankara’s acknowledgment in November 2011 that its skyrocketing gold exports to Iran were related to its payment for Iranian gas is indicative of the Turks’ interest in maintaining energy ties with Iran, despite Western pressure. Tehran already views Turkey as an important partner in its quest to counter isolation and sanctions. Bilateral trade increased sixteen-fold between 2000 and 2011. By 2011, Turkey was home to more than 2,000 privately-owned Iranian firms – a six-fold increase from 2002. A variety of Iranian industries depend on Turkey to provide their link to the global economy. The flip side to that is that an eruption of greater Middle Eastern turmoil, or indeed a military strike against Iran, could severely undermine Turkey’s energy and commercial interests – as occurred during and following the Gulf War in 1991.

The Syrian crisis has created tension between Iran and Turkey, which have hedged their bets on opposite sides of the conflict. Additionally, the prospect of Iran becoming increasingly connected with Asian energy markets has created unease for the Turks, who are determined to maintain a close energy trading relationship with Iran. That said, Turkey’s announcement in March 2012 that it would begin importing more Libyan and Saudi Arabian oil, while decreasing oil imports from Iran by 20 percent, suggests that Turkey may already be seeking alternative sources to Iran, given the political ramifications of continued energy dependence on Iran.

Iran’s standoff with the West, and the continuing mayhem in Syria, will force Ankara to make some difficult decisions regarding its relationship with Tehran in 2013. However, in the short-term, Turkey and Iran are unlikely to take actions that would jeopardize their partnership with respect to energy, commerce, or regional security.

Turkey is currently the world’s 17th largest economy, and is determined to expand its strategic depth among its neighbors. If Ankara can balance its security and energy interests wisely, while acting as a force for regional stability, Turkey has real potential to satisfy its domestic energy demands while maintaining substantial leverage over regional energy markets. But if Turkey misjudges its balance of power and hedges its bets poorly, or if other states find alternative energy routes that exclude Turkey, the Turks may find themselves subject to the influence of larger powers’ ambitions. Thus far, Turkey has deftly balanced its interests with the plethora of challenges that confront it, which implies stability in the regional and global energy markets as 2013 begins.

DANIEL WAGNER is CEO of Country Risk Solutions, a cross-border risk management consulting firm, and author of the book “Managing Country Risk”. GIORGIO CAFIERO is a research analyst with CRS. 

mardi, 08 janvier 2013

La géopolitique du schiste

La géopolitique du schiste

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Selon les revues élitaires et la presse d’opinion, l’avenir de la politique étrangère repose en grande partie sur des idées : l’élan moral en faveur d’interventions humanitaires, les diverses théories relatives aux taux de change et au rééquilibrage de la dette nécessaire pour arranger Europe, la montée du cosmopolitisme parallèlement à la vitalité tenace du nationalisme en Asie orientale et ainsi de suite. En d’autres termes, le monde de l’avenir peut être conçu et défini sur la base des thèses de doctorat. Et dans une certaine mesure cela peut être vrai. Comme le 20ème siècle nous l’a montré, les idéologies – que ce soit le communisme, le fascisme ou l’humanisme – comptent et comptent beaucoup.

Mais il y a une autre vérité: La réalité de grandes forces impersonnelles comme la géographie et l’environnement qui contribuent aussi à déterminer l’avenir des événements humains. L’Afrique a été pauvre historiquement [sic, NdT] en grande partie à cause de la rareté de bons ports naturels et de fleuves navigables de l’intérieur vers la côte. La Russie est paranoïaque à cause de sa masse terrestre exposée aux invasions avec peu d’obstacles naturels. Les émirats du Golfe Arabo-persique sont fabuleusement riches non pas à cause d’idées, mais à cause des dépôts importants de sources d’énergie souterraines. Vous avez compris. Les intellectuels se concentrent sur ce qu’ils peuvent changer, mais nous sommes impuissants à changer une grande partie de ce qui se passe.
Prenez le schiste, une roche sédimentaire au sein de laquelle le gaz naturel peut être piégé. Le gaz de schiste constitue une nouvelle source d’énergie extractible pour le monde post-industriel. Les pays qui ont d’importants gisements de schiste seront mieux placés dans la compétition entre États du 21e siècle, et ceux qui n’ont pas de tels dépôts seront défavorisés. Dans ce domaine, les idées compteront peu.
Stratfor, en l’occurrence, a étudié la question en profondeur. Voici ma propre analyse, influencée en partie par la recherche de Stratfor.
Voyons donc qui a du schiste et comment cela peut changer la géopolitique. Car l’avenir sera fortement influencé par ce qui se trouve sous terre.
 
Les USA, cela est avéré, ont de vastes gisements de gaz de schiste: au Texas, en Louisiane, au Dakota du Nord, en Pennsylvanie, dans l’Ohio, l’État de New York et ailleurs. L’USAmérique, indépendamment de la plupart des choix politiques qu’elle fait, est en passe de devenir un géant énergétique du 21e siècle. En particulier, la côte du Golfe, avec comme centre le Texas et la Louisiane, s’est engagée dans un  véritable boom du gaz de schiste du pétrole. Cette évolution fera de la Caraïbe une zone focale de l’hémisphère occidental sur le plan économique, ce qui sera favorisé par l’élargissement du canal de Panama en 2014. Dans le même temps, la coopération entre le Texas et le Mexique voisin va s’intensifier, comme le Mexique va devenir de plus en plus un marché pour le gaz de schiste, avec ses propres bassins de schiste exploités près de sa frontière nord.
Ce sont là, en partie, des nouvelles troublantes pour la Russie. La Russie est actuellement le géant énergétique de l’Europe, exportant du gaz naturel vers l’ouest en grandes quantités, ce qui fournit à Moscou un levier politique sur toute l’Europe centrale et de l’Est en particulier. Toutefois, les réserves de la Russie sont souvent dans certaines parties de la Sibérie qui sont difficiles et coûteuses à exploiter, même si la technologie d’extraction de la Russie, autrefois vieille, a été considérablement modernisée. Et la Russie pour le moment peut faire face à relativement peu de concurrence en Europe. Mais que faire si à l’avenir les USA étaient en mesure d’exporter du gaz de schiste vers l’ Europe à un prix compétitif?
Les USA ont encore peu de capacités d’exportation de gaz de schiste en Europe. Ils seraient obligés de construire de nouvelles installations de liquéfaction pour le faire, en d’autres termes, il faudrait édifier des usines sur le golfe du Mexique qui liquéfient le gaz afin qu’il puisse être transporté par bateau à travers l’Atlantique, des installations de regazéification le reconvertiraient en gaz en Europe. Cela est faisable avec de l’investissement en capital, de l’expertise et une législation favorable. Les pays qui construiront de telles installations auront plus d’options énergétiques, pour exporter ou pour importer, quel que soit le cas. Alors imaginez un avenir dans lequel les USA exporteraient du gaz de schiste liquéfié vers l’Europe, réduisant la dépendance des pays européens vis-à-vis des sources d’énergie russe. La géopolitique de l’Europe pourrait changer quelque peu. Le gaz naturel pourrait devenir pour la Russie un outil moins politique et plus purement économique (même si un tel changement non-négligeable exigerait d’importantes exportations de gaz de schiste de l’Amérique du Nord vers l’Europe).
Moins de dépendance envers la Russie permettrait à la vision d’une Europe centrale et orientale véritablement indépendante et culturellement dynamique de pleinement prospérer – un idéal des intellectuels de la région depuis des siècles, même si les idées, dans ce cas, auraient peu de choses à voir là-dedans.
Cela pourrait être particulièrement pertinent pour la Pologne. Car la Pologne peut avoir d’importants gisements de gaz de schiste. Si les gisements polonais de schiste s’avéraient être les plus importants d’Europe (un très gros «si»), la Pologne pourrait devenir un producteur d’énergie à part entière, ce qui ferait de ce plat pays sans défenses naturelles, à l’est et à l’ouest – annihilé par l’Allemagne et l’Union soviétique au 20e siècle – un État-pivot ou une puissance moyenne au 21e siècle. Les USA, à leur tour, quelque peu libérés du pétrole du Moyen-Orient grâce à leurs propres sources d’énergie (y compris les gisements de gaz naturel), pourraient se concentrer sur le renforcement de la Pologne comme une puissance amie, tout en perdant une grande partie de leur fort intérêt pour l’Arabie Saoudite; Certes, les immenses gisements de pétrole et de gaz naturel dans la péninsule arabique, l’Irak et l’Iran maintiendront le Moyen-Orient comme grand exportateur d’énergie pour encore des décennies. Mais la révolution du gaz de schiste va compliquer l’approvisionnement et la répartition des hydrocarbures de la planète, de sorte que le Moyen-Orient pourra perdre une partie de sa primauté.
Il s’avère que l’Australie a également d’importantes réserves de gaz naturel, récemment découvertes, ce qui, avec des installations de liquéfaction, pourrait la transformer en un des principaux pays exportateurs d’énergie principale vers l’Asie orientale, en supposant que l’Australie réduise considérablement ses coûts de production (ce qui peut s’avérer très difficile à faire). Parce que l’Australie a déjà commencé à émerger comme l’allié militaire le plus fiable des USA dans l’anglosphère [resic, NdT], l’alliance de ces deux grands producteurs d’énergie de l’avenir pourrait cimenter encore plus l’influence occidentale en Asie. Les USA et l’Australie se partageraient le monde : tant bien que mal, bien sûr. En effet, si l’exploitation du gaz naturel non-conventionnel a quelque chose à y voir, le soi-disant monde post-usaméricain serait tout sauf cela.
L’émergence géopolitique du Canada – encore une fois, grâce au gaz naturel et au pétrole – pourrait amplifier cette tendance. Le Canada possède d’immenses gisements de gaz naturel en Alberta, qui pourrait éventuellement être transporté par des futurs gazoducs à venir vers la Colombie-Britannique, où, avec les installations de liquéfaction, il pourrait ensuite être exporté vers l’Asie orientale. Pendant ce temps, l’est du Canada pourrait bénéficier de nouveaux gisements de gaz de schiste qui sous la frontière se prolongent dans le nord des USA. Ainsi, des nouvelles découvertes de sources d’énergie lieraient plus étroitement les deux pays nord-américains, alors même que l’Amérique du Nord et l’Australie seront devenus plus puissants sur la scène mondiale.
La Chine a également d’importants gisements de gaz de schiste dans ses provinces intérieures. Parce que Pékin est grevé par relativement peu de règlementations, le régime pourrait acquérir les terres et construire les infrastructures nécessaires à son exploitation. Cela allégerait un peu la crise énergétique de la Chine et aider la stratégie de Pékin pour compenser le déclin de son modèle économique orienté vers le littoral en stimulant le développement des terres intérieures.
Les pays qui pourraient éventuellement souffrir à cause d’une révolution du gaz de schiste seraient les pays enclavés, producteurs de pétrole et politiquement instables comme le Tchad, le Soudan et le Sud-Soudan, dont les hydrocarbures pourraient perdre relativement en valeur à mesure que ces autres sources d’énergie seront exploitées. La Chine, en particulier, pourrait à l’avenir se désintéresser des gisements d’énergie dans ces  pays de bas de gamme [reresic, NdT] et à haut risque si le gaz de schiste qu’elle recèle se met à gicler en abondance.
De manière générale, l’arrivée du gaz de schiste ne peut qu’accentuer l’importance de la géographie. Quels pays ont du schiste dans leur sous-sol et lesquels n’en ont pas permettra de déterminer les relations de pouvoir. Et comme le gaz de schiste peut être transporté à travers les océans sous forme liquide, les États ayant des côtes auront l’avantage. Le monde deviendra plus petit en raison de la technologie de l’extraction du gaz non conventionnel, mais cela ne fait qu’accroître le caractère précieux de la géographie, plutôt que de le  diminuer.

Note du traducteur : ayant peu de choses en commun avec Monsieur Kaplan, je ne partage évidemment pas ses présupposés, ancrés dans l’idéologie usaméricaine de la « Destinée manifeste de l’Amérique », pas plus que je ne crois à une « fatalité géographique ». Le but de cette traduction est d’alimenter la réflexion de tous les citoyens francophones qui se battent dans le monde contre la malédiction du gaz de schiste en leur fournissant des éléments de compréhension des stratégies fumantes (et fumeuses) « d’en haut » à l’œuvre.


Robert D. Kaplan

Traduit par  Fausto Giudice
Merci à Tlaxcala
Source: http://tinyurl.com/a5hjvt4

Libros e ideas para una respuesta identitaria a la globalizacion

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Libros e ideas para una respuesta identitaria a la globalizacion

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

El discurso identitario es la antítesis ideológica al paradigma de la globalización mundialista, de raíz neoliberal y de voluntad cosmopolita.

Frente a este intento de reducción de los pueblos y las identidades del mundo una tiranía mundialista, totalitaria y economicista; los identitarios oponemos el discurso de la diferencia, del derecho de los pueblos y de la defensa de las culturas.

 
Frente a su idea de un mercado universal donde las personas y los pueblos sean reducidos a consumidores-productores intercambiables y despersonalizados, los identitarios proponemos la creación de grandes espacios económicos continentales y autocentrados. Ésa es nuestra voluntad de construir Europa.

Conscientes de la necesidad de dotar de contenido a nuestra  alternativa identitaria, anunciamos el inicio de una actividad editorial y cultural en ese sentido. Como adelanto de lo que decimos, adjuntamos el prólogo de una obra que aparecerá en los próximos meses escrita conjuntamente por el conocido filósofo identitario, Laureano Luna y por Enric Ravello.
 
 Prólogo que a modo de presentación de ideas, escrito íntegramente por Laureano Luna y del que consideramos necesaria una máxima difusión.

 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya

 

 

 REFLEXIONES PARA LA LUCHA POLÍTICA SOCIAL-IDENTITARIA

 
I. Una lucha política revolucionaria tiene que basarse en una idea racional y más racional que sus rivales. Esto es así porque la historia de Europa ha demostrado que, en el medio y largo plazo, Europa marcha siempre hacia mayores niveles de racionalidad.

 
Eso implica identificar una idea última que informe y gobierne la lucha política. Nadie hace historia sino a lomos de un caballo y de una gran idea. Hoy, para nosotros, esa idea sólo puede ser la preservación de la civilización occidental. Haga solamente un intento esbozado de caracterizar a nuestra civilización. Intentémoslo primero a través de sus cuatro grandes valores:

 
-el conocimiento, como acercamiento racional a la realidad;

-el deber, como mandato de la racionalidad práctica;

-el amor, como empatía con todos los seres capaces de sufrir;

-la belleza.

 
Para seguir caracterizándola debemos señalar que nuestra civilización exige de la sociedad, para considerarla una sociedad civilizada, que satisfaga las condiciones siguientes:

 
-que esté dirigida a propiciar el desarrollo de la racionalidad y, por tanto, que respete las libertades cívicas que permiten al ciudadano pensar, investigar, expresarse, asociarse y manifestarse libremente, y que a la vez eduque a los ciudadanos para que desarrollen el sentido del deber y el temperamento que permite cumplirlo, incluso en las condiciones más desfavorables;

 
-que no admita más desigualdades que las que están justificadas por  los méritos o las capacidades o por el bien común de todos los ciudadanos;

 
-que sea una sociedad abierta a la participación política del pueblo, en la que las decisiones políticas no estén reservadas a una persona o a un grupo;

 
-que en ella la economía esté al servicio de la comunidad, controlada por el poder político y sometida a mecanismos de solidaridad que aseguren la cohesión social.

 
Erigir la defensa de la civilización occidental como eje ideológico de una lucha política sólo tiene sentido si esa civilización está bajo una amenaza de dimensiones históricas: hacer política revolucionaria es hacer historia y para hacer historia hay que captar el sentido del momento histórico, es decir, hay que identificar qué es lo que está históricamente en juego en el punto de la historia en el que se opera.

 
Y lo que está en juego es la civilización.

 
La civilización europea está amenazada por un avatar del capitalismo salvaje, al que llamamos capitalismo global. El capitalismo global destruye las bases, es decir, las condiciones de posibilidad de la civilización como la entendemos. Por una parte, el capitalismo global mina las bases naturales de la civilización, esto es, sus condiciones naturales de posibilidad, y, por otra parte, socava igualmente sus condiciones sociales de posibilidad.

 
El capitalismo global amenaza las condiciones naturales de posibilidad de la civilización occidental eliminando progresivamente la población que ha creado esta civilización a lo largo de los últimos 2.500 años: no hay garantía alguna de que la civilización, tal como la conocemos y valoramos, pueda sobrevivir a la desaparición de la población que la creó. Y amenaza igualmente esas condiciones destruyendo el medio ambiente que es imprescindible para el mantenimiento de la vida humana civilizada.

 
Además, el capitalismo global amenaza las condiciones sociales de posibilidad de la civilización occidental al menos de tres maneras:

 
-destruyendo la tradición cultural, moral y espiritual occidental;

 
-sustituyendo la democracia por el poder del dinero, y sustituyendo los procesos democráticos de toma social de decisiones por los mecanismos del mercado global;

 
-eliminando el sentido social de la economía: el capitalismo global es intrínsecamente neoliberal y está aprovechando la apertura de los mercados a nivel mundial para destruir las conquistas de las clases trabajadoras en los últimos 200 años, conquistas que son ahora parte integrante de nuestra civilización.

 
II. Toda lucha política genera amigos y enemigos. Esas amistades y enemistades se basan primariamente en intereses y secundariamente en sentimientos y principios ideológicos. Todo movimiento político necesita analizar quiénes son sus amigos y quiénes son sus enemigos. Sus amigos se convertirán en su clientela política potencial.

 
Una lucha política por la civilización occidental y contra el capitalismo global tendrá en Europa como aliados naturales a las clases trabajadoras y a las pequeñas empresas; tendrá como enemigos al gran capital y a la clase política ligada a él. Igualmente tendrá como enemigos a los transmisores de la ideología dominante, a quienes, diciéndose de izquierdas o de derechas, son en realidad meros ‘progres’ apegados a los dogmas de la superestructura ideológica del capitalismo global; y éstos son esencialmente los medios de comunicación.

 
La globalización es consecuencia de la dinámica del capitalismo y parte del credo neoliberal: es esencialmente la libre circulación de mercancías, capitales y mano de obra. A su vez el neoliberalismo es consecuencia de la concepción ilustrada del ser humano como un yo puro, sin determinaciones biológicas o culturales y sin vínculos comunitarios: es la ideología del hombre como individuo químicamente puro; es la falsificación sistemática de la naturaleza humana. Es ésta ideología la que ha desembocado históricamente, como en su producto final, en el capitalismo global: ese es el fondo real de esa concepción del hombre, su materialización. La concepción ilustrada del hombre como un yo puro sobrevivirá con el triunfo de la globalización o sucumbirá con su fracaso porque la barbarie de la globalización capitalista es el secreto desvelado de las ideologías que sobre la concepción ilustrada del hombre se articulan.

 
En esta circunstancia histórica hay tres intereses que convergen llamativa y poderosamente:

 
-los intereses morales de quienes están dispuestos a luchar por ese milagro de la historia que llamamos civilización occidental;

-los intereses ideológicos de quienes defienden una concepción del hombre alternativa, espiritual, comunitaria e identitaria;

-los intereses económicos de las clases trabajadoras.

 
A nivel abstracto esto es así porque todos esos intereses son enemigos del capitalismo global y ante tamaño enemigo la definición política esencial es a favor o en contra.

 
Pero la historia tiene tramas mucho más concretas. El capitalismo global, mediante la anulación de facto de las fronteras políticas, ha puesto a competir a los trabajadores del mundo occidental con los trabajadores del resto del mundo, cinco veces más numerosos y con salarios medios siete veces más bajos. Esta competencia se realiza a través de tres mecanismos:

 
-la inmigración;

-la deslocalización y la concentración de las inversiones en el tercer mundo;

-las importaciones desde países que producen con dumping social y ecológico, es decir, con salarios de miseria, con condiciones laborales de semiesclavitud y sin pagar impuestos para la protección del medio.

 
Mientras los trabajadores occidentales perciban salarios más altos o disfruten de mejores condiciones salariales:

 
-serán paulatinamente sustituidos por inmigrantes;

-serán despedidos porque la producción se trasladará a países con mano de obra más barata;

-serán despedidos porque sus empresas no podrán competir con las que producen en el tercer mundo y exportan a Occidente.

 
El proceso sólo terminará cuando los salarios reales de los trabajadores occidentales hayan descendido a menos de la mitad, cuando sus condiciones de trabajo hayan empeorado sustancialmente y ellos estén incondicionalmente en manos de las empresas, y cuando las cotizaciones sociales, y con ellas las prestaciones sociales, hayan disminuido hasta hacer desparecer el estado del bienestar. Es decir, el proceso desembocará en la restauración del capitalismo salvaje y la consiguiente destrucción de las conquistas sociales de Occidente y, con ellas, de la misma civilización europea.

 
Lo que la globalización significa es esencialmente esto: los trabajadores dejan de estar protegidos por sus estados nacionales (de las patrias que en su lucha conquistaron e hicieron solidarias), de modo que sus vidas empiezan a estar en manos de los mercados mundiales. El final del siglo XX vio romperse el pacto fordista-keynesiano, que había limado la lucha de clases desde 1945. Desde los años ochenta el gran capital ha lanzado una nueva lucha de clases, dirigida contra los derechos de los trabajadores y contra la economía social. Los trabajadores tarde o temprano responderán alzándose contra el capitalismo global. Y sólo podrán hacerlo buscando sustituir la lógica del dinero por la lógica democrática, la lógica de los mercados por la lógica política, es decir, apelando al poder político de los estados nacionales. Pero el fundamento de esos estados es la identidad nacional y cultural de las poblaciones. Por eso, la rebelión de las clases trabajadoras es lo único que se interpone entre nosotros y la sustitución de la civilización por el capitalismo salvaje, y esa sublevación será una revolución contra los mercados y por los estados nacionales. En consecuencia, la lucha obrera, la lucha identitaria y la lucha por la civilización occidental han sido unidas por la historia con lazo tan fuerte que el hombre no podrá separarlas.

 
Y ese lazo alumbrará nuevas ideologías, que serán nuevas concepciones del ser humano.

 
Para poner en pie la lucha de clases en el siglo XXI hay que comprender la naturaleza del capitalismo global y la de su única alternativa posible: la revolución social-identitaria. Todo lo demás es tontería. Quienes digan defender a los trabajadores y luchar contra el capitalismo pero renieguen de las fronteras e identidades nacionales, defiendan la inmigración y el libre comercio, no defienden a los trabajadores ni luchan contra el capitalismo: hacen el juego a éste y paralizan la lucha de los trabajadores creando desconcierto. Esos constituyen esa izquierda, ya falsa por vieja, que, ignorando cómo luchar contra el capitalismo global, se dedican a expandir la ideología antipatriótica que allana su desarrollo.

 
Y la única manera de revertir el proceso globalizador para preservar nuestras tradiciones culturales y los valores de la civilización occidental consiste en apoyarse en los intereses de los trabajadores: quienes no vean que toda lucha por las identidades nacionales y por la civilización pasa hoy por una posición social y económica anticapitalista serán absolutamente incapaces de contribuir a esa lucha y se convertirán en aliados objetivos de los globalizadores.

 
III. El arma más poderosa del capitalismo es la ideología. El control moderno de las masas no se realiza generalmente a través de la violencia o la coerción física sino mediante el control mental: en palabras de Marx, mediante la superestructura ideológica.

 
La superestructura ideológica del capitalismo global es el antirracismo. No un antirracismo sincero, entendido como defensa de los pueblos y las personas contra la opresión de otros pueblos o contra las discriminaciones injustas. No, no es ese el antirracismo que transmiten los medios de comunicación. Se trata del antirracismo como negación del derecho de los pueblos a su identidad y a regir sus destinos dentro de sus legítimas fronteras. Se trata de un antirracismo diseñado para paralizar en el alma de los trabajadores, y mediante el sentimiento de culpabilidad, las protestas contra la inmigración, la deslocalización y las importaciones con dumping social y ecológico. Se trata de un antirracismo diseñado para obligar a los pueblos a abandonar el control democrático-político de sus vidas en manos de los mercados. Se trata de un antirracismo que es en realidad un racismo anti-blanco, que pretende infiltrar en el sentir de los trabajadores a los que quiere dominar un sentimiento de culpabilidad que atenace su capacidad para ver claramente la realidad y para alzarse eficazmente para transformarla.

 
El falso antirracismo de los políticos, de los medios de comunicación, de los libros de texto no es más que una superestructura ideológica diseñada con el propósito de hacer bajar nuestros salarios.

 
La defensa de los derechos de los trabajadores europeos, la defensa de la civilización occidental, la defensa del derecho de los pueblos a ser dueños de su destino y a conservar su identidad, no es racismo. Oponerse a la invasión migratoria que va a destruir la identidad y las conquistas sociales de Occidente no es racismo, no es oponerse al inmigrante. Y no lo es porque sólo si Occidente se mantiene como fortaleza social, como plaza fuerte de las conquistas sociales y civilizatorias de la humanidad, será posible evitar que la humanidad entera se sumerja en la barbarie del capitalismo salvaje. Europa debe erigirse en fortaleza social y civilizatoria para que su coraje en la lucha por la justicia sea ejemplo y semilla para la lucha de los trabajadores por sus derechos en el mundo entero.

 
No es racismo; es pura lucidez histórica. Si los medios de comunicación (es decir, los transmisores canónicos de la ideología del capitalismo global) tachan de racismo a nuestra posición, la razón última es que nuestra lucha por la identidad amenaza al capitalismo y a los intereses del dinero.  

 
IV. Occidente es esencialmente Europa. Los EEUU, como entidad política, no son una parte de Occidente sino más bien el brazo armado de su peor enemigo: el brazo armado del capitalismo global.

 
Los europeos tenemos varios niveles de identidad. Somos bávaros o provenzales o galeses o gallegos. Somos españoles, alemanes o franceses. Somos europeos.

 
El patriotismo de los trabajadores, el que tiene que enfrentar y vencer al capitalismo global, debe respetar todos esos niveles de identidad. Cualquier centralismo jacobino que ahogue la identidad de las regiones de Europa peca contra el derecho de los pueblos a su identidad. Y los nacionalismos que pretenden un soberanismo imposible y vacío de contenido pecan contra la necesidad de apuntalar los estados nacionales para hacerlos más fuertes que el poder del dinero, más fuertes que los mercados, más fuertes que sus enemigos. Finalmente, cualquier sentimiento antieuropeo basado en exclusivismos nacionales peca contra la patria futura de los trabajadores europeos y la cuna de nuestra civilización compartida. Examinemos este último punto.

 
El primer gran intento de globalización capitalista se quebró en la crisis del 29 y dio lugar a un resurgir de los nacionalismos. Estamos ahora en otro nivel de la historia. Ninguna nación europea podrá jugar en solitario un papel relevante en la política mundial. Sólo Europa podrá hacerlo. Los actuales estados nacionales europeos deben constituirse en los ladrillos de la construcción europea, de una confederación europea que actúe a nivel mundial como un solo agente político para defender los valores de nuestra civilización. A pesar de que la Unión Europea y la Eurozona son creaciones del capitalismo, concebidas como grandes espacios para el neoliberalismo y como pasos hacia la globalización, nosotros no debemos destruirlas sino más bien conquistarlas y cambiarlas de signo hasta dotarlas de carácter social, identitario y civilizatorio. Igual que durante siglos los estados nacionales sirvieron a los intereses de la burguesía hasta que los trabajadores y su lucha los conquistaron e inculcaron en ellos la dimensión social y solidaria que hoy estamos en trance de defender, de esa misma manera los trabajadores conquistarán y transmutarán el monstruo neoliberal que hoy llaman Europa en una confederación social-identitaria.

 
V. The future’s not ours to see: ‘no nos cabe ver el futuro’ dice la famosa canción Qué será, será.

 
Pero hay razones para la esperanza. El capitalismo global se convierte progresivamente en un modo de producción ineficiente. Los mercados, cuanto más independientes se hacen del control estatal, se vuelven más inestables, porque los sistemas complejos tienden a hacerse inestables si no se dotan de elementos de control central. Los mercados, cuanto más internacionalizados se vuelven, más inestables resultan, porque los sistemas complejos se vuelven inestables cuando no adoptan fronteras que los protejan de las perturbaciones procedentes del exterior. Un puñado de teorías lógico-matemáticas (la teoría de sistemas, la dinámica de sistemas, la teoría de los sistemas dinámicos discretos…) nos están avisando de que el capitalismo global es intrínsecamente inestable y, como tal, condenado a convertirse en ineficiente. Las repetidas burbujas y sus estallidos son manifestaciones de esa ineficiencia.

 
Probablemente, el modelo económicamente más eficaz de organización para la humanidad es el modelo de las áreas autocentradas: grandes áreas de tradición y cultura semejantes convertidas en zonas de libre comercio y en actores geopolíticos en la escena mundial: Europa, Norteamérica, los países árabes, Latinoamérica, China y el extremo oriente… Las simulaciones por ordenador sugieren que la organización económica más estable es la que se corresponde con un mundo dividido en un puñado de áreas autocentradas, áreas en las que la economía esté controlada por poderes políticos democráticos e imbuidos de los valores de los pueblos, áreas nunca aisladas pero sí dotadas de fronteras que eviten que el colapso en un punto del globo se convierta en colapso universal.

 
El capitalismo global es además ineficiente en el medio plazo porque es un sistema depredador, porque la lógica de los mercados y el dinero es incompatible con la lógica del equilibrio entre la humanidad y su planeta. Sólo una lógica política nueva, sustentada por una concepción nueva del hombre y su relación con la naturaleza, puede resultar en una economía sostenible.

 
La humanidad evoluciona siempre en el medio y largo plazo hacia mayores cotas de racionalidad y eso en economía significa también mayor eficiencia. Esa simple constatación alimenta la esperanza de que, por simples necesidades económicas, el capitalismo global tendrá que ser desechado. Esa mutación histórica, el hundimiento del capitalismo global, otorgará una oportunidad a quienes luchan por un orden más justo y más acorde con la verdadera naturaleza humana.

 
Al menos si han visto con lucidez y se han preparado con diligencia.

 
Siles. Diciembre del 2012. Laureano Luna Cabañero

Sinofobia, la Siria e la “sinistra degenerata”

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Sinofobia, la Siria e la “sinistra degenerata”

Ex: http://aurorasito.wordpress.com/

La sinofobia e la “sinistra degenerata”
Vi è una sezione incredibilmente piccola della sinistra degli Stati Uniti e dell’Europa occidentale, che sostiene la Cina come paese socialista (Workers World Party, Freedom Road Socialist Organization e il Party for Socialism and Liberation sono i tre gruppi marxisti più noti). Vi è una sezione leggermente più grande, della sinistra, che ha una visione ambivalente della Cina e dell’influenza cinese, inclusi ma non limitati al revisionista  Partito Comunista USA e il rifondatore Committee for Correspondence on Democracy and Socialism. Tuttavia, la maggior parte della sinistra degli Stati Uniti ha una visione del tutto negativa della Cina. Gruppi come International Socialist Organization (ISO) e l’International Marxist Tendency condividono la stessa visione della Cina del Wall Street Journal (WSJ) e dell’Economist, che la trattano da paese a capitalismo di stato. Inoltre, di norma l’ISO arriva oltre equiparando la Cina a una potenza imperialista uguale agli Stati Uniti. Anche la Segretaria di Stato Hillary Clinton potrebbe trovare un terreno comune con questa posizione, dato il suo commento in un vertice in Tanzania, lo scorso anno, secondo cui la Cina persegue una politica di “nuovo colonialismo” in Africa. Clinton ha fatto questi commenti senza un pizzico di ironia, così come non vi è alcuna ironia in “Record dell’imperialismo della Cina“, un articolo apparso sul Socialist Worker del 2009. Questo è ovviamente un parere condiviso da The North Star, che chiama la Cina “elemento di sostegno essenziale, forse il supporto essenziale, al dominio capitalista internazionale“. (2) Ciò è un importante punto di partenza per comprendere le basi teoriche della “sinistra degenerata” di cui The North Star fa parte.
Significativamente, nell’ultimo pezzo di Binh non vi è alcuna menzione della deterrenza militare o politica fornita da Cina e Russia sulla Siria. Nel pezzo originale, difendendo l’intervento della NATO in Libia e Siria, Binh fa menzione dell’opposizione della Cina e della Russia all’intervento in stile Libia, dicendo: “Paradossalmente, la vittoriosa campagna della NATO in Libia ha reso una futura campagna USA/NATO in Siria meno probabile. Russia e Cina sono ora determinate a bloccare qualsiasi tentativo di applicare il modello libico in Siria al Consiglio di sicurezza, e l’amministrazione Obama non è disposta a sfidarle avviando un’azione militare unilaterale in stile Bush, per il momento.” Cinque mesi più tardi, il ruolo di Cina e Russia non merita neanche una menzione, anche se Binh ridicolizza la sinistra anti-imperialista che risponde a nuovi segni di aggressione. Al contrario, la spiegazione della riluttanza di Washington ad intervenire direttamente per conto dei ribelli, si riduce a tre punti principali: (1) Washington non ha le truppe necessarie per invadere e occupare la Siria, (2) il Senato degli Stati Uniti limita la capacità di Obama di lanciare una no-fly zone, e (3) gli Stati Uniti fondamentalmente non vogliono vedere rovesciato Assad, perché la ribellione è pro-palestinese e i palestinesi sostengono la ribellione.

Il ruolo della Cina e della Russia come contrappesi all’imperialismo
Cominciamo con il secondo argomento sulla mancanza di sostegno politico interno, al Senato degli Stati Uniti, a una no-fly zone. L’argomento di Binh è risibile dato che Stati Uniti, Francia, e le altre potenze imperialiste hanno già spinto per una no-fly zone attraverso le Nazioni Unite, come hanno fatto un anno fa, per lanciare l’assalto alla Libia, a giugno. Se avessero affrontato le stesse astensioni di Cina e Russia, come è successo con la no-fly zone in Libia, non vi è motivo di ritenere che l’intervento militare non si sarebbe già verificato. Tuttavia, la Cina e la Russia hanno, infatti, posto il veto al Consiglio di sicurezza dell’ONU verso la no-fly zone, riducendo notevolmente la percezione  di un consenso internazionale verso le operazioni militari straniere in Siria.
Ad agosto, il Ministro degli Esteri russo Sergej Lavrov, “ha avvertito l’occidente a non intraprendere azioni unilaterali contro la Siria, affermando che la Russia e la Cina sono d’accordo che violazioni del diritto internazionale e della Carta delle Nazioni Unite, vanno vietate.” (3) Sia la Cina che la Russia continuano a supportare la Siria e a spezzare le sanzioni dell’occidente al governo di Assad, con la Russia che si fa avanti aiutando effettivamente il governo siriano nel conflitto. Sia la Cina che la Russia continuano a chiedere una soluzione politica della crisi siriana, e sconfessano esplicitamente la strategia dell’esercito libero siriano di prendere il potere attraverso la guerra. E sia la Cina che la Russia si sono opposte all’escalation degli Stati Uniti, tra cui il recente collocamento di missili Patriot sul confine turco-siriano.
La Cina e la Russia risponderebbero militarmente se l’occidente intervenisse unilateralmente in Siria? E’ difficile dirlo, anche se la Russia è molto più pronta a lanciare un contrattacco per difendere il governo di Assad. Il punto più saliente è che la Cina e la Russia hanno esercitato la loro influenza in contrappeso all’imperialismo occidentale, riguardo la Siria. Le potenze imperialiste occidentali possono ancora intervenire militarmente in Siria, ma vi assicuro che uno dei più grandi ostacoli che li ha tenuti a bada, finora, sono la Cina e la Russia. Che cosa dovremmo pensare dell’astensione della Cina e della Russia al voto per la no-fly zone in Libia, alle Nazioni Unite nel 2011, che ha facilitato il barbaro assalto della NATO contro il popolo libico e la caduta di Muammar Gheddafi? Ritengo che sia la Cina che la Russia la ritengano  un fallimento; un passivo ‘rimorso del compratore’. Martin Beckford del Telegraph ha segnalato questo, “nelle prime settimane dell’attacco della NATO: la Cina, che affronta spesso critiche per la soppressione dei propri movimenti democratici interni, ha detto che “deplora” l’azione militare e rispetta la sovranità della Libia. Un comunicato del Ministero degli Esteri ha dichiarato: “La Cina ha preso atto degli ultimi sviluppi in Libia, ed esprime rammarico per gli attacchi militari contro la Libia. Speriamo che la Libia sia in grado di ripristinare la stabilità nel più breve tempo possibile ed evitare ulteriori vittime civili, a causa dell’escalation del conflitto armato”, ha aggiunto.” (4) La reazione della Russia è stata simile.
La Cina ha raramente usato il suo potere di veto al Consiglio di Sicurezza, e la Russia post-1991 ha seguito questa strada e, nonostante ciò, entrambe hanno supportato in silenzio nazioni indipendenti come la Siria. Tuttavia, l’entità e la ferocia dell’assalto alla Libia ha spinto il Partito Comunista Cinese (PCC) a cambiare posizione, riassumendo la sua inazione come un fallimento di cui “rammaricarsi”.

Scemo e più scemo: la sinofobia e il cinismo fuori luogo della sinistra degenerata
Binh e quelli del The North Star saranno pronti a sottolineare gli interessi  commerciali in Siria di Cina e Russia, insieme alla loro stretta relazione economica con l’Iran. Yusef Khalil dell’ISO, ha descritto il veto della Cina e della Russia a una no-fly zone sulla Siria, come “una [mossa] per proteggere i propri interessi imperialisti nella regione.” (5) La questione della Russia è un argomento altrettanto importante, ma la dovremo riservare per un’altra volta. Certo, la Cina è partner commerciale della Siria e il più grande titolare estero nella partecipazione al petrolio siriano. (6) Dopo l’embargo paralizzante fissato dall’Occidente, la Cina ha continuato ad acquistare petrolio siriano, minando gravemente il successo della ‘guerra delle sanzioni’. (6) Tuttavia, questo inevitabile contro-argomento è difettoso e ridicolo come l’intera premessa secondo cui la Cina sia un paese imperialista. Adel al-Toraifi, capo- redattore di al-Majalla News, dipana gli argomenti di tutti coloro che sostengono che la posizione della Cina sulla Siria sia basata su considerazioni economiche: “…La Cina ha avuto rapporti commerciali con la Siria, e una forte cooperazione economica con il regime di Bashar al-Assad dal 2001, dopo che entrambe le parti hanno firmato un accordo di cooperazione economica e tecnica, il che significa che la Cina è il terzo più importante partner commerciale della Siria. Tuttavia, il volume degli scambi commerciali tra i due paesi, pari a 2,2 miliardi di dollari nel 2010, è nulla in confronto allo scambio commerciale tra la Cina e gli Stati del Golfo, che supera i 90 miliardi di dollari all’anno. Quindi la Cina non è troppo preoccupata per la perdita della Siria come partner economico, ma il problema non è la perdita di utili o di affari, in particolare gli interessi cinesi sono protetti opponendosi alle mosse statunitense ed europea per promuovere un cambiamento di regime nel Medio Oriente.” (7)
Sostenendo che la Cina, un paese che in linea di massima non ha esercitato il suo potere di veto al Consiglio di Sicurezza, improvvisamente segua un capriccio e sostenga un partner commerciale minore come la Siria, sfida la logica. Solo una analisi cruda dei numeri di base, rivela che la Cina aveva oltre 20 miliardi di investimenti nella Libia del governo di Gheddafi, quasi dieci volte l’ammontare degli investimenti in Siria. (8) Il petrolio è un fattore determinante nella diversa linea  della Cina sulla Siria, rispetto la Libia? Ma neanche ci si avvicina. La Siria è un piccolo  produttore di petrolio, per gli standard del Medio Oriente, meno dell’1% delle esportazioni di petrolio siriane va in Cina (meno di 4.000 barili al giorno). (9) La Cina ha importato più di 15000 barili di petrolio libico al giorno con Gheddafi, ovvero circa 37,5 volte la quantità importata dalla Siria. (10)
Potremmo continuare a svelare l’argomento dell’interesse economico della Cina attraverso altri confronti economici. Per il bene del lettore, però, andiamo al sodo: la Cina ha molto meno motivi di partecipare alla difesa della Siria dalle aggressioni occidentali, di quanto abbia fatto con la Libia, ma le due domande hanno suscitato risposte diverse. La sinistra degenerata e la destra degli Stati Uniti condividono un cinismo comune verso le azioni cinesi negli affari mondiali. Tuttavia, la destra usa cinicamente la sinofobia come una tattica di pura propaganda volta a suscitare il nativismo negli Stati Uniti. La sinistra degenerata, d’altra parte, sembra davvero credere a questa farsa, ripetendo le stesse bugie a danno del movimento mondiale anti-imperialista.

La sinofobia della sinistra degenerata la spinge a saltare nel neo-conservatorismo
La politica estera della Cina è un eco lontano dal supporto critico dell’Unione Sovietica alle lotte di liberazione nazionale in tutto il mondo. In realtà, è importante per gli anti-imperialisti notare e criticare gli errori di politica estera commessi da Pechino, durante il conflitto cino-sovietico, che fin troppi gruppi statunitensi del nuovo movimento comunista hanno abbracciato acriticamente. Tuttavia, la sinistra degenerata che paragona la Cina a un interessato concorrente mondiale imperialista degli Stati Uniti, ha trascurato  totalmente le effettive dinamiche in gioco.
Poiché la maggior parte della sinistra occidentale vede nel commercio globale solo un affare diretto da multinazionali, vede il ruolo della Cina nel mercato mondiale come parte della stessa macchina imperialista, contro cui protesta nei propri paesi. Un elemento di opportunismo politico gioca in questa analisi, anche se si considerano le fiammate sinofobe palesemente alimentate da molti sindacati degli Stati Uniti. La sinistra degenerata ha un atteggiamento cinico nei confronti della Cina, anche quando fa qualcosa di incredibilmente lodevole come porre il veto alla risoluzione per la no-fly zone, derivante principalmente dal suo abbraccio della propaganda sinofoba. The North Star, insieme ad altri blog come Politics in the Zeroes, continuano a tacciare la Cina per il “massacro” di Piazza Tiananmen, dicendo che negli USA non sarebbe accaduto. (11) Naturalmente la Cina è sempre falsamente indicata quale potenza imperialista, per il suo rapporto con il Tibet, nonostante gli interessi feudali e imperialisti che alimentano il movimento Free Tibet. (12)
Con tutte le sue contraddizioni, la Cina rimane un paese socialista. Le leve fondamentali dell’economia sono ancora controllate dallo Stato, che è controllato solo dal partito comunista ed è orientato verso gli operai e i contadini. Un settore capitalista si è sviluppato in Cina, dalle riforme di Deng Xiaoping che rispecchiavano la nuova politica economica di Lenin, ma questo settore è del tutto dipendente dallo stato socialista. E anche se la Cina non è più un fautore verbale della rivoluzione mondiale, molti definirebbero questo revisionismo, la sua linea sulla questione siriana dimostra l’impegno costante del PCC nell’anti-imperialismo e nello sviluppo indipendente. Respingendo la Cina e tutta l’esperienza socialista del 20° secolo, la sinistra degenerata accetta già le premesse di base dell’elite di destra e borghese degli Stati Uniti. Naturalmente non si ferma solo alla Cina.
Se si respinge la Cina quale capitalismo di stato, o anche come stato imperialista, allora si deve andare oltre, rifiutando gli stati nazionalisti borghesi, come il governo di Assad in Siria o il governo di Gheddafi in Libia. Ogni tentativo di sostenere contro l’aggressione occidentale questi governi, da parte della Cina, o anche la Russia, viene visto come un’azione inter-imperialista, secondo la sinistra degenerata. Con ciò, i cosiddetti marxisti dei vari gruppi possono rispolverare Lenin, citando fuori contesto alcune sue denunce della Seconda Internazionale, e riprendendole oggi. Alcuni, come Binh, saltano Lenin e arrivano a Malcolm X, stracciando “con ogni mezzo necessario” in modo così grossolanamente fuori contesto, usando uno dei leader più rivoluzionari della liberazione nazionale, per giustificare lo stesso imperialismo contro ha combattuto.
Tutti si compiacciono nella loro soddisfazione di opporsi alla tirannia, nemmeno più il capitalismo, ma il concetto metafisico della tirannia, per conto di un immaginario movimento dei lavoratori ‘dal basso’. Questo ultimo punto, riguardo la semplicistica e completamente anti-dialettica visione del mondo della sinistra degenerata, è molto importante per capire il suo rapporto con il neo-conservatorismo. Perché la Siria è uno stato borghese, con una economia capitalistica, il degenerato vede il governo di Assad e le sue azioni nel vuoto politico. Non vi è alcuna comprensione dialettica delle contraddizioni primarie e secondarie, che rivelano che la lotta delle nazioni oppresse contro le nazioni che opprimono sono la contraddizione principale che affronta il popolo siriano. Invece, Assad è visto dalla sinistra degenerata allo stesso modo con cui Saddam (Hussein) era visto dall’amministrazione Bush: un tiranno che nega la libertà e la democrazia alla propria gente. Secondo questa visione del mondo, Assad non può essere progressista in qualsiasi contesto, perché guida uno stato borghese. Non importa che sia un nazionalista in opposizione all’imperialismo occidentale! Non importa che l’economia siriana sia ancora in gran parte controllata dallo Stato! Non importa che sostenga le lotte di liberazione nazionale in Palestina e in Libano! Opprime il suo popolo; una frase particolarmente condiscendente verso qualsiasi cosa che possa far parlare di sé la gente. E naturalmente non c’è discussione o differenziazione verso i popoli colpiti dalla repressione dello stato siriano (collaboratori e simpatizzanti dell’imperialismo, terroristi).
La Cina è anche uno dei fattori in questa visione tautologica del mondo. Per il degenerato di sinistra, la solidarietà internazionale da uno Stato, ogni Stato, è categoricamente impossibile, perché ritiene che più o meno tutti gli Stati siano capitalisti. Si consideri la tautologia qui all’opera: quando la Cina vieta una risoluzione sulla no-fly zone, è una tirannia che supporta una tirannia. Quando la Cina non vieta la risoluzione sulla no-fly zone in Libia, fornisce un “supporto essenziale, forse il supporto essenziale, al dominio capitalista internazionale.” (2) Quando la Russia posiziona delle navi per compensare i missili Patriot degli Stati Uniti in Turchia, è una potenza imperialista che salvaguarda i suoi interessi strategici e commerciali. Se la Russia non si oppone all’intervento occidentale in Libia, è un partner silenzioso del progetto imperialista. … O forse dobbiamo affrontare la Cina, e la Russia, dialetticamente considerando il loro ruolo in relazione all’imperialismo in un determinato momento della storia!
E’ una sorpresa che molti trotzkisti del 20° secolo, che hanno costruito le loro misere carriere politiche “denunciando tutte le istanze del socialismo come capitalismo di Stato, siano diventati dei neo-conservatori nell’era Reagan?* Cominciamo a capire il caso vergognoso di Christopher Hitchens, guerrafondaio sull’Iraq, quando ci rendiamo conto del suo odio per tutti i paesi socialisti esistenti, che vede come potenze capitaliste e imperialiste, non migliori rispetto agli Stati Uniti.

La Siria, la Cina, gli Stati Uniti e la sinistra
L’intervento militare in Siria sembra più probabile ogni giorno. Tragicamente, la risposta della sinistra degli Stati Uniti sembra ridursi sempre più ad ogni guerra o azione militare lanciata dall’amministrazione Obama. Con i suoi importanti legami economici con gli Stati Uniti e il mercato mondiale, la Cina potrebbe assumere un ruolo più attivo facendo pressione economica sulle potenze imperialiste, affinché non intervengano. In definitiva se la NATO è stata dissuasa da un intervento in stile Libia, sulla questione delle armi chimiche, la presenza militare russa nel Golfo avrà probabilmente più a che fare con ciò. Il punto più saliente è che la sinistra degenerata continua a fiancheggiare le potenze imperialiste, a parole (The North Star) o con i fatti (ISO). La sinistra degli Stati Uniti deve scartare queste teorie fallite e abbracciare l’anti-imperialismo, se spera di costruire una resistenza militante a questi attacchi criminali, un anti-imperialismo che invii un messaggio unificato di supporto ad Assad e all’autodeterminazione siriana, in questo periodo di crisi, come abbiamo scritto lo scorso fine settimana.
Tuttavia, la sinofobia della sinistra degenerata continua a perseguitare i movimenti degli Stati Uniti, impossibilitati a distinguere l’amico dal nemico. Anche la russofobia, un argomento da affrontare un’altra volta, alimenta una visione semplicistica del mondo, aliena dalla teoria leninista dell’imperialismo. In realtà capitalista, la Russia non è ancora una potenza imperialista e, soprattutto, fa da contrappeso all’imperialismo insieme alla Cina. Il coinvolgimento sia della Cina che della Russia nella crisi in Siria ha diverse contraddizioni, ma gli anti-imperialisti riconoscerebbero che questi due paesi hanno reso la sottomissione del popolo siriano al capitale finanziario occidentale più difficile. Né la Cina né la Russia sono i leader del movimento mondiale anti-imperialista. Questa distinzione appartiene alla lotta delle masse  per l’autodeterminazione e la rivoluzione in Colombia, India, Palestina, Filippine, e in tutto il mondo. Ma la sinistra degli Stati Uniti deve riconoscere che la Cina è un amico, non un nemico, del movimento anti-imperialista, e inizierà a vedere questioni come la Siria molto più chiaramente.

Return to the Source ha difeso l’orientamento socialista della Cina e il suo ruolo nel commercio mondiale, e chi è interessato a un esame più approfondito deve fare riferimento a Cina e il socialismo di mercato: Una questione di Stato e rivoluzione.
* In nessun modo questa affermazione dovrebbe essere preso come un atto di accusa a tutti i gruppi che professano il patrimonio ideologico di Lev Trotzkij. Per quanto imperfetto, come noi crediamo, sulla linee e la strategie di organizzazione, molti di questi gruppi, come il Socialist Equality Party, hanno perlopiù confermato una posizione anti-imperialista sulla Siria.

Note
(1) Pham Binh, The North Star, ““Red Line” or Empty Threat? How the Left Gasses Itself on #Syria”, 6 dicembre 2012
(2) Gabriel Levy, The North Star, “The Trouble With Economic Growth”, 2 ottobre 2012
(3) Reuters, “Russia, China warn West against Syria intervention”, 21 agosto 2012
(4) Martin Beckford, The Telegraph, “Libya attacks criticised by Arab League, China, Russia and India”,  21 marzo 2011
(5) Yusef Khalil, Socialist Worker, “A Turning Point in Syria”, 31 maggio 2012
(6) Joel Wuthnow, The National Interest, “Why China would intervene in Syria”, 16 luglio 2012
(7)Adel al-Toraifi, al-Majalla, “Does China truly support Bashar al-Assad?” 16 febbraio 2012
(8) Michael Kan, The African Business Journal, “China’s Investments in Libya
(9) Energy Information Administration, “Country Analysis Briefs: Syria”, Updated August 2011
(10) Deborah Brautigam, “China in Africa: The Real Story, “China’s Oil Imports From Libya”,  23 marzo 2011
(11) Malcolm Moore, The Telegraph, “Wikileaks: No Bloodshead Inside Tianamen Square, cables claim”, 4 giugno 2011
(12) Michael Parenti, “Friendly Feudalism: The Tibet Myth”, gennaio 2007

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

lundi, 07 janvier 2013

USA-Russie, de pire en pire, – et “démocratiquement”…

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USA-Russie, de pire en pire, – et “démocratiquement”…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le 4 juillet 2009, nous citions longuement le professeur Stephen F. Cohen, de l’université de New York, sans aucun doute l’un des meilleurs spécialistes aux USA des relations entre son pays et la Russie. A cette époque (dans le texte cité), Cohen était très nettement pessimiste à propos de ces relations, mettant tous ses espoirs dans le comportement d’un Obama, selon la fameuse hypothèse de ce président devenant une sorte d’“American Gorbatchev”… («Cohen situe la seule chance d’un déblocage des relations USA-Russie dans le seul Obama, en l'appréciant comme un éventuel “hérétique” du système et en le comparant, bien entendu, à Gorbatchev. D’une façon très significative, et délibérée certes, il en appelle à une “nouvelle pensée” à Washington vis-à-vis de la Russie, en une référence évidente à l’expression employée par Gorbatchev durant la période des réformes en URSS.») Quatre plus tard ou presque, l’orientation des choses n’a certes pas changé et les choses ont très certainement empiré ; notamment, et bien qu’on l’ait longtemps attendu et espéré comme pour Godot, l’“American Gorbatchev” n’est pas venu.

Cohen estime que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis la fin de l’URSS, notamment après l’échange entre les deux parlements du vote de deux lois dirigées contre des citoyens des deux autres pays respectifs, selon des circonstances particulières. («The reality is that the partnership we need between Washington and Moscow to make the world safer for all of us has not existed since the Soviet Union ended. And we may be farther from it today as a result partially of this orphan act than we have been in 20 years.»)

(Les déclarations de Cohen sont recueillies par Russia Today, le 29 décembre 2012. La station de TV russe fait des efforts considérables au niveau du travail d’investigation de toutes les facettes de la crise du Système (crise américaniste), comme on peut le voir avec cette interview suivant celle d’ Oliver Stone et de Peter Kuznik, du 29 décembre 2012.)

En plus de situer l’actuel niveau des relations USA-Russie au plus bas, Cohen n’hésite pas à faire porter l’essentiel de la responsabilité de cette situation au côté US. C’est un point important, qui prolonge son analyse déjà citée, et qu’il avance même avec une certaine brutalité pour caractériser la période où l’on assista à une tentative de “relance”, ou reset, des relations. («When Obama and then President Medvedev entered into the reset, Moscow wanted certain things from Washington and Washington wanted certain things from Moscow. Without going into the detail Washington got everything from Moscow it wanted and Moscow got nothing.») Il s’ensuit sans véritable surprise que les relations sont effectivement, et jugées d’un point de vue objectif et sans mettre en cause la bonne volonté des deux présidents, absolument exécrables.

Russia Today: «After the US Senate passed the controversial [Magnitsky] bill, Russia accused Washington of engaging in ‘Cold War tactics’. Now that Moscow has retaliated, how would you describe the two countries' relations?»

Stephen Cohen: «Increasingly we are plunging into a new Cold War. But it’s not a surprise. The story of the orphans doesn’t begin with the Magnitsky Bill. Number of us in the United States have been warning since the 1990s – nearly 20 years – that unless Washington changed its policy, its kind of winner-take-all policy after the Cold War policy toward Moscow, that we would drift toward Cold War, not toward the partnership we all hoped for 20 years ago. […]

»A real honest, analytical approach by an American patriot – as I am – is that Washington bears a large part of responsibly because of the policies it pursued toward Moscow. And what we saw in the Russian Duma and in the Russian Higher House – the Federal Assembly – when virtually every deputy voted in favor of the ban on American adoption, which was just signed by Putin, is an outburst of pent-up of anti-American feeling in Moscow which has been caused not only, but in large measure by American policy.»

Il est intéressant d’apprendre que les spécialistes US de la Russie, y compris Cohen, ne s’attendaient pas à cette riposte (la loi sur les orphelins russes) de la Russie, après la loi votée par le Congrès. Ils s’attendaient à des mesures plus politiques et plus actives, prises par l’exécutif. Il s’agit là, on le remarquera, d’un réflexe de la Guerre froide (dont même Cohen est victime), où, face à la “démocratique” Amérique, l’URSS disposait d’un régime strict, où les assemblées n’avaient aucun rôle et ne représentaient rien, simples chambres d’enregistrement (quand on les consultait, ce qui était extrêmement rare), ce qui laissait toutes les décisions politiques (surtout politique extérieur) à la seule direction politique. On doit sans aucun doute désigner ce phénomène comme le point essentiel du tournant actuellement pris par les relations entre les USA et la Russie, et un tournant qui devrait satisfaire ceux qui réclament la “démocratisation” de la Russie, – qu'ils obtiendront, c'est absolument assuré, au prix d'un durcissement anti-bloc BAO de la Russie … Bien entendu, et avec juste raison, Cohen ne croit pas du tout au caractère accessoire, par rapport à d'éventuelles mesures plus politiques, de la mesure prise par les Russes à l'initiative de la seule Douma, et se trouve plutôt inquiet à cet égard ; il juge justement qu’il s’agit d’un enchaînement extrêmement inquiétant, entre deux Parlements qui seront évidemment très difficiles à convaincre et à regrouper, et qui auront absolument tendance à la surenchère et au patriotisme sans concession.

Russia Today: «How much is this dispute actually just political saber-rattling and how will it actually impact the children?»

Stephen Cohen: «There is an old Russian saying – “Words are also deeds.” A lot of people in Moscow and in Washington- when they passed the Magnitsky Act and now the ban on adoption in Moscow – may have though that they were just talking, showing off, playing grandstanding. But these words have consequences. They have backed, they have fueled this new Cold War atmosphere which is enveloping the relationship between our two countries. Each going to affect American relations with Russia regarding Afghanistan, regarding missile defense, regarding Syria, regarding Iran – these are very serious matters. The angrier people get, the more resentment people have on both sides, the worse is the situation.»

»For example, anti-Putin feeling in America is irrational, completely irrational. There has been a kind of demonization of Putin in America. Some of us tried to counter it by beginning a rational discourse about Putin as a leader. We are not pro-Putin, we just see him as a national leader who needs to be understood. But these events – the Magnitsky and the orphan act are going to make it impossible to have a discourse in America about Putin’s leadership in a way that would lead to any cooperation between Obama and Putin.»

Russia Today: «With the US and Russia exchanging tit-for-tat actions, what possible further moves can we expect?»

Stephen Cohen: «There was some surprise in America because our legislature does not think about the consequences of what it does. Many people thought that the Russian reaction to the Magnitsky Bill would be for Moscow to start selling its dollars, for example, and try to harm the American economy or perhaps that Moscow would reduce its cooperation with the United States in supplying NATO troops fighting in Afghanistan. So many people were surprised that the orphan issue became the retaliation.

»But there are two issues here that are interesting: In the beginning President Putin did not seem to favor the ban on American adoptions, but he signed the bill after it turned out that almost every member of this parliament favored it. It is also said that President Obama did not favor the Magnitsky Bill, but he signed it when it turned out that almost every member of Congress favored it. So it may be that we are exaggerating the power both of Putin and Obama.»

On retiendra deux champs généraux de remarques des déclarations de Cohen. Cela permet de mieux situer les éléments fondamentaux du débat, et d’envisager l’orientation que ce débat, que cet affrontement peut prendre.

• Cohen confirme le caractère irrationnel, complètement hors de tout contrôle de la raison, de l’attitude anti-russe, et surtout anti-Poutine du Congrès. C’est une de ces attitudes du Congrès (comme, par exemple, celles qui concernent Israël) qui est absolument incontrôlable et qui conduit à des législations catastrophiques par leurs effets. Ces effets ne sont aucunement envisagés par les législateurs, qui ne répondent dans ce cas, pour l’essentiel, qu’à leurs pulsions. (En effet, nous rejetons la thèse du rôle majeur sinon exclusif des lobbies. Les lobbies ont bien sûr leur rôle rationnel de pourvoyeur d’argent et de pression, mais ce rôle n’est nullement exclusif de comportements psychologiques personnels ou collectifs des parlementaires relevant de la pulsion en général paranoïaques et paroxystiques, que les lobbies justement alimentent indirectement et sans le chercher précisément (ils ne travaillent pas, eux, dans la finesse psychologique). Il s’agit alors, pour les parlementaires, pour dissimuler à leurs propres yeux le rôle vénal des lobbies ou au moins de le réduire, de donner à leur propre comportement une apparence d’engagement personnel répondant à une situation politique donnée. Bien entendu, ces “situations politiques données” étant en général du type paranoïaque et hystérique, la psychologie est à mesure ; du point de vue des relations avec la Russie, ex-URSS, les législateurs US ont été gâtés pour cette sorte de manœuvres et d’attitudes depuis les débuts de la guerre froide, avec les diverses campagnes paroxystiques, le Maccarthysme, la terreur d’une attaque nucléaire unilatérale soviétique, la subversion communiste, etc.) Bien entendu, l’intérêt de la remarque de Cohen est dans ceci qu’il admet implicitement que la Douma elle-même, réagissant face au Congrès, pourrait à son tour, et cette fois sans l’aide de lobbies mais simplement très fortement aiguillonnée par le comportement du Congrès et par son propre sentiment patriotique, adopter le même comportement que ce Congrès.

• Cohen confirme l’importance du Congrès (par rapport à Obama) mais aussi nous fait découvrir, ou confirmer, celle de la Douma par rapport à Poutine. Ce dernier point n’a en effet sans doute pas assez été mis en évidence, notamment parce qu’on a l’habitude de céder aux clichés sur un “régime dictatorial” au Kremlin . Ce n’est pas le cas. La Douma a un poids de plus en plus important et un poids qu’elle entend manifester de façon autonome, comme cela se fait dans les grandes démocraties majeures où le système législatif a une place de choix. A cet égard, elle fonctionne effectivement comme le Congrès et les deux systèmes tendant à se rejoindre, d’une façon étonnamment paradoxale pour ceux qui opposent les USA et la Russie comme on oppose l’archétype de la démocratie à celui de la dictature. (Ajoutons, comme cerise sur le gâteau qu'au niveau des pratiques électorales, on sait que les USA sont beaucoup plus suspects et beaucoup plus corrompus que la Russie.)

Ces divers points ont un probable effet politique. (Cet effet politique n’est pas nécessairement général mais concerne certainement les relations USA-Russie, domaine où la Douma s’est effectivement impliquée fortement et où le Congrès a l’attitude qu’on voit). Nous allons vers de plus en plus d’intransigeance de deux côtés, notamment parce que les matières impliquées sont extraordinairement émotionnelles (des Pussy Riot aux OGN russes subventionnées par les USA, nous sommes à l’heure du triomphe du système de la communication) ; notamment parce que le pouvoir est fragmenté et que les Parlements jouent un rôle grandissant (cas russe, surtout, comme nouveauté) ; notamment parce que le système de la communication qui est si puissant aujourd’hui joue un rôle fondamental dans ces occurrences-là de fonctionnement et d’affirmation de pouvoir. La situation des rapports des deux puissances risque donc de devenir encore plus délicate, encore plus fragile et vulnérable qu’elle n’était au temps de la Guerre froide. C’est bien entendu notre analyse.

Presseschau - Januar 2013 (1)

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Presseschau

Januar 2013 (1)

Die "Presseschau spezial" wünscht ein frohes neues Jahr und sendet zur Lektüre interessante Presselinks des vergangenen Monats.

Bei Interesse einzelne Links anklicken...

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AUßENPOLITISCHES

Eine Bank lenkt die Welt - Die verbrecherischen Aktivitäten von Goldman Sachs
http://juergenmeyer.blogger.de/stories/2120200/

Der faschistische Aufbau …
Wo gibt es noch so eine Regelung: Alle Angestellten des ESM haben absolute gerichtliche Immunität…
http://www.zeit-fragen.ch/index.php?id=1205

Strategiepapier zur Währungsunion
Van Rompuy stellt Pläne für die neue EU vor
http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/strategiepapier-zur-waehrungsunion-van-rompuy-stellt-plaene-fuer-die-neue-eu-vor-11984207.html

Mehr Integration in Europa
Erst Transferunion, dann Sozialunion
http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/mehr-integration-in-europa-erst-transferunion-dann-sozialunion-11988022.html

Henryk Broder: „Wir erleben die letzten Tage Europas“
http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2012/12/16/hendryk-broder-wir-erleben-die-letzten-tage-europas/

Wer ist Laszlo Andor?
Theorie und Praxis bei der Jugendarbeitslosigkeit
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=442

EU-Parlament will die 1- und 2-Cent-Münzen abschaffen
http://wirtschaft.t-online.de/eu-parlament-will-die-1-und-2-cent-muenzen-abschaffen/id_56668208/index

Krise in Griechenland
Eine Gesellschaft stürzt ins Bodenlose
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/krise-in-griechenland-eine-gesellschaft-stuerzt-ins-bodenlose-11992352.html

(Warnt er auch deutsche Politiker und Journalisten vor anti-deutschen Einstellungen?)
Italien
Westerwelle warnt Berlusconi vor anti-deutschem Wahlkampf
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/italien-westerwelle-warnt-berlusconi-vor-anti-deutschem-wahlkampf-a-872267.html

(Die Ungarn sind die besten)
Ungarn führt Gedenktag für vertriebene Deutsche ein
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d110d3786a.0.html

Schwulenhasser in den Container
Amsterdam: Keine Toleranz den Feinden der Toleranz
http://www.tagesspiegel.de/weltspiegel/schwulenhasser-in-den-container-amsterdam-keine-toleranz-den-feinden-der-toleranz/7565724.html

Amsterdam: Wer Schwule und Ausländer mobbt, kommt ins Lager
http://www.unzensuriert.at/content/0011191-Amsterdam-Wer-Schwule-und-Ausl-nder-mobbt-kommt-ins-Lager
http://www.unzensuriert.at/content/0011019-Amsterdams-roter-B-rgermeister-steckt-Asoziale-Ghettos

(Noch ein Mohammed-Film)
Filmprojekt in Katar
Eine Milliarde Dollar für Mohammed
http://www.spiegel.de/kultur/kino/katar-plant-filmreihe-ueber-mohammed-fuer-eine-milliarde-us-dollar-a-873795.html

Neujahrsansprache
Kim Jong-un fordert die Wiedervereinigung Koreas
Nordkoreas Machthaber Kim Jong-un wendet sich in einer Neujahrsansprache an die Öffentlichkeit. 2013 will er sein Land zu einem "wirtschaftlichen Riesen" machen – und den Streit mit dem Süden beenden.
http://www.welt.de/politik/ausland/article112327718/Kim-Jong-un-fordert-die-Wiedervereinigung-Koreas.html

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Wohlfahrtsverbände
Das Kartell der Gutmenschen
Unter dem Deckmantel der Gemeinnützigkeit haben Caritas und Diakonie ein trickreiches Geschäftsmodell konstruiert: Sie erfinden für sich selbst immer neue Aufgaben, der Staat und damit die Steuerzahler geben das Geld.
http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/wohlfahrtsverbaende-das-kartell-der-gutmenschen-/7448538.html

Was vom Weihnachtsgeld übrigbleibt...
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M545ce881f6c.0.html

(Der Bürger wird zur Kasse gebeten)
Haushalt nach der Bundestagswahl
Schäuble plant umfangreiches Sparprogramm
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/schaeuble-plant-umfangreiches-sparprogramm-nach-der-bundestagswahl-a-874178.html

(Der Lügenbaron nimmt Fahrt auf…)
"Das Schlimmste haben wir hinter uns"
Schäuble kündigt Wachstum an
http://www.n-tv.de/politik/Schaeuble-kuendigt-Wachstum-an-article9862486.html

(Da muss die Kanzlerin wieder zurückrudern…)
Neujahrsansprache
Merkel schwört Deutsche auf harte Zeiten ein
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/neujahrsansprache-der-kanzlerin-merkel-kuendigt-harte-zeiten-an-a-875187.html


(Offenbar soll er es doch nicht werden. Denn so dumm ist er nicht…)
Steinbrück und das Kanzlergehalt
Der abgekanzelte Kandidat
http://www.tagesspiegel.de/politik/steinbrueck-und-das-kanzlergehalt-der-abgekanzelte-kandidat/7575328.html

Alle an einem Strang
Wie Peer Steinbrück gute von böser Gewalt unterscheidet, was »bürgerschaftlich« heute bedeutet, und wie wir Deutschland kleinkriegen
http://www.preussische-allgemeine.de/nachrichten/artikel/alle-an-einem-strang.html

Thierse-Lästereien
Schwaben nerven - aber wer nervt nicht in Berlin?
Das Schwaben-Bashing von Wolfgang Thierse hat nicht-deutschsprachige Hauptstadtbewohner außer acht gelassen. Die Folgen wären wohl fatal für ihn. Aber trotzdem: Wer nervt nicht in Berlin?
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article112334332/Schwaben-nerven-aber-wer-nervt-nicht-in-Berlin.html

Freie Wähler-Chef poltert: "CSU hat selbst Dreck am Stecken"
Rechtsradikale Vorwürfe: Aiwanger stinksauer!
http://www.wochenblatt.de/nachrichten/landshut/regionales/rechtsradikal-Vorwuerfe-Aiwanger-CSU%3Bart67,152993

Wiesenthal-Zentrum setzt Jakob Augstein auf Antisemiten-Liste
http://www.tagesspiegel.de/politik/umstrittene-kolumnen-wiesenthal-zentrum-setzt-jakob-augstein-auf-antisemiten-liste/7574538.html

(Auch so ein Milchmädchen-Rechner)
Gerecht und ungerecht III
Götz Aly plädiert für eine gerechte Bezahlung von Frauen und liefert die Lösung gleich mit: Die Männer müssen verzichten.
http://www.berliner-zeitung.de/politik/kolumne-gerecht-und-ungerecht-iii,10808018,21135094.html

(Wüllenweber: Die Asozialen)
Arm und Reich gemeinsam gegen Staat und Demokratie
http://www.heise.de/tp/artikel/38/38246/1.html

Vom Polizist zum Integrationsbeamten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M516af34eab3.0.html

"Das hat’s bei uns nicht gegeben"
Ausstellung zeigt Antisemitismus in der DDR
Eine Ausstellung in der Jugendbegegnungsstätte Anne Frank zeigt, dass es auch in der früheren DDR antisemitische Tendenzen gab.
http://www.fnp.de/tz/region/lokales/frankfurt/das-hat-s-bei-uns-nicht-gegeben_rmn01.c.10318900.de.html

(Wer dahinter steckt, erfährt man nicht. Aber Anetta Kahana hat ja in der DDR hinreichende Erfahrung gesammelt und wird sicherlich Expertin für dieses Thema sein…)
Antisemitismus in der DDR – Termine
http://www.amadeu-antonio-stiftung.de/die-stiftung-aktiv/gegen-as/was-tut-die-stiftung/as-ddr/as-ddr-termine/

(Ein weiterer Profiteur des Shoa-Business der Hochstapelei überführt…)
Holocaust
Die falschen Leiden des Otto Uthgenannt
Ein 77-Jähriger aus Ostfriesland tritt vor Schülern und Erwachsenen als KZ-Überlebender auf
Fünf Jahre will der Wahl-Ostfriese Otto Uthgenannt als Kind im KZ Buchenwald überlebt haben – darüber spricht er eindrucksvoll in Vorträgen. NWZ -Recherchen belegen: Die Geschichte ist frei erfunden.
http://www.nwzonline.de/kultur/weser-ems/die-falschen-leiden-des-otto-uthgenannt_a_1,0,3068734301.html

Treitschkestraße in Berlin bleibt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d22e2bc6f5.0.html

Zeitz
Streit um Inschrift auf „antifaschistischem“ Denkmal
http://www.mz-web.de/servlet/ContentServer?pagename=ksta/page&atype=ksArtikel&aid=1353577198060

(the same old story)
Wie ein junger Offenbacher in die Fänge der Gestapo geriet und im Konzentrationslager ums Leben kam
Briefe aus Auschwitz
http://www.op-online.de/nachrichten/offenbach/briefe-auschwitz-2679554.html

(Vertreibungs-Gedenktag)
Budapest beschämt Berlin
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d63e8eed00.0.html

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS

Gladio, NSU und Terror von Rechts
http://friedensblick.de/391/gladio-nsu-terror-rechts/

Explosion in Edathys Briefkasten war Böller
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a7f91c54a9.0.html

Das Verbotsverfahren gegen die NPD
Wer vom Parteiverbot spricht, darf über die Freiheit nicht schweigen
Jedes Verbot aktualisiert die Frage nach dem legalen Spielraum von Opposition
http://www.faz.net/aktuell/politik/staat-und-recht/das-verbotsverfahren-gegen-die-npd-wer-vom-parteiverbot-spricht-darf-ueber-die-freiheit-nicht-schweigen-11991253.html

Gespensterkunde: NPD
http://www.sezession.de/35237/gespensterkunde-npd.html#more-35237

Wohlfühlen in Deutschland
Ex-NPD-Vorsitzender vor Gericht
http://www.dradio.de/dlf/sendungen/dasfeature/1916367/

(„linksunten“ versucht sich in „Outing“ von „Identitären“…)
Identitäre Bewegung Köln
https://linksunten.indymedia.org/de/node/73349#comment-61474

Rechte in Sachsen
Eigene Polizei für „Reichsbürger“
Bei Dresden überfallen „Hilfspolizisten“ einen Gerichtsvollzieher. Sie gehören zum Umfeld der „Reichsbürger“, die die BRD nicht anerkennen.
http://www.taz.de/!108079/

(Rap für und gegen „rechts“)
Sprechgesang beim Untergang
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5878953d12e.0.html

Wolffsohn warnt vor Rechtsextremismus in der Bundeswehr
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d3584eb78a.0.html

Uckermann aus Untersuchungshaft entlassen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b179ab0dcc.0.html

Verleumdeter Lehrer wehrt sich
Linke attackierten Karl-Heinz Schmick jahrelang ohne Grund – nun setzt er zum Gegenangriff an
http://www.preussische-allgemeine.de/nachrichten/artikel/verleumdeter-lehrer-wehrt-sich.html

Polizeigewerkschaften kritisieren Berliner Piratenfraktion
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M539970d7614.0.html

Berliner Piraten-Fraktionschef distanziert sich von linker Mitarbeiterin
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M527a444bf2a.0.html

(Streit um Rosa-Luxemburg-Demo)
Dolchstoß aus dem eigenen Lager
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b599466ec7.0.html

CDU-Politiker Wansner: Kreuzberg wird zur linksradikalen Spielwiese
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54bdf7af75e.0.html

Aus für Berliner Lokal nach linkem Terror
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5466f87dcb5.0.html

Uni Bremen verurteilt Verhalten linker Demonstranten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b2bcc2b20e.0.html

Linksextremisten randalieren in Leipzig
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55793591563.0.html

(älter, aber dennoch interessant)
Polizei fürchtet, dass die Linken Migranten aufhetzen
Die Berliner Polizei nimmt Hinweise ernst, dass die Linken unter arabischen Jugendlichen Unterstützer für die Krawalle am 1. Mai anwerben.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article13303036/Polizei-fuerchtet-dass-die-Linken-Migranten-aufhetzen.html

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Identitäre fordern Ende von Multikulti in Europa
http://www.pi-news.net/2012/12/identitare-fordern-ende-von-multikulti-in-europa/

Zuhause
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51fdf3c6a4c.0.html

Skandinavische „Integrationsprobleme“ (1)
http://www.sezession.de/35048/skandinavische-integrationsprobleme-1.html#more-35048

(Dazu: Ein Bild sagt mehr als tausend Worte…)
„Facebook-Krawalle“ in Göteborg
http://www.welt.de/vermischtes/weltgeschehen/article112128807/Gymnasien-nach-Instagram-Krawallen-geschlossen.html
http://www.rp-online.de/panorama/ausland/sex-mobbing-loeste-facebook-krawalle-aus-1.3111711
(Man beachte den festgenommenen Ur-Schweden)

Video-Service dazu:
http://www.vg.no/nyheter/utenriks/artikkel.php?artid=10048709
...ausführlicher Bericht von den Vorkommnissen, pc-unkorrekt in norwegischen
Medien, wo man die Neu-Schweden während der „Facebook-Krawalle“ sieht. Besonders schön im Bild: der nutzlose "Dialog-Polizist"

Wie der Islam den Westen programmiert - Teil 4
Die moralische Schlagkraft des Islam
http://freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=414

Erste Festnahme im Fall des Bonner Bombenfunds
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55d07922c83.0.html

Neuchristen leben auch in Deutschland nicht ungefährlich
Bericht von der FW-Veranstaltung „Christenverfolgung und Christenexil“
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=447

(Instrumentalisierung der NSU-Affäre. Muslime fordern „`Entnazifizierung´ in Behörden und Ämtern, der Verzicht auf Begriffe `Islamismus´ und `islamistisch´ sowie eine eigene Rubrik in der Kriminalitätsstatistik für islam- und muslimfeindliche Straftaten. Schließlich soll der Staat den Opfern des NSU-Terrors jährlich gedenken und diesen als `ein Folgeproblem des Naziregimes´ in den Geschichtsunterricht aufnehmen.“)
NSU
Muslime sehen wachsende Feindschaft
http://www.fr-online.de/politik/nsu-muslime-sehen-wachsende-feindschaft,1472596,21102790,view,asFirstTeaser.html

Koordinierungsrat fordert „Entnazifizierung deutscher Behörden“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55cb935045d.0.html
Dieser Forderungskatalog ist auch ein Freispruch
Der umstrittene „NSU“-Kommentar wird bestätigt
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=451

Bundespräsident besucht Asylheim
Gauck fordert Mentalitätswandel
http://www.n-tv.de/politik/Gauck-fordert-Mentalitaetswandel-article9764581.html
Gauck der Heuchler - Ausländergewalt - Zitat aus seiner Weihnachtsansprache
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=llLFmq9NrT4

(zu Gaucks Weihnachtsansprache)
Was wir 2013 wirklich brauchen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M529478ef7b1.0.html

Weihnachtsansprache des Bundespräsidenten: Fernab der Wirklichkeit
http://ernstfall.org/2012/12/24/weihnachtsansprache-des-bundesprasidenten-fernab-der-wirklichkeit/

Gaucks Weihnachtsansprache: Gipfel der Heuchelei und Lüge
http://www.unzensuriert.at/content/0011186-Gaucks-Weihnachtsansprache-Gipfel-der-Heuchelei-und-L-ge

Gauck in Münchner U-Bahn bestätigt
http://www.pi-news.net/2012/12/gauck-in-munchner-u-bahn-bestatigt/

Rösler warnt vor Intoleranz in Deutschland
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5384e86ab1d.0.html

Dietzenbach
Heinz Buschkowsky stellt Buch vor
http://www.op-online.de/nachrichten/dietzenbach/heinz-buschkowsky-buch-neukoelln-ist-ueberall-dietzenbach-2662298.html

Deutschland als „Beutegesellschaft“: Kurdisch-libanesische Großfamilien und die Hilflosigkeit des Rechtsstaates
http://www.sezession.de/35410/deutschland-als-beutegesellschaft-kurdisch-libanesische-grosfamilien-und-die-hilflosigkeit-des-rechtsstaates.html#more-35410

Arabischer Familienclan aus Berlin attackiert Spiegel TV Reporter im Gericht
http://www.youtube.com/watch?v=xGlL8C_BtW4

(Vermutlich Streit im serbisch-albanischen Drogenhändlermilieu…)
Frankfurt
Zwei Tote bei Messerstecherei in Hotel
In einem Hotel in der Frankfurter Innenstadt sind zwei Männer bei einer Messerstecherei ums Leben gekommen. Laut Polizei handelt es sich bei den Opfern um serbische Staatsangehörige ohne Wohnsitz in Deutschland.
http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/frankfurt-zwei-tote-bei-messerstecherei-in-hotel-12010026.html

deutscheopfer.de – Auswahl 2012
http://www.sezession.de/35451/deutscheopfer-de-auswahl-2012.html#more-35451

Jugendliche Vergewaltiger wieder auf freiem Fuß
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51701764048.0.html

Vom Rechtsstaat vergewaltigt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f090d823a4.0.html

Adenauers Urenkel
Ein Schläger hat mir das Gesicht zertrümmert
http://www.bild.de/regional/koeln/koerperverletzung/adenauers-ur-enkel-verpruegelt-27635490.bild.html

Bereicherung in Köln: Adenauer-Urenkel schwer verletzt
http://www.zukunftskinder.org/?p=35080

Junge Frau vor Bremer Bahnhof fast zu Tode getreten
http://www.bild.de/regional/bremen/gewalt/frau-vor-bahnhof-fast-zu-tode-getreten-27635154.bild.html
http://www.bild.de/regional/bremen/koerperverletzung/held-von-bremen-27605908.bild.html

München
Raub, Körperverletzung
Hauptbahnhof-Täter: Grausame Folter mit Bügeleisen
http://www.abendzeitung-muenchen.de/inhalt.raub-koerperverletzung-hauptbahnhof-taeter-grausame-folter-mit-buegeleisen.1684fdf9-f2c3-4533-9166-7a8d75ac0781.html

Berlin
Urteil
Zähne ausgeschlagen: Bewährungsstrafe für aggressiven U-Bahn-Musiker
http://www.tagesspiegel.de/berlin/polizei-justiz/urteil-zaehne-ausgeschlagen-bewaehrungsstrafe-fuer-aggressiven-u-bahn-musiker/7518176.html

POL-BN: Bonn-Endenich: Gefährliche Körperverletzung mit möglichem islamistischen Hintergrund
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/7304/2388668/pol-bn-bonn-endenich-gefaehrliche-koerperverletzung-mit-moeglichem-islamistischen-hintergrund

(„Messerträger - zirka 20 Jahre, dunkelhäutig, sprach mit ausländischem Akzent, dunkel gekleidet“…)
Räuber in die Flucht geschlagen – Offenbach
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/43561/2387963/pol-of-pressebericht-des-polizeipraesidiums-suedosthessen-vom-23-12-2012

Diebstahl
Tonnenweise Kupfer verschwinden über Nacht
http://www.derwesten.de/zeusmedienwelten/zeus/fuer-schueler/zeus-regional/arnsberg/tonnenweise-kupfer-verschwinden-ueber-nacht-id7365177.html

Mühlheim
Kirche beklaut
Metall lockt Sünder an
http://www.op-online.de/nachrichten/muehlheim/kreuz-kirche-laemmerspiel-diebstahl-metall-suender-2645674.html

Bleiburg
Wallfahrtskirche war Ziel von Kupferdieben
http://www.kleinezeitung.at/nachrichten/chronik/3178038/wallfahrtskirche-ziel-kupferdieben.story

Bad Schwartau
Kupferdiebe immer dreister: Sie stehlen sogar an Kirchen
http://www.ln-online.de/lokales/ostholstein/3613861/kupferdiebe-immer-dreister-sie-stehlen-sogar-an-kirchen

Kupferrohre von Kirche gestohlen
Bad Soden-Salmünster. Unbekannte haben in der Nacht zum Montag die Katholische Kirche in Katholisch-Willenroth bestohlen. Zwischen 18 und 9 Uhr haben die Gauner die Dachrinne, Fallrohre und das Schneeschutzgitter abmontiert und entwendet. Beim Abbau der Kupfergegenstände haben die Ganoven mehrere Dachziegel zerstört. Die Polizei ermittelt und bittet um Hinweise unter der Rufnummer 06052 9148-0.
http://osthessen-news.de/A/1224452/polizeireport-mkk-gartenhausbrand-kupferrohre-gestohlen-taschendiebe.html

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

New Urbanism – Aktuelle traditionelle Architektur in den Niederlanden
http://dabonline.de/2007/11/01/hollandische-tauschungen/
http://www.newurbanism.nl/databank-projecten/

Begeisterung für einen Torso
Das Zerbster Schloss muss weiter gesichert werden
http://www.monumente-online.de/12/06/streiflichter/Zerbst_Schloss.php

Denkmalschutz
50 Millionen, um ein hässliches Rathaus zu retten
Das Mainzer Rathaus nannten die Bürger von Anfang an "Mahnmal für Geschmacklosigkeit". Nun ist der Bau marode, trotzdem gibt es Befürworter einer Renovierung – die würde 50 Millionen Euro kosten.
http://www.welt.de/kultur/kunst-und-architektur/article111925242/50-Millionen-um-ein-haessliches-Rathaus-zu-retten.html

Pankow
Erster Berliner Bezirk verbietet Luxusmodernisierung
http://www.welt.de/finanzen/immobilien/article112186350/Erster-Berliner-Bezirk-verbietet-Luxusmodernisierung.html

(Feministische und „multikulturelle“ Propaganda in Kinderbüchern)
Heteronormatives in Schulbüchern
http://www.sezession.de/35187/heteronormatives-in-schulbuchern.html

Schröder hält Grimms Märchen für sexistisch
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5067d3f3bef.0.html

Schwedische Spielzeugkette wirbt gendergerecht
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5829155e0c8.0.html

Martin Lohmann erstattet nach Bedrohung Anzeige
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59040bca343.0.html

Feminismus
Töchter einer Revolution
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/feminismus-toechter-einer-revolution-12002763.html

Im Augiasstall des Bildungssystems
http://www.sezession.de/35300/im-augiasstall-des-bildungssystems.html

CDU fordert schnellere Inklusion
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b75b1ef064.0.html

Nationalsozialismus Lernen für den Führer
Schule und Unterricht wurden in der NS-Zeit vom Reichsbildungsministerium organisiert. Streng nach der herrschenden Ideologie, aber auch mit Ideen, die uns heute bekannt vorkommen. Ein Gespräch mit der Historikerin Anne C. Nagel
http://www.zeit.de/2012/45/Schule-Unterricht-Nationalsozialismus

Die Intelligenz und ihre Feinde
http://www.sezession.de/35478/die-intelligenz-und-ihre-feinde.html#more-35478

St. Petersburg und Europa (II)
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dcff6aa9ce.0.html

(USA, 60er Jahre)
"Codename Furtherance, Top Secret" – Neun Jahre Bereitschaft zum nuklearen Erstschlag
http://www.heise.de/tp/artikel/38/38207/1.html

(es bleibt einem aber auch nichts erspart…)
Udo Lindenberg will UNO-Botschafter werden
http://www.moz.de/artikel-ansicht/dg/0/1/1066189

(und jetzt dreht er vollends durch…)
Altrocker Udo Lindenberg will Bundespräsident werden
http://www.morgenpost.de/vermischtes/stars-und-promis/article111800577/Altrocker-Udo-Lindenberg-will-Bundespraesident-werden.html

(Widerstand gegen GEZ-Reform)
Der Fürst des GEZiefers
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5e94cd409a6.0.html

Online-Journalismus
Die Lebenslügen der Digitalen Avantgarde und der Verlage
http://onlinejournalismusblog.com/2012/12/12/die-lebenslugen-der-digitalen-aventgarde-und-der-verlage/

(Miese, kranke Gestalt)
Hunter Moore
Gestatten, der meistgehasste Mann des Internets
http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/hunter-moore-treffen-mit-dem-macher-von-isanyoneup-com-a-872191.html

Anonymität im Internet
Schau mir in die Augen, Troll
In der Anonymität des Internets verlieren viele Menschen alle Hemmungen, sie pöbeln und schreiben rüde und hasserfüllte Kommentare. Zeigt sich im Netz also die wahre Natur des Menschen?
http://www.sueddeutsche.de/digital/anonymitaet-im-internet-schau-mir-in-die-augen-troll-1.1557187
Suhrkampf
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f1b2d8bdca.0.html

Kleine Meditation für großen Realismus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5079c52e1ee.0.html

Solarstrom in 12-Volt-Anlagen: Mit Anleitung zu Selbstbau, Elektrik-Grundkurs.
http://www.amazon.de/Solarstrom-12-Volt-Anlagen-Anleitung-Elektrik-Grundkurs-12-Volt-Ger%C3%A4ten/dp/3924038589/ref=sr_1_10?ie=UTF8&qid=1353951712&sr=8-10

Rock Anthem - Anti-Racist is a Code Word for Anti White
http://www.youtube.com/watch?v=ejAqR1_xvVI

Acht CDs
http://clauswolfschlag.blog.com/2012/12/21/acht-cds/

Chi ha ucciso Slobodan Miloševic e perché

Chi ha ucciso Slobodan Miloševic e perché

Slobodan-MilosevicX

L’improvvisa morte sospetta del presidente jugoslavo e serbo Slobodan Miloševic in una cella del tribunale dell’Aja, continua a suscitare interrogativi tra i ricercatori e i media indipendenti sei anni dopo. Robin de Ruiter, pubblicista e storico olandese cresciuto in Spagna, ha scritto un libro affascinante (di prossima pubblicazione in Serbia, ma non ancora disponibile in italiano), che non mette in discussione se l’ex presidente della Serbia sia stato ucciso a L’Aia, ma si concentra sui mandanti e gli esecutori di questo crimine.

Demonizzazione brutale tesa all’omicidio premeditato
De Ruiter utilizza fatti verificabili per smantellare il mito occidentale del “macellaio dei Balcani”, ed esamina le ragioni dietro la brutale propaganda di demonizzazione volta a trasformare l’ex presidente serbo in un mostro, insieme all’intera nazione serba. Utilizzando un metodo semplice, mettendo insieme il ritratto di una persona reale e i fatti storici, andando oltre le caricature grottesche create dall’occidente, l’autore presenta una forte prova sulla ragione principale per cui la NATO e e le potenze occidentali guidate da Washington, hanno voluto far tacere per sempre Miloševic.
Contrariamente a quanto sostenuto in generale e alle premesse dell’imputazione del tribunale dell’Aja, “l’obiettivo politico di Miloševic era mantenere il Kosovo all’interno dei confini della Serbia e impedire alla maggioranza albanese di scacciare la minoranza serba dal Kosovo. Non vi era alcun incitamento all’odio nazionalista, né è stata effettuata una pulizia etnica. Al contrario, i membri del Partito socialista di Milosevic hanno sempre sottolineato i vantaggi della multietnicità per la Serbia“, scrive Robin de Ruiter. L’autore, che si sentiva obbligato a scrivere questo libro “per amore della verità”, cita una serie di giuristi, storici e giornalisti investigativi indipendenti che l’hanno aiutato nella sua ricerca approfondita, mettendo insieme il materiale presentato.

Un aspirina al giorno toglie il medico di torno
L’11 marzo 2006, alle 10:00, a 65 anni, Miloševic veniva trovato morto nella sua cella situata a  Scheveningen, all’Aja, Paesi Bassi, mentre il suo processo per presunti crimini di guerra era in pieno svolgimento, con la presentazione delle prove della difesa. Secondo i patologi olandesi, la causa della morte fu un arresto cardiaco. Oltre alla autopsia, un’analisi tossicologia venne richiesta. Secondo i funzionari dell’Aja, la salute di Miloševic aveva iniziato a peggiorare bruscamente e progressivamente quando era iniziato il processo, ed era sotto costante supervisione da parte di “personale medico altamente qualificato”.
L’autore, tuttavia, ha scoperto il fatto che solo un medico generico e un infermiere componevano l’intera squadra del centro di detenzione dell’Aja composto da ‘personale medico altamente qualificato’. De Ruiter rivela anche che la ‘terapia’ che Miloševic ricevette durante il primo anno di detenzione, consisteva in una singola aspirina al giorno, nonostante il fatto che fosse noto che soffrisse di problemi cardiaci e di pressione alta. L’avvocato di Miloševic, Zdenko Tomanovic, afferma che d’allora la salute del suo cliente venne sistematicamente erosa.

Quando il presidente Miloševic morì, lo specialista russo Dr. Leo Bokeria, del famoso Istituto Bakulev, rivelò ai media: “Negli ultimi tre anni abbiamo sempre insistito, senza successo, che Miloševic venisse ricoverato in un ospedale per essere correttamente diagnosticato. Se a Miloševic fosse stato consentito l’accesso a una qualsiasi clinica specialistica, avrebbe avuto un trattamento adeguato e avrebbe vissuto molti anni.”
All’inizio di maggio 2003, un gruppo di tredici medici tedeschi inviarono al tribunale un testo, esprimendo la loro preoccupazione per la salute di Miloševi? e l’assenza di un trattamento adeguato. Ma tutti i suggerimenti dei medici specialisti vennero scartati e una terapia adeguata rimase indisponibile. Inoltre, non vi fu alcuna risposta a questa e ad altre proteste scritte dallo stesso gruppo di medici.

Farmaci sconosciuti nel sangue di Miloševic
Dopo un anno di trattamento della miracolosa aspirina quotidiana come panacea per malattie cardiovascolari, un gruppo di medici messo su dai burocrati del tribunale emise la seguente diagnosi: danni secondari a vari organi e pressione estremamente alta che in determinate condizioni potrebbe portare a ictus, arresto cardiaco e coronarico o morte prematura. In contrasto con questi risultati, il procuratore generale dell’Aja Carla del Ponte, che sembrava saperne di più, affermò che secondo lei Miloševic “stava eccezionalmente bene”.
L’analisi medica nel 2005 aveva mostrato la presenza di sostanze chimiche “sconosciute” presenti nei sangue di Miloševic, che annullavano gli effetti dei farmaci per la pressione alta. A causa di questa scoperta, Miloševic chiese di essere curato da specialisti russi. Anche se il governo russo il 18 gennaio 2006 offrì la garanzia che Miloševic sarebbe stato messo a disposizione del tribunale, dopo le cure, la richiesta di Miloševic venne negata a febbraio. Poche settimane dopo era già troppo tardi: Miloševic subì l’annunciato e atteso infarto. Tra gli altri, De Ruiter cita la conclusione della rivista olandese Obiettivi:Il fatto stesso che i giudici [Robinson, Kwon e Bonomy] si rifiutassero di dar seguito alla sua richiesta di cure, è sufficiente motivo per sporgere denuncia contro il Tribunale per omicidio premeditato.”
Ulteriori sospetti vennero sollevati dal fatto che le ripetute richieste della famiglia di Miloševic, di un’autopsia indipendente al di fuori dei Paesi Bassi, vennero negate e ignorate. Robin de Ruiter cita anche la dichiarazione di Hikeline Verine Stewart di Amnesty International, che ha sottolineato che la morte prematura di Miloševic era stata conseguenza diretta dei farmaci controindicati trovati nel suo sangue. “Siamo certi che siano la causa della morte. La morte per cause naturali è assolutamente fuori questione“, disse.

Purè di patate con rifampicina
L’autore prende in esame una serie di speculazioni circa l’avvelenamento prolungato dell’ex presidente, nel centro di detenzione di Scheveningen, e conclude che sono tutt’altro che infondate. Nel 2002 si scoprì che a Miloševic venivano somministrati farmaci sbagliati che alzavano la pressione già alta. De Ruiter cita il quotidiano olandese NRC Hadelsblad dal 23 novembre 2002: “Slobodan Miloševic assumeva farmaci sbagliati nel centro di detenzione di Scheveningen, che  aumentavano la sua pressione sanguigna. Questo fu il motivo per cui il processo all’ex presidente jugoslavo dovette essere sospeso all’inizio di novembre. Uno dei commentatori del tribunale sosteneva questo non era un errore. Rifiutò ulteriori commenti.”
Una delle prove che dimostra che Miloševic è stato probabilmente avvelenato durante il suo processo, fu un incidente alla fine di agosto 2004, quando il personale di Scheveningen fu assai  allarmato dopo aver scoperto che un altro detenuto aveva ricevuto la cena di Miloševic. Nel settembre 2004, durante il processo, Miloševic citò questo episodio: “Per tre anni i medici di qui mi hanno considerato in salute e in grado di condurre la mia difesa. E poi qualcosa di veramente strano ha avuto luogo: tutto ad un tratto un ‘medico indipendente’ arrivato dal Belgio, paese in cui ha sede la NATO, annunciava che la mia salute non era abbastanza buona perché continuassi la mia difesa. E tutti i medici qui furono improvvisamente d’accordo in modo unanime su ciò [...] Sentitevi liberi di raggiungere le vostre conclusioni, ma vi prego di tenere presente che sto usando farmaci che i medici hanno prescritto. Io non sono molto sicuro di quello che sta succedendo qui, ma potrei chiamare il personale di guardia a testimoniare su tutto ciò che è accaduto quando mi è stato dato un pasto preparato per una persona dell’altro lato del corridoio. Ci fu un grande clamore per darmi del cibo che era stato preparato specificatamente per me, anche se tutti i pasti sembrano esattamente uguali. Non ne ho fatto un problema, non avevo idea di ciò che stava accadendo. Ma ho alcune ipotesi che possono essere giustificate o meno, ma non vi è una chiara prova… ” A quel punto, il giudice Robinson fece tacere Miloševic chiudendo il suo microfono.
Questo incidente allarmante non è mai stato discusso o indagato. Nel frattempo, la salute di Miloševic continuava a deteriorarsi rapidamente e quotidianamente. Aveva riferito un malessere quotidiano, una terribile pressione dietro gli occhi e nelle orecchie. L’ex ambasciatore canadese James Bissett testimoniò, dopo aver visitato il presidente serbo Milosevic a Scheveningen, che improvvisamente era diventato terribilmente rosso in faccia e che si prese la testa fra le mani. Miloševic disse che la testa riecheggiava quando parlava, come una pentola di metallo.
Nel marzo 2006, Miloševic espresse le sue preoccupazioni per l’ennesima volta: “Nel corso di cinque anni di detenzione non ho preso un solo antibiotico, non ho avuto infezioni, tranne un’influenza e ancora, nel referto medico del 12 gennaio 2006 [che ricevette due mesi dopo] diceva che vi era un farmaco nel mio sangue, usato per trattare la tubercolosi e la lebbra, la Rifampicina.” Commentando questi risultati dei test che avevano rilevato la rifampicina, altamente tossica, nel sangue di Miloševic, Verine Stewart disse: “E’ un mistero inspiegabile perché dessero a Miloševic e ai suoi avvocati i risultati dei suoi test medici del 12 gennaio, solo due mesi dopo, il 7 marzo.”
Un’altra domanda rimasta senza risposta era perché la morte di Milosevic venne scoperta così tardi, nel più sicuro centro di detenzione, il più tecnologicamente avanzato e dotato di telecamere in ogni cellula, e con controlli ogni mezz’ora. Alla conferenza stampa seguente Carla del Ponte sostenne che non vi furono controlli ogni mezz’ora, durante la notte in cui Miloševic morì. Inoltre, per qualche ragione, tutte le telecamere erano spente quella notte. Quando gli chiesero perché, Del Ponte semplicemente rispose che “non era responsabile delle cose che accadono in prigione“.

L’ambasciatore tedesco: le accuse a Miloševic non valgono la carta su cui sono scritte
Nel frattempo, secondo De Ruiter, emerse una serie di dichiarazioni ufficiali dal mondo del diritto internazionale e degli esperti di crimini di guerra, che sottolineava che il processo a Miloševic, in un primo momento annunciato come il ‘processo del secolo’, si era trasformato in un processo segreto. Secondo l’ex ambasciatore tedesco Ralph Hartmann, “già nel suo discorso di apertura, Miloševic ha rivelato fatti sensazionali, dimostrando il ruolo attivo di Stati Uniti, Germania ed altri paesi della NATO giocato nello smembramento e nelle guerre della ex-Jugoslavia. Si può ignorare la verità, ma non la si può sconfiggere“. Mentre il processo progrediva divenne evidente che l’accusa del tribunale dell’Aja valeva solo la carta su cui era scritta.

Meglio … se muore nella sentenza
Molti giuristi, in tutto il mondo, criticarono la sciarada dell’Aja, sottolineando pubblicamente che il  tribunale dell’Aja chiaramente non aveva alcuna prova reale contro Miloševic e che le accuse contro di lui sfumavano senza tanti complimenti. Un certo numero di commentatori, alcuni dei quali citati da De Ruiter, in realtà avevano sottolineato che l’unico modo per l’Aja di uscire da quella situazione era che Miloševic morisse.
Sarebbe meglio se Miloševic muore mentre si è ancora in ballo, disse James Gaw, esperto e consulente del tribunale per i crimini di guerra dell’Aja. Perché, se il processo continua fino alla fine l’unica cosa che può eventualmente essere condannata è una violazione secondaria della legge”, disse Gaw. L’autore conclude che il tribunale può senza dubbio essere accusato di omicidio colposo, e forse anche di omicidio premeditato per cui, come alcuni resoconti dei media hanno affermato, dovrebbe rispondere. Non vi è alcun dubbio che la responsabilità per la morte di Miloševic ricada in pieno sul Tribunale dell’Aja e su Washington, scrive de Ruiter.

Effetto boomerang
Il 25 agosto del 2005 il procuratore dell’Aja Geoffrey Nice, annunciava che Miloševic non era più accusato del tentativo di creare la mitologica ‘Grande Serbia’. La rimozione di un elemento importante dell’accusa contro il presidente serbo aveva leso radicalmente l’intera costruzione. In effetti, le fondamenta su cui tutte le accuse dell’Aja contro Slobodan Miloševic riposavano e si reggevano tutti insieme, era la premessa che tutto ciò che aveva fatto Miloševic avrebbe avuto un unico obiettivo: creare la ‘Grande Serbia’.
Dolorosamente, il Tribunale comprese che la possibilità di ottenere una condanna anche nominalmente credibile, stava diventando sempre più esigua. L’avvocato olandese NMP Steijnen disse: “Il caos è sempre più evidente. Le accuse cominciano a rivoltarsi contro i pubblici ministeri, come un boomerang. Il tribunale teme che Miloševic e i suoi testimoni riveleranno il ruolo svolto dall’occidente nello smembramento della Jugoslavia, e come l’occidente ha sistematicamente diffuso bugie sulla presunta unità serba per la ‘Grande Serbia’, ed i crimini commessi dalla NATO nella guerra di aggressione contro la Jugoslavia e la Serbia e, quindi, che Miloševic e i suoi testimoni avrebbero in conclusione dimostrato chi doveva essere trascinato davanti ai giudici. Miloševic presentò più e più volte, e con l’aiuto di testimoni occidentali, le prove patenti che il Kosovo non affrontava una ‘catastrofe umanitaria’, alla vigilia del bombardamento NATO della Jugoslavia nel 1999. Non era Miloševi? che stava perdendo il processo, ma il tribunale“.
In un articolo, il signor Steijnen scrisse: “Nel corso degli anni del processo, in 466 sessioni, i pubblici ministeri portarono centinaia di testimoni contro Milosevic, accumulando più di 5.000 documenti su di lui, e non hanno dimostrato nulla. Questa assenza di dati reali, la condiscendente  contrattazione dell’azione penale verso sospetti che si rifiutarono di testimoniare contro Miloševic per ottenere riduzioni di pena in cambio, tutto ciò poteva solo danneggiare il tribunale. Gli adoratori del tribunale, nel loro ruolo di reporter, fecero attentamente di tutto per impedire al pubblico di sapere che Miloševic, con i suoi testimoni, aveva inflitto colpi mortali ai ciò che restava delle accuse.”

Seri motivi per un omicidio a sangue freddo
De Ruiter prende atto che il tribunale dell’Aja era già in guai seri, ma le cose sarebbero di molto peggiorate quando sarebbe stato finalmente il turno di Miloševic per la sua difesa. I testimoni che avrebbero testimoniato in difesa di Miloševic, senza eccezione, erano eminenti, autorevoli e credibili, e avrebbero causato gravi mal di testa al tribunale, soprattutto se si tiene presente il fatto che diverse testimonianze dell’accusa ‘erano state smontate e dimostrate delle falsità, a volte fino al punto di diventare ridicole e grottesche.
La situazione era diventata estremamente tesa quando, alla fine di febbraio 2006, Miloševic aveva annunciato che avrebbe chiamato Wesley Clark e Bill Clinton alla sbarra. Aveva intenzione di dimostrare, al di là di ogni dubbio, che gli Stati Uniti avevano condotto una guerra illegale contro la Jugoslavia, e consapevolmente e volutamente bombardato obiettivi civili, presentando in tal modo il vero crimine contro l’umanità. Secondo De Ruiter, l’intenzione di Miloševic non era solo inaccettabile per la NATO, ma anche per il tribunale, che sarebbe stato completamente distrutto se tali prove venivano presentate.
James Bissett, ambasciatore del Canada nell’ex Jugoslavia dal 1990-1992, disse: “Sono sempre stato scettico nei confronti di tribunale, perché sono convinto che è uno strumento utilizzato dagli Stati Uniti e dai loro alleati per mascherare i propri errori nella tragedia dei Balcani. Il tribunale serve per presentare Miloševic e la nazione serba come i responsabili di tutti i mali che colpirono quello sfortunato paese.” Il Generale russo Leonid Ivashov disse: “Slobodan Miloševic era l’unico che potesse testimoniare  nettamente e in modo chiaro sul ruolo che gli Stati Uniti hanno svolto nel sanguinoso smembramento della Jugoslavia degli anni novanta, e che potrebbe farlo completamente e fino al più piccolo dettaglio. Questo è esattamente ciò per cui aveva combattuto mentre era sotto processo.” Secondo il Generale Ivashov, se Miloševic veniva dichiarato innocente, tale sentenza avrebbe avuto conseguenze di vasta portata sia per il tribunale che per la NATO. Il Generale Ivashov ritiene che fu questo il motivo dell’omicidio di Miloševic. “Si tratta di un assassinio politico su mandato”, disse Ivashov.
Slobodan Miloševic è morto nella sua cella proprio nel momento in cui la sua difesa era in pieno svolgimento. Era preoccupato per la sua salute, ma bruciava dal desiderio di esporre la verità su ciò che era realmente avvenuto nei Balcani. Non aveva motivo di suicidarsi. D’altra parte, il tribunale dell’Aja aveva un motivo evidente e considerevole per l’omicidio. La NATO, creatrice e finanziatrice del tribunale, stava perdendo il controllo del caso Miloševic. Miloševic doveva essere messo a tacere prima di poter esercitare il proprio diritto di parlare?”, si chiede Ruiter.

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

dimanche, 06 janvier 2013

Le Guardian, la Syrie et le chaos-Système

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Le Guardian, la Syrie et le chaos-Système

Ex: http://www.dedefensa.org/

Nous nous arrêterons à cet article, long et détaillé, manifestement fruit d’une enquête disons “sérieuse”, du quotidien Guardian de Londres, ce 27 décembre 2012. Le Guardian ne le dissimule pas et le considère au contraire comme un document, le plaçant (à l’heure où nous écrivons) en manchette sur son site. L’enquête, puisqu’enquête il y a, se fait uniquement chez les rebelles par rapport à la situation qu’ils ont établie dans les zones qu’ils contrôlent, particulièrement dans la région d’Alep. Il s’agit d’une enquête critique, qui ne s’attache en rien à la situation opérationnelle d'affrontement avec le régime Assad, situation tactique si l’on veut, mais bien à la situation politique et sociale qui règne dans le cadre de la situation opérationnelle des rebelles par rapport à eux-mêmes.

Le titre et le sous-titre nous disent l’essentiel de son contenu, avec la remarque non moins essentielle, pour le Guardian et sa position vis-à-vis de la Syrie, que “la guerre entre dans une nouvelle phase” : «Syrian rebels sidetracked by scramble for spoils of war — Looting, feuds and divided loyalties threaten to destroy unity of fighters as war enters new phase.» On comprend que cette “nouvelle phase”, – qui n’est pas si “nouvelle” que cela puisqu'on la voit progresser depuis des mois, mais au moins elle est actée, – est celle du complet chaos, de territoires transformés en zone de banditisme, de rapines, de choses sans foi ni loi…

• Appréciation générale sur la situation, à partir du cas de la mort d’un chef rebelle, Abou Jamel… «It wasn't the government that killed the Syrian rebel commander Abu Jameel. It was the fight for his loot. The motive for his murder lay in a great warehouse in Aleppo which his unit had captured a week before. The building had been full of rolled steel, which was seized by the fighters as spoils of war. But squabbling developed over who would take the greater share of the loot and a feud developed between commanders. Threats and counter-threats ensued over the following days. Abu Jameel survived one assassination attempt when his car was fired on. A few days later his enemies attacked again, and this time they were successful. His bullet-riddled body was found, handcuffed, in an alley in the town of al-Bab.

»Captain Hussam, of the Aleppo military council, said: “If he had died fighting I would say it was fine, he was a rebel and a mujahid and this is what he had set out to do. But to be killed because of a feud over loot is a disaster for the revolution.” “It is extremely sad. There is not one government institution or warehouse left standing in Aleppo. Everything has been looted. Everything is gone.”

»Captured government vehicles and weapons have been crucial to the rebels since the start of the conflict, but according to Hussam and other commanders, and fighters interviewed by the Guardian over a fortnight in northern Syria, a new phase has been reached in the war. Looting has become a way of life.…»

• Un exemple, celui d’un “jeune lieutenant” (rebelle), Abou Ismael, d’une riche famille d’Alep dont il nous est dit qu’il dirigeait une entreprise florissante avant d’entrer dans les rangs des rebelles. Abou Ismael parle de la situation dans les parties occupées par les rebelles à Alep.

«Many of the battalions that entered the city in the summer of this year came from the countryside, he said. They were poor peasants who carried with them centuries-old grudges towards the wealthier Aleppans. There was also a lingering feeling that the city – where businesses had been exploiting cheap peasant labour for several decades – had not risen up quickly enough against the Assads. “The rebels wanted to take revenge on the people of Aleppo because they felt that we had betrayed them, but they forgot that most of the people of Aleppo are merchants and traders and a merchant will pay money to get rid of his problem,” Abu Ismael said. “Even as the rest of Syria was gripped by revolution, the Aleppans said, why should we destroy our business and waste our money?”

»When the rebels entered the city and started looting the factories, a source of money dried up. “In the first month and a half the rebels were really a united revolutionary group,” Abu Ismael said. “But now they are different. There are those who are here only to loot and make money, and some still fight.” Did Abu Ismael's unit loot? “Of course. How do you think we feed the men? Where do you think we get all our sugar, for example?”

»In the chaotic economics of the war, everything has become a commodity. Abu Ismael's unit, for example, took a supply of diesel from a school compound, and every day his unit exchanges a few jerrycans of the precious liquid for bread. Because Abu Ismael has a supply of food and fuel his battalion is more desirable than others in the sector. Commanders who are unable to feed their men tend to lose them; they desert and join other groups…»

• …Ceci, encore, extrait d’une scène montrant des débats entre différents commandants d’unités rebelles, avec des détachements de ces unités, tout ce monde venu pour tenter un mouvement d’unification des “services de sécurité” que chaque unité forme pour son compte. Ces scènes viennent après le constat préliminaire des interférences multiples et destructrices, dissolvantes et chaotiques, des influences étrangères, principalement les pays du Golfe et la Turquie, avec les divers détachements de “combattants étrangers”.

«Many of the men in the room had been detained and tortured by Assad's security services and sank into their chairs as the former colonel spoke.

»“We fought against the regime because of these secret security forces,” said a man with a thick rural accent. Another battalion commander with a soft voice and a neat blue turban began to speak. “I call for the formation of a small unit of our brothers, the religious students,” he said. “Their job would be to advise the people before the need to use force.” He added: “They will be armed with their wisdom and religious teaching and it should be called the committee of ruling with virtue and the prevention of vice. It will be the first step in preparing the people for an Islamic society.”

»At this, a young fighter shouted from one end of the room: “The problem is not with the people. The problem is us! We have battalions sitting in liberated areas who man checkpoints and detain people. They say this person is a shabiha [a government militiaman] and take his car, or that man was a Ba'athist, take his house.” “They have become worse than the regime. Tell me why those men are in the city, in liberated areas, why are they not fighting at the frontline?”

»As the room choked with the smoke of cigarettes, the commanders agreed to form one unified security force. Yet weeks later, there would be little evidence of that force…»

Il faut observer que cet article est bien une enquête qui se fait uniquement chez les rebelles, que l’enquêteur est bien accueilli parce qu’il fait partie d’un journal notoirement favorable à la rébellion, que la teneur générale de l’article est implicitement et sans aucune restriction favorable à la cause des rebelles et adversaire farouche du régime Assad sans revenir le moins du monde sur cet engagement. En ce sens, il s’agit d’un article complètement favorable aux rebelles, et dans un autre sens qui est celui de la simple lecture des résultats de l’enquête, il constitue une condamnation sans appel de l’événement général que fut et est plus que jamais la “rébellion” (avec toutes les justifications qu’on peut et doit accepter, avec toutes les manigances et manœuvres dès l’origine qu’on peut et doit constater). La conclusion de l’article se fait sur les observations d’un chef d’unité, sur le sens même du combat qu’il mène, qui n’existe plus, avec la seule réserve de l’espoir chimérique que quelqu’un ou quelque chose (mais qui ? Quoi ? Comment ?) mènera la bataille contre le chaos lorsque Assad sera tombé, – puisqu’il reste entendu qu’Assad ne peut que tomber, et cela est bien la preuve de la position doctrinale à la fois des rebelles et du Guardian

«“When the army attacked us last week the unit that was here abandoned their posts and withdrew,” he said. Now, he said, in order to regain the lost territory he would have to fight house to house. “Why should I, when the rest are looting?” He added wearily: “One day when the war against Bashar is over, another war will start against the looters and thieves.”»

…Cet article est important, parce que le Guardian est certainement le quotidien libéral-progressiste le plus prestigieux dans le bloc BAO, qu’il est hyper-interventionniste depuis la Libye, qu’il fut hyper-interventionniste pour la Syrie. (Le terme “hyper-interventionniste” signifiant une prise de position contre le pouvoir établi au nom de “la démocratie”, cette prise de position pouvant aller jusqu’au soutien d’une éventuelle intervention des forces des “pays démocratiques” [nous disons “bloc BAO”].) Cet article est important parce qu’il montre que le Guardian n’a pas changé sa position (Assad monstre à abattre absolument), mais qu’il est conduit à reconnaître les conséquences de sa position. (C’est nous qui interprétons de la sorte, “ les conséquences de sa position ”, le Guardian constatant simplement, lui, les conséquences de l’“évolution de la rébellion”. [Phrase favorite à cet égard et résumant cette analyse de la situation, selon notre hypothèse : «In the first month and a half the rebels were really a united revolutionary group. But now they are different…»]) Cet article est donc important parce que le Guardian n’a pas changé sa position générale, y compris celle de l’origine, mais qu’il se juge obligé de mettre en évidence cette enquête si fouillée dont le résultat montre que l’effet de la position défendue par le Guardian dès l’origine débouche sur le chaos indescriptible qui est décrit. Partout, à cet égard, résonnent des phrases cruelles pour l’idéologie en cause, dites par des rebelles eux-mêmes, telles que «They have become worse than the regime». Et l’on observera, cerise affreusement amère sur le gâteau, qu’il n’est même pas nécessaire de faire appel à l’épouvantail de la présence des djihadistes et autres legs d’al Qaïda, qu’ils sont tous mis dans le même sac, entre les témoignages croisés des uns et des autres… C’est potentiellement l’entièreté de la rébellion qui est dans la situation décrite.

Le Guardian ne changera pas d’avis parce que l’idéologie, surtout quand elle est manipulée par le Système, est une addiction implacable. Le Guardian continuera à écrire, même s’il condamne absolument tout ce qui se passe, qu’au départ il n’avait pas tort, comme ses compagnons de “lutte”, de soutenir le combat “pour la liberté et pour la démocratie”. Libre à lui, certes, sauf que ce qu’il décrit aujourd’hui, mis à l’épreuve de l’histoire, même très récente (voyez la Libye), montre qu’il avait absolument et irrémédiablement tort, du point de vue politique y compris dans les perspectives qui sont plus catastrophiques qu’elles n’ont jamais été, y compris du point de vue humanitaire, y compris du point de vue démocratique et ainsi de suite. Bien entendu, la démarche du Guardian présente un intérêt certain pour ceci qu’elle contribue puissamment à discréditer l’idéologie que ce journal défend, et tous les mouvements, identifiés ou secrets, qui l’accompagnent.

Encore, observant cela, n’atteint-on pas le cœur du problème, qui est la complète incompréhension du mouvement dit du “printemps arabe”, où il faut mettre la crise syrienne comme les autres crises, mouvement à considérer, pour l’apprécier justement, dans le cadre parfaitement identifié de la crise terminale du Système. A cette lumière, le “printemps arabe”, comme le reste, ne peut s’interpréter du point de vue idéologique courant, ni humanitaire bien sûr (démocratie, etc.). L’important est qu’il s’agit d’un mouvement de déstructuration et de dissolution d’une structure fondamentale mise en place au long du dernier demi-siècle pour soutenir et alimenter les intérêts du Système, en même temps que participer au maintien en l’état dudit Système. Dans ce cadre de jugement, on sait qu’on ne peut éviter l’ambiguïté (comme dans le cas de la [non-]nomination de Hagel, les logiques sont similaires). En un sens, la catastrophique déstabilisation (déstructuration, dissolution) de la Syrie participe pourtant au sens général du “printemps arabe”, même si elle s’est faite au nom de valeurs faussaires, et dans des conditions catastrophiques également, qui ont exposé la cruauté et la stupidité des politiques du bloc BAO et des autres “amis de la Syrie”. Mais ce stade est dépassé et, désormais, l’on assiste à la déstabilisation (déstructuration, dissolution) de la rébellion elle-même, ce qui implique un pas supplémentaire de l’effet du “printemps arabe”, qui se manifeste “opérationnellement” par le désordre et le chaos. A cet égard, l’article du Guardian, à cause de tout ce qu’on a observé autour de ce quotidien-étendard idéologique, est effectivement un événement symbolique de communication important pour apprécier l’évolution de la situation.

Quant à la suite, si tous continuent à parler de la chute d’Assad, il n’est pas assuré que des événements “extérieurs proches” ne prennent pas de vitesse l’évolution de la situation en Syrie, la bouleversant complètement une fois de plus, sans aucune certitude que le régime Assad tombe. Certains témoignages d’un sentiment qu’on trouve dans plusieurs pays de l’OTAN, lors de récentes réunions de ministres de pays de l’alliance, rapportent que nombre de ces ministres (certainement pas les Français, certes), montrant d’ailleurs une conscience juste quoiqu’en général dissimulée de l’ampleur de la crise, estiment que la prochaine étape de la “crise syrienne”, loin d’être une intervention extérieure ou la chute d’Assad, pourrait être effectivement une extension directe à l’“extérieur proche” ; les craintes concernent une crise de fragmentation majeure en Irak plongeant ce pays dans un degré supplémentaire de désordre et de chaos, avec comme un des principaux effets la partition “offensive” de la partie kurde, les liens établis entre cette partie kurde irakienne et la partie kurde syrienne, et, bien entendu, tout cela orienté vers la partie kurde turque selon la politique d’un Kurdistan à constituer, avec ainsi une menace de mort pesant sur la Turquie elle-même. (Les commentateurs turcs sont en général absolument apocalyptiques par rapport à cette perspective.) C’est cela, le “printemps arabe”, et c’est cela la crise terminale du Système…

 

Europas verschleierter Bankrott

Es heißt, Europa, und damit wird von vielen meist die EU gemeint, sei, streng genommen, nicht nur geistig und moralisch bankrott. Es  müßte deshalb den Konkurs anmelden. Das Wort Versteigerung steht im Raum. An Bietern soll es nicht mangeln.

Eine Überzeichnung vielleicht, aber daß etwas mehr als faul ist, zumindest  in dieser Europäischen Union, kann wohl kaum mehr bestritten werden. Aber wäre eigentlich nicht schon Nachwuchsverweigerung – wie in deutschen Landen, auch Österreich, besonders gang und gäbe – ein untrügliches Zeichen für Bankrott?

Und so reagiert die Politik darauf:  Sie kratzt das wenig und  schummelt sich mit Massen von Einwanderern und fremdem  Nachwuchs mehr schlecht als recht durch die Statistik. So wie sich die Regierungen durch Neuverschuldung ihr Überleben in einer verotteten Gesellschaft sichern.

Da flüchten andere, nein, nicht nur in den Konsum oder  in märchenhafte Konjunkturprognosen, sondern auch bereits in die Vergangenheit. Sie suchen die „gute alte Zeit“ auf, huldigen einem Historismus dem jegliche vernünftige politische Dimension fehlt.

Dieses Aufsuchen eines neuen Biedermeiers wird aber zur  gefährlichen Droge, wenn man sich darin zu sehr suhlt. Wer sich dem „Vollglück in der Beschränkung“ (Jean Paul) zu intensiv hingibt, der könnte am Ende beschränkt in seiner Freiheit daraus hervorgehen. Sozusagen als „politische Nullität  (Hegel).                                                                                                                                                                      Auch sollte dabei eines nicht übersehen werden:  man überläßt als Aussteiger das Feld  jenen, Politikern z. B., die dieses Europa zu einem Schleuderpreis zu veräußern begonnen haben (Siehe Landnahme durch Konzerne und Einwanderer-Heere). Mit den erkennbaren fatalen Konsequenzen.

Doch die Politik übt sich – angesichts des  von ihr angerichteten Desasters  - weiter in der Flucht nach vorne, in eine so genannte Verschlimmbesserung. Weist den Weg in eine fragwürdige  Zukunft,  deren wahrscheinliche bzw. politisch erwünschte Beschaffenheit der Mehrheit verborgen bleiben soll.

Während Einzelne also der Last des überforderten Daseins durch das Eintauchen  in eine vergangene Welt zu entrinnen versuchen (sich damit aber ein unsicheres Dereinst einhandeln),  nehmen  maßgebliche und weniger maßgebliche  Politiker, mit genügend Sitzfleisch ausgestattet, die Gegenwart in Beschlag (besonders  vor Wahlen oder bei Neujahrsansprachen) um ihre mickrige Macht und Herrlichkeit „mit leerem Schwulst und Schall“ (Vergil) bis an das Ende ihrer Tage sichern zu versuchen.

Von der Gnade der  Erinnerung verlassen, unbeeinflußt  und unbeeindruckt von einer mehrtausendjährigen Geschichte, ehrfurchtslos vor dem geistigen und kulturellen Erbe und höchstwahrscheinlich ohne Idee von sich selbst, so präsentieren sich die Ausschlachter dieses Europas.

Diese Herrschaften  möchten so bald wie möglich am Souverän vorbei einen den  transatlantischen und sonstigen raumfremden Interessen entsprechenden und diesen dienlichen zentralistischen Bundesstaat oder ähnlich “Unumkehrbares”  errichten. In dem selbst heute oppositionell sich Gebärdende  durch klammheimliche Rückversicherung bei Freunden ihr Auskommen zu finden hoffen.

Doch so verheißungsvoll solche Entwürfe und Planungen auch sein mögen, sind sie ja doch nur von der Güte jener von höchsten Stellen besungenen,  längst aber hinterfragungswürdigen „europäischen Grundwerte“ wie Demokratie, Menschenrechte usw. Diese sind nachweislich längst das Papier nicht mehr wert, auf dem sie einst gedruckt wurden.

Der Vertrauensschwund gegenüber denen da oben ist infolgedessen an der Wahl-Urne längst amtsbekannt. Was die Verantwortlichen aber erst recht an ihrem Irrweg festhalten läßt. Denn anders als trotzigen Kindern, winkt ihnen auch späterhin hoher Lohn.

Nun wären die laufenden  Bittgänge der Regierungen zu  internationalen Wucherern, um wenigstens die Zinslasten der Altschulden mit Hilfe neuer Kredite zu bewältigen, schon für sich allein ein abendfüllender  Krimi. Auch deshalb, da das tatsächliche Ausmaß der Staatsschulden beinahe überall verschleiert wird .

Aber  der  Mensch lebt ja bekanntlich nicht vom Brot allein. Deshalb möchte man doch gerne auch einmal einige nicht bloß vom Ökonomischen diktierte  Fragen dieses zukünftige neue Europa betreffend beantwortet wissen.

Was ist denn eigentlich dieses vielbeschworene „europäische Volk“, was zeichnet seine Besonderheit  aus? Woher will man eine natürlich gewachsene europäische Identität  nehmen und welches gemeinsame Geschichtsverständnis soll die Herausbildung einer solchen ermöglichen? Woran erkennt man die neue geistige Gestalt Europas denn?

Aber auch: Wie soll denn die Meinungsfreiheit endlich gewährleistet werden, wenn dieselben, die sie heute einschränken und dem Gesinnungsterror freien Lauf  lassen, morgen weiter das Sagen haben werden? Wodurch soll denn die Rechenschaftspflicht, die jetzt schon mit Füßen getreten wird, plötzlich garantiert werden können? Nicht zuletzt, wie will man nach all den Rechtsbrüchen, Skandalen  und Drüberfahr-Methoden  noch Legitimität und Vertrauen zuerkannt bekommen?

Selbstverständlich wird kein vernünftiger Europäer die Notwendigkeit einer europäischen Einigung und die der viel zitierten Einheit in Vielfalt bestreiten. Aber vielleicht haben die von unterschiedlichen Mentalitäten und Normen, Traditionen und Verhaltensweisen geprägten Völker dieses Kontinents dazu etwas andere Vorstellungen.

Ganz andere wahrscheinlich als selbstherrliche Politiker, Bürokraten und Technokraten oder  die eine oder andere „Pressure Group“. Schon die Nationalsozialisten und auch die Kommunisten hatten diese Tatsache außer acht gelassen. Wandeln die EU-Zentralisten nicht auf deren Spuren?                                                                                                                                                           Außerdem gilt es abseits von Wachstums- und Gleichheitswahn, von US-Hörigkeit und europäischen Großmachtträumen neben den bekannten ja auch Probleme zu lösen, an denen  sieben Jahrzehnte nach WK-II-Ende in einer so genannten Wertegemeinschaft normalerweise kein Endziel versprechender Weg vorbei führen dürfte.

Wer, zum Beispiel, Fragen der Zeitgeschichte weiter nur der Beurteilung von antifaschistisch geeichten Ideologen und politisch korrekten Staatshistorikern überläßt oder nicht geheilte Wunden und weiter  bestehendes Unrecht  bloß mit blumiger Versöhnungsrhetorik zudeckt, der kann das Unternehmen Neues Europa gleich abbrechen. Dem würde die Geschichte irgendwann ordentlich in die Zügel fallen.                                                                                                                                                                   Aber wir haben es ja nicht nur mit unerledigten Altlasten zu tun. Man häuft und häuft neue hinzu. Eine der schwerwiegendsten und folgenreichsten zählt  ja ebenso zu der bereits erwähnten Tabuzone: Die Überfremdung und deren von der Politik zu verantwortenden Folgen.

Keine Region, keine Großstadt*, die nicht schon dadurch – in einem ausgesprochen negativen Sinne – nachhaltig betroffen wären.  Neben schwerwiegenden Sicherheitsproblemen unter anderem auch Raubzüge durch das Sozialsystem und schwere Umweltverwüstungen in Ballungszentren in Milliardenhöhe.

Und um Milliarden geht es auch weiterhin: Zur aktuellen Krise sagt der  angesehene Schweizer Finanzexperte Felix W. Zulauf:Die Politik und die EZB brechen alle Regeln und belügen das europäische Volk (das es natürlich noch nicht gibt, Anm.). Früher gab es für die Notenbanken noch disziplinierende Faktoren wie den Goldstandard. Heute werden immer mehr Euro gedruckt – für keine Arbeit. Nur weil die Politik ein Gebäude namens Eurozone zusammenhalten will, bei dem man beim Dach statt bei den Grundmauern zu bauen begonnen hat . Derselbe bezeichnet die EU als ein „Anti-Friedensprojekt“.**                                                                                                                                                                          Eben zu den erwähnten  Grundmauern gehört an erster Stelle aber die Kultur, mit der, wie der  längst verstorbene transatlantisch gestimmte Europapolitiker Jean Monnet angeblich einmal gemeint haben soll, er beginnen würde, könnte er  das europäische Einigungswerk noch einmal von vorne anfangen.

Kultur -  beim Zeus! -  wie viele heutige Politiker in ihrem Multikulti-Fimmel haben überhaupt eine Ahnung was das ist, was dazu gehört, wie  sich eine solche gründet, zur Hochkultur wird? Offensichtlich  zu wenige, sonst stünde nicht eine durch maßlose Gier und Korruption ermöglichte Mißachtung des Souveräns und seiner Kultur auf der Tagesordnung dieser Union.

Als Problemlösung und Ausweg aus ihrem Schlamassel  bietet die in Saus und Braus  lebende politische Klasse, ob an der Regierung oder nicht, allerdings nichts als Luftschlösser, bewohnt von Lüge und Heuchelei. Wenn, um es mit Albert Camus zu sagen, die Wahrheit bei irgendjemand zu finden ist, dann ganz  bestimmt nicht bei Politikern und Parteien, die sie zu besitzen behaupten.

Finden wir in ihren Reihen nicht auch schon einen hochgejubelten deutschen Bundespräsident?  In seiner Weihnachtsbotschaft vermeinte dieser wohl Einäugige trotz überbordender Ausländergewalt sagen zu müssen: „Sorge bereitet uns auch die Gewalt in U-Bahnhöfen oder auf Straßen, wo Menschen auch deshalb angegriffen werden, weil sie schwarze Haare und eine dunkle Haut haben.”  Wer hätte denn gedacht, daß auch dieser Herr Gauck ein Schelm sein kann.

Keine Frage, auch jedes ausländische Opfer ist eines zu viel, aber  daß  die überwiegende Mehrheit der Opfer  „rassistischer“ Gewalt in der Bundesrepublik Deutschland wie in Österreich oder England weiße  „Eingeborene“ und die Gefängnisse in einigen Staaten  mit kriminellen Ausländern überfrachtet  sind, kann  dem allseits  hochgelobten deutschen Moralhüter ja nicht entgangen sein.

Übrigens wohl  dem Rest der  einer abstrakten Menschheitsideologie ergebenen Verantwortungsträger auch nicht, die sich ja schon von politischen Desperados  und Scheinasylanten vor sich hertreiben lassen. Ihr Volk und ihre Nation dabei kaltschnäuzig, aber politisch korrekt in Stich lassend. In Berlin wie  in Wien oder Brüssel.                                                                                                                                                     Unweigerlich kommt einen dabei das eine oder andere in den Sinn. So der Titel des 1962 im Leopold Stocker Verlag in Graz erschienen Buches „Was bleibt“,  das eine „Bestandsaufnahme des Wesens, der Wege und Werke des Deutschen“ zum Ziele hatte.  Ein Buch das, übrigens,  Halbgebildeten und Ignoranten empfohlen werden kann.

Nun wäre aber, nicht ganz nebenbei bemerkt, eine Inventur  dessen, was deutsches Wesen noch sei und wohin es noch streben könnte,  längst fällig. Eine solche Initiative würde aber, wenn es dazu käme, entweder hämisch angegriffen oder völlig ignoriert werden. Wie an geistiger Immunkrankheit Leidende in solchen Fällen eben reagieren.                                                                                                                                                                   Doch  inzwischen stellt sich ja bereits die ebenso wichtige Frage: Was aber bleibt einmal von Europa, seinem Geist, seinen Menschen und deren jeweils einzigartigen Kultur? Und welche tragende  Rolle wird der bodenstämmige Europäer darin überhaupt noch spielen können? Wenn überhaupt.

Die Antworten der politischen Klasse dazu sind völlig unmaßgeblich (und im Voraus bekannt). Wir selbst, als Volk und Europäer,  müssen diese Fragen als Eidgenossen des 21. Jahrhunderts  beantworten und danach unser Handeln ausrichten. Solange dazu noch Zeit ist.

 So wünsche ich auf diesem Wege allen aufrechten Europäern Kraft und Zuversicht für 2013!

*In London, z.B. sind die Weißen bereits eine Minderheit.

**Ich weise noch einmal auf die vorzügliche Schrift „Friedensprojekt oder Europas Untergang“  (Zahlen und Fakten zur EU) des freien Journalisten Klaus Faißner hin. Zu bestellen bei: Klaus Faißner, Postfach 15, A-1133 Wien oder Tel.: 0043/650 7132350 oder k.faissner@gmx.at.

L’Afrique doit ressaisir son destin

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L’Afrique doit ressaisir son destin

par Pierre LE VIGAN

L’Afrique est indépendante depuis cinquante ans. Elle avait des atouts. Ils n’ont pas fructifié. Pourquoi ? C’est à cette question que répond Bernard Lugan dans Décoloniser l’Afrique. L’Afrique est pourtant « aidée ». Pourquoi les aides à l’Afrique ne servent-elles à rien ? Pourquoi même contribuent-elles à enfoncer l’Afrique dans la pauvreté ? Pour répondre à ces questions, il faut comprendre l’Afrique et la connaître. Il faut aussi décentrer son regard : le monde n’existe pas que du point de vue de l’Occident, des Lumières, de l’idéologie « droits-de-l’hommiste ». L’Afrique ne s’en sort pas sauf quelques pays (cf. Pierre Le Vigan, « L’Afrique et ses chances », dans Flash, octobre 2010). La croissance démographique y est de plus en plus rapide depuis un siècle (avec des écarts énormes entre par exemple la Tunisie qui a fait sa transition démographique et la Somalie avec sept enfants par femme) : cent millions d’habitants en 1900, deux cents millions en 1950, un milliard en 2009. Trop de déséquilibre entre la croissance des hommes et celle des richesses : depuis 1981, le P.I.B. par habitant a diminué de 15 %.

Si l’Afrique souffre, c’est moins de sous-développement que de mal-développement, voire d’une conception occidentale du développement. Pour le F.M.I. et la Banque mondiale, le développement, c’est d’abord le développement économique et la mesure de celui-ci, c’est d’abord l’entrée dans la mondialisation. Il faudrait, compte tenu de sa démographie, à l’Afrique une croissance moyenne de 7 % par an. Est-ce vraiment la solution ? À quel prix, notamment écologique, serait une telle marche folle en avant ? Et qui peut croire que c’est possible en Afrique ?

Voyons le fond des choses. On prétend faire sortir les Africains de la pauvreté, et on croît que les Africains sont « des Européens pauvres à la peau noire ». C’est mettre l’Afrique à l’envers montre Bernard Lugan. Il faut la remettre à l’endroit. Or cela ne consiste pas à commencer par le développement économique, encore moins par l’aide économique. Cela consiste à remettre la politique à sa place et la société en ordre. D’abord redonner son rôle à la politique : faire fructifier les différences et non les nier. Or le placage voulu par l’Occident d’une démocratie procédurale aboutit à une « démocratie » africaine ethno-mathématique, à savoir que c’est l’ethnie la plus nombreuse qui prend le pouvoir et en abuse. Le refus de prendre en compte les différences notamment ethniques aboutit ainsi à l’inverse du but recherché officiellement : à exacerber les conflits. Or l’Afrique a besoin de stabilité plus que de processus électoraux plaqués artificiellement, elle a besoin d’économies autocentrées plus que de dérégulation libérale, elle a besoin d’une maîtrise de sa démographie plus que d’encouragements à la demande de « réparations » et à la croyance en une aide toujours plus forte et toujours plus inadaptée de l’Occident. Bref, l’Afrique a besoin qu’on cesse de lui voiler la vérité : elle doit reprendre possession d’elle-même, elle doit cesser de se laisser infantiliser, elle doit cesser de prêter le flanc à des interventions pseudo-humanitaires, elle doit cesser de rêver à une émigration vers l’Europe et l’Amérique qui consiste à laisser fuir ses élites (au nom en France de l’immigration « choisie » – choisie ni par les Africains ni par le peuple français mais par le Capital), elle doit cesser de se faire néo-coloniser (et prendre ses terres) par les nouvelles puissances de l’Asie et achetée par les multinationales. En un mot, elle doit régler ses problèmes entre Africains.

Il est vrai que l’Occident a tout fait pour tromper l’Afrique sur elle-même. Par l’universalisme d’abord, par la repentance ensuite. « Croyant en l’homme citoyen du monde interchangeable, les universalistes veulent pouvoir appliquer partout les mêmes lois et les mêmes règles, tout n’étant selon eux qu’une question d’éducation » (on pourrait ajouter : sachant qu’il n’y a d’éducation qu’une conception possible qui est la conception occidentale). Au sein de l’Occident, la France représentait la variante extrême des Lumières. Comme elle avait proclamé à la face du monde « les droits de l’homme », elle avait le droit, et même le devoir, d’ « élever » vers elle, de transcender les peuples non-civilisés en civilisés, en humains, en Français, ces termes étant en somme synonymes. Qui ne voit que sous son apparente générosité cette position était d’une arrogance folle ? Le revers de cette politique c’est la dissolution de la France elle-même : si la France est « la patrie des droits de l’homme » — auto-définition emphatique de soi — comment peut-elle être plus concrètement et plus modestement, la patrie des Français – ce qui est somme toute tout ce qu’on lui demande ? C’est ce qui advint. La France ne se reconnut plus en elle-même. La France se volatilisa et « évapora en fraternité » (Victor Hugo).

C’est pourquoi chacun, les Africain tout comme les Européens, doit revenir au réel. « Les Africains ne sont pas inférieurs, ils sont autres » disait Lyautey. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas comme nous, mais « en retard », mais signifie qu’ils n’ont pas vocation à faire forcément comme nous avons fait mais à suivre et inventer leur propre chemin.

Pour compter sur elle-même, l’Afrique doit ne pas se raconter d’histoires sur son histoire. La traite négrière ? Elle n’aurait pas été possible sans être organisée par des Africains eux-mêmes. La colonisation ? Elle a fait du mal aux âmes, a créé des frontières artificielles, mais n’a pas pillé l’Afrique. Elle a coûté beaucoup plus cher aux puissances européennes colonisatrices qu’elle ne leur a rapporté, le cas le plus emblématique étant l’Algérie, véritable gouffre pour la France des années trente à 1962. Les obligations en tout genre, stratégiques, sanitaires et autres, des puissances colonisatrices, ce que Jacques Marseille appelait les « contraintes de souveraineté » ont ruiné et retardé tout particulièrement la France. La fixation sur le passé interdit en outre aux Africains de saisir les enjeux actuels : 25 % des terres agricoles africaines sont concernées ou déjà dévolues dans le cadre de projets d’acquisition, qui concernent essentiellement des puissances asiatiques (Chine, Corée). L’application rigide du principe « un homme, un vote » dans des États-nations largement artificiels aboutit à des explosions que la reconnaissance institutionnelle des ethnies et le fédéralisme pourrait au contraire prévenir.

Les ethnies n’ont pas été créées par les colonisateurs. Elles ne sont pas la projection fantasmée des Européens soucieux de conforter leur propre identité. Les clivages ethniques priment sur les clivages religieux (Lugan, p. 164). S’il est exact que les rapports de force entre ethnies ont été figés par la colonisation, c’est effectivement leur remise en mouvement qui explique les guerres inter-africaines, essentiellement inter-ethniques. Le seul reproche que l’on peut faire à Bernard Lugan, c’est sans doute de ne pas assez souligner les liens entre ethnies et position sociale (dominants ou dominés), ethnies et activité économique (éleveurs nomades, cultivateurs sédentaires, etc.). Des liens qu’il n’ignore nullement mais qui ne sont pas au centre de son analyse. En d’autres termes, les conflits ethniques ont aussi une dimension socio-économique. Mais ne se réduisent jamais à l’économie comme l’explique justement Bernard Lugan.

Pierre Le Vigan

• Bernard Lugan, Décoloniser l’Afrique, Paris, Ellipses, 203 p., 16 €.


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Rassegna Stampa

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Rassegna Stampa: articoli in primo piano
 

Come l'economia di guerra USA provocò l'attacco giapponese
di Robert Higgs [05/01/2013]
Fonte: Come Don Chisciotte [scheda fonte]

L’antieuropeismo necessario, l’antiamericanismo indispensabile
di Gianni Petrosillo [05/01/2013]
Fonte: conflittiestrategie

Un intervento umanitario in Siria, 150 anni fa
di Pascal Herren [05/01/2013]
Fonte: Europeanphoenix

Ripoliticizzare la decrescita
di Marino Badiale, Fabrizio Tringali [05/01/2013]
Fonte: il-main-stream

Le quattro virtù cardinali: temperanza
di Francesco Lamendola [05/01/2013]
Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]

La guerra è colpa dei dittatori...
di Fabrizio Fratus [05/01/2013]
Fonte: iltalebano.com

Le metamorfosi della destra
di Stenio Solinas [05/01/2013]
Fonte: il giornale [scheda fonte]

L'energumeno Monti
di Francesco Mario Agnoli [05/01/2013]
Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]

Food-sharing: condividere comunitariamente il cibo per evitarne lo spreco
di Laura Pavesi [05/01/2013]
Fonte: ilcambiamento

Il consumismo? La colpa è della politica in crisi
di Francesco Bevilacqua [05/01/2013]
Fonte: ilcambiamento

Cronache sottili: 2012, appunti su un anno passato
di Andrea G. Sciffo [05/01/2013]
Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]

Thriller Ingroia e gli zombie arancioni
di Marino Badiale e Fabrizio Tringali [05/01/2013]
Fonte: il-main-stream.blogspot

Dalla tecnocrazia alla scienza comunitaria
di Michele Corti [05/01/2013]
Fonte: ruralpini

La «democratica» Birmania bombarda i Kachin
di Fabio Polese [05/01/2013]
Fonte: agenziastampaitalia

Grandi banche indagate per frode
di Mario Lettieri e Paolo Raimondi [05/01/2013]
Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]

Riabitare la realtà, verso un recupero della cultura
di Etain Addey [05/01/2013]
Fonte: ilcambiamento

 
 

 

La crise égyptienne et le déclin de la position hégémonique des Etats-Unis dans le Monde arabe

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La crise égyptienne et le déclin de la position hégémonique des Etats-Unis dans le Monde arabe

Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Avec son arrêt qui lui permet de ne plus soumettre les décisions présidentielles au Tribunal constitutionnel de l’Egypte pour contrôler leur conformité constitutionnelle, le président Morsi a voulu déjouer le pouvoir judiciaire dans son pays et s’arroger des plein-pouvoirs dictatoriaux. Entre-temps, il a retiré cet arrêt. Il maintient pourtant sa décision de soumettre le 15 décembre, sans consulter les juges, un projet de Constitution rédigé par les islamistes, au vote du peuple. Ce projet prévoit l’ancrage conséquent de la charia dans la future Constitution. A l’avenir, c’est à la charia que la société et la politique égyptienne se mesureront. Par rapport à l’ère du président Moubarak, les droits des femmes et ceux des minorités religieuses seront considérablement réduits. La décision de Morsi a provoqué les protestations de l’opposition. Les disputes entre adversaires et adhérents – les derniers se recrutent majoritairement de Frères musulmans et de Salafistes – ont conduit à des morts et des blessés. Face à l’escalade violente qui pourrait mener à la déstabilisation de l’Egypte, Morsi a convoqué, pour sa protection personnelle, la brigade de combat de la Garde républicaine. Ainsi, il s’est pratiquement réfugié sous la tutelle de l’armée. Il est possible que la direction militaire, en échange de cette protection de Morsi, ait revendiqué quelques concessions en faveur de l’opposition.


Le comportement des Etats-Unis, puissance tutelle de l’Egypte, est instructif. Barack Obama et Hillary Clinton se sont jusqu’à présent contentés d’encourager Morsi à entrer en dialogue avec ses adversaires politiques. Vu le soutien financier des Etats-Unis à l’armée égyptienne, il est également possible que l’administration Obama ait prié la direction militaire à la modération dans cette crise. Vu le danger de déstabilisation du plus grand pays arabe, la politique actuelle des Etats-Unis semble démontrer une certaine impuissance. Si le danger de déstabilisation se maintient, il ne faut pas s’attendre uniquement à l’effondrement économique et politique du pays, mais à l’afflux de réfugiés en direction de l’Europe. Celui-ci mettrait en danger notamment la sécurité des Etats d’Europe du Sud mais aussi de l’Europe toute entière.
Dans cette crise, le manque de stratégie claire des Etats-Unis reflète leur perte de crédibilité, tout comme la perte de leur position hégémonique dans le Monde arabe. A part leurs difficultés économiques, c’est surtout l’échec des guerres menées en Irak et en Afghanistan qui ont contribué au déclin de leur position de force.     •
(Traduction Horizons et débats)

samedi, 05 janvier 2013

War of the Worlds

War of the Worlds

 

Jure Vujić's new book War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism ( Zagreb, Croatia )

On Thursday, December 20, 2012, the promotion of Jure Vujić's book War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism (with a foreword by Dr. Robert Steuckers) took place at the Cultural Information Centre in Zagreb. With the author the event was also attended by historian Toni Abramović and H.E. DSc Robert Markaryan, the Ambassador of the Russian Federation. The moderator was Petar Bujas.

To date, Jure Vujić has published the books Fragmenti geopolitičke misli (2004) and Intelektualni terorizam (2007) in Croatian and the book “ LA MODERNITÉ À L'ÉPREUVE DE L'IMAGE L'obsession visuelle de l'occident in French. This is the fourth book of the prominent Croatian political scientist and geopolitical expert.
In 1919, Sir Halford John Mackinder published the book on Democratic Ideals and Reality: A Study in the Politics of Reconstruction presenting the thesis statement about the heartland: the power that managed to control Eastern Europe would also dominate Euroasia, and whoever dominated Euroasia should rule the world.
The book 'War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism' is a true and the first synthesis in the Croatian language that elaborates on the idea of Euroasia or the heartland as the key geostrategic area in which opposed geopolitical and economic interests come to play. The author approached the subject as a topical metapolitical, philosophical and cultural conceptual matrix that represents a real alternative to Atlantism. The rivalry relation between Atlantism and Euroasianism is symbolically represented by the illustration of Behemoth, the mythical monster of the land, and sea monster Leviathan.


The Ambassador of the Russian Federation to the Republic of Croatia, His Excellency Robert Markaryan, conveyed to the audience the thought of Vladimir Putin that 'whoever has no feeling for the disintegration of the Soviet Union has no heart, and whoever believes it will come together again has no brain.' He also mentioned that Vujić's book was pioneer work in this area and a great scientific contribution to the development of Russian-Croatian relations.


Historian Toni Abramović noted that Europe and Russia are parts of one and the same body, the so-called Big Island or Euroasia. Croatia shares more than just its Slavic roots with Russia. Juraj Križanić (17th c.) played an important role in the creation of the  'Memorandum of Peter the Great'. Croatia is geographically and politically situated at the divide between two global interests, and its future should be perceived as identical to the future of Eurasia.

mardi, 25 décembre 2012

Les guerres auto-génératrices des États-Unis

Analyse géopolitique : Les guerres auto-génératrices des États-Unis

 
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Les guerres auto-génératrices des États-Unis

Aujourd’hui, le défi politique le plus pressant au monde est celui d’empêcher que la soi-disant “Pax Americana” ne dégénère progressivement vers un conflit mondial majeur, comme ce fut le cas au dix-neuvième siècle durant la soi-disant “Pax Britannica”. J’emploie le terme “soi-disant” car chacune de ces “pax”, dans ses derniers stades, est devenue de moins en moins pacifique et ordonnée, mais de plus en plus centrée sur l’imposition d’une puissance compétitrice, belliciste et inégalitaire par essence.

Il pourrait sembler prétentieux de considérer la prévention de cette guerre comme un but atteignable. Néanmoins, les mesures pour y parvenir sont loin d’être irréalisables ici même, aux États-Unis. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’une nouvelle politique radicale et inédite, mais d’une réévaluation réaliste et indispensable de deux politiques récemment mises en œuvre – qui ont été discréditées et qui se sont avérées contre-productives –. Il faudrait alors nous en désengager progressivement.

Je fais avant tout référence à la soi-disant “guerre contre la terreur” menée par les États-Unis. Dans ce pays, les politiques intérieure et étrangère sont de plus en plus altérées par une guerre contre le terrorisme qui est contre-productive, augmentant en fait le nombre d’auteurs et de victimes d’attaques terroristes. Elle est aussi profondément malhonnête, sachant que les politiques de Washington contribuent en réalité à financer et à armer les jihadistes qui sont normalement censés être des ennemis.

Par-dessus tout, la “guerre contre la terreur” est auto-génératrice puisqu’elle produit plus de terroristes qu’elle n’en élimine, comme de nombreux experts s’en sont alarmés. Et elle est devenue inextricablement liée à la “guerre contre la drogue”, la précédente campagne auto-génératrice et désespérément ingagnable des États-Unis.

En effet, ces deux guerres auto-génératrices n’en font aujourd’hui qu’une seule. En lançant la “guerre contre la drogue”, les États-Unis ont favorisé un para-État organisant la terreur en Colombie (appelé l’AUC, pour Autodéfenses Unies de Colombie), ainsi qu’un règne de l’horreur encore plus sanglant au Mexique (avec 50 000 personnes tuées ces six dernières années). (1) En déclenchant en 2001 une “guerre contre le terrorisme” en Afghanistan, les États-Unis ont contribué à doubler la production d’opium dans ce pays, qui est ainsi devenu la source de 90% de l’héroïne mondiale et de la plus grande part globale du hachich. (2)

Il faudrait que les citoyens des États-Unis prennent conscience de ce schéma général voulant que la production de drogue augmente systématiquement là où leur pays intervient militairement – en Asie du Sud-Est dans les années 1950 et 1960, en Colombie et en Afghanistan ensuite. (La culture de l’opium a aussi augmenté en Irak après l’invasion de ce pays par l’U.S. Army en 2003.) (3) Et le contraire est également avéré : la production de drogue décline là où les États-Unis stoppent leurs interventions militaires, notamment en Asie du Sud-Est depuis les années 1970. (4)

Les deux guerres auto-génératrices des États-Unis sont lucratives pour les intérêts privés qui font du lobbying afin qu’elles se poursuivent. (5) Dans le même temps, elles contribuent toutes deux à amplifier l’insécurité et l’instabilité en Amérique et dans le monde.

Ainsi, à travers une dialectique paradoxale, le Nouvel Ordre Mondial des États-Unis dégénère progressivement vers un Nouveau Désordre Mondial. Par ailleurs, bien que semblant invincible, l’État de sécurité nationale, assailli par des problèmes de pauvreté, de disparité de revenus et de drogue, devient progressivement un État d’insécurité nationale paralysé par des blocages institutionnels.

En utilisant l’analogie des erreurs britanniques de la fin du dix-neuvième siècle, l’objectif de ce travail est de promouvoir un retour progressif à un ordre international plus stable et plus juste par une série de mesures concrètes, dont certaines seraient mises en œuvre par étapes. En utilisant comme exemple le déclin de la Grande-Bretagne, j’espère démontrer que la solution ne peut venir du système actuel centré sur les partis politiques, mais de personnes qui lui sont extérieures.

Les folies de la Pax Britannica

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Les ultimes erreurs des leaders impériaux britanniques sont particulièrement instructives pour comprendre notre situation difficile aujourd’hui. Dans les deux cas, un excès de puissance par rapport aux véritables besoins défensifs a conduit à des expansions d’influence de plus en plus injustes et contre-productives. Mon analyse dans les paragraphes suivants est univoquement négative. En effet, elle ignore les accomplissements positifs du système impérial dans les domaines de la santé et de l’éducation à l’étranger. Cependant, la consolidation de la puissance britannique conduisit à l’appauvrissement de nations autrefois prospères telles que l’Inde. Elle aboutit également à une paupérisation des travailleurs en Grande-Bretagne. (6)

Comme Kevin Phillips l’a démontré, l’une des principales raisons à ce phénomène fut la délocalisation croissante des capitaux d’investissement et de la capacité productive britanniques :

«Ainsi bascula la Grande-Bretagne dans des conditions semblables à celles des États-Unis dans les années 1980 et dans la majeure partie des années 1990 – d’une part, un effondrement du niveau des salaires (hors postes de direction) accompagné d’un déclin des industries de base ; et au sommet de l’échelle, un âge d’or pour les banques, les services financiers et les valeurs boursières, une nette augmentation dans la part du revenu généré par l’investissement, ainsi qu’un impressionnant pourcentage des profits et des ressources se concentrant vers le percentile du sommet.» (7)

Les dangers des disparités croissantes de revenus et de richesses étaient facilement identifiés à cette époque, notamment par le jeune politicien Winston Churchill. (8) Mais seule une minorité avait remarqué l’analyse perspicace de John A. Hobson dans son livre intitulé Imperialism (1902). Selon lui, la recherche immodérée du profit – cause de la délocalisation du capital hors des frontières –, créa le besoin d’établir un appareil de défense surdimensionné pour protéger ce système. À l’étranger, l’une des conséquences de ce phénomène a été un usage plus étendu et brutal des armées britanniques. Hobson définit l’impérialisme de son époque, qui débuta selon lui vers 1870, comme « un affaiblissement […] de l’authentique nationalisme, à travers des tentatives de déborder de nos rivages naturels et d’absorber les territoires proches ou lointains où vivent des peuples récalcitrants et inassimilables. » (9)

Comme l’avait écrit en 1883 Sir John Robert Seeley, un historien de Grande-Bretagne, on pourrait dire de l’Empire britannique qu’il avait été « acquis dans un élan d’inadvertance » (« in a fit of absence of mind »). Mais on ne pourrait l’affirmer au sujet des avancées de Cecil Rhodes en Afrique. L’une des causes premières de l’expansion britannique a été la mauvaise répartition des richesses, et elle en fut également une inévitable conséquence. La majeure partie du livre d’Hobson attaquait l’exploitation occidentale du Tiers-Monde, en particulier en Afrique et en Asie. (10) Il faisait ainsi écho à la description, par Thucydide, de

« comment Athènes fut défaite par la cupidité sans limite (pleonexia) dont elle a fait preuve lors de son expédition inutile en Sicile, une folie présageant celles des États-Unis au Vietnam et en Irak [ainsi que de la Grande-Bretagne en Afghanistan et dans le Transvaal]. Thucydide attribua l’émergence de cette folie aux rapides changements qu’Athènes a connus après la mort de Périclès, et en particulier à la montée en puissance d’une oligarchie prédatrice. » (11)

À la fois l’apogée de l’Empire britannique et le début de son déclin peuvent être situés dans les années 1850. Durant cette décennie, Londres institua un contrôle direct sur l’Inde, remplaçant ainsi la Compagnie des Indes qui avait purement une fonction d’exploiteur.

Mais dans la même décennie, la Grande-Bretagne s’est entendue avec la France ouvertement expansionniste de Napoléon III (et avec l’Empire ottoman) dans ses ambitions hostiles envers le statut de la Russie en Terre Sainte. Bien que la Grande-Bretagne sortît vainqueur de la guerre de Crimée, les historiens ont depuis jugé cette victoire comme l’une des principales causes de la rupture dans l’équilibre des puissances, qui avait prévalu en Europe depuis le Congrès de Vienne en 1815. Ainsi, pour la Grande-Bretagne, l’héritage de cette guerre fut une armée plus efficace et modernisée, mais un monde plus dangereux et instable. (À l’avenir, les historiens pourraient juger que l’aventure libyenne de l’OTAN en 2011 ait joué un rôle comparable dans la fin de la détente entre les États-Unis et la Russie.)

La guerre de Crimée a également vu l’émergence de ce qui fut peut-être le premier mouvement antiguerre important en Grande-Bretagne, bien que l’on s’en souvienne avant tout car il mit fin aux rôles politiques actifs de ses principaux leaders, John Codben et John Bright. (12) En peu de temps, les gouvernements et les dirigeants de Grande-Bretagne se sont radicalisés vers la droite. Ceci conduisit, par exemple, au bombardement de l’Alexandrie par Gladstone en 1882, afin de recouvrer les dettes que les Égyptiens avaient contractées auprès d’investisseurs privés britanniques.

En lisant l’analyse économique d’Hobson à la lumière des écrits de Thucydide, nous pouvons réfléchir sur le facteur moral de la cupidité démesurée (pleonexia) encouragée par une puissance britannique sans limitations. En 1886, la découverte de réserves d’or colossales au sein de la république boer du Transvaal, qui était nominalement indépendante, attira l’attention de Cecil Rhodes – ce dernier s’étant déjà enrichi grâce aux concessions minières et diamantaires qu’il avait malhonnêtement acquises dans le Matabeleland –. Rhodes voyait alors une opportunité de s’accaparer également les champs aurifères dans le Transvaal, en renversant le gouvernement boer avec le soutien des Uitlanders (les étrangers, majoritairement britanniques, qui avaient afflué dans cette région).

En 1895, après l’échec de ses manigances impliquant directement les Uitlanders, Cecil Rhodes, en sa qualité de Premier ministre de la Colonie britannique du Cap, soutint une invasion du Transvaal par ce que l’on appelle le raid Jameson – un groupe hétérogène composé de membres de la police montée et de mercenaires volontaires –. Ce raid n’aboutit pas seulement à un échec, mais également à un scandale : Rhodes fut contraint de démissionner de son poste de Premier ministre, et son frère fut emprisonné. Les détails du raid Jameson et de la guerre des Boers engendrée par cette opération sont trop complexes pour être abordés ici. Néanmoins, le résultat final est qu’à l’issue de cette guerre, Cecil Rhodes s’était accaparé la majeure partie des champs aurifères.

L’étape suivante dans l’expansionnisme abondamment financé de Rhodes fut sa vision d’un chemin de fer entre le Cap et le Caire, qui aurait traversé les colonies contrôlées par la Grande-Bretagne. Comme nous le verrons dans quelques lignes, ce projet engendra la vision française concurrente d’un chemin de fer “est-ouest”, ce qui déclencha une première série de crises attisées par la compétition impériale. Progressivement, ces crises s’intensifièrent jusqu’à engendrer la Première Guerre mondiale.

Selon Carroll Quigley, Cecil Rhodes fonda également une société secrète ayant comme objectif principal une plus large expansion de l’Empire britannique. La Table Ronde (Round Table) en fut une ramification, et elle généra à son tour l’Institut Royal des Relations Internationales (RIIA pour Royal Institute of International Affairs). En 1917, certains membres de la Table Ronde états-unienne contribuèrent également à fonder l’organisation sœur du RIIA, le Conseil des Relations Étrangères basé à New York (CFR pour Council on Foreign Relations). (13)

Certains analystes ont jugé que l’argument de Carroll Quigley était exagéré. Cependant, que l’on soit d’accord ou pas avec ce dernier, nous pouvons observer une continuité entre l’avidité expansionniste de Cecil Rhodes en Afrique dans les années 1890 et celle des entreprises pétrolières britanniques et états-uniennes durant l’après-guerre, lors des coups d’État soutenus par le CFR en Iran (1953), en Indonésie (1965) et au Cambodge (1970).14 Dans tous ces exemples, la cupidité privée (bien qu’elle émanait d’entreprises plutôt que d’individus) imposa la violence d’État et/ou la guerre comme questions de politique publique. Il en résulta l’enrichissement et le renforcement des entreprises privées au sein de ce que j’ai appelé la Machine de guerre américaine, ce processus affaiblissant les institutions qui représentent l’intérêt général.

Mon argument central est que, de façon prévisible, le développement progressif de la marine et des armées britanniques a provoqué un réarmement chez les autres puissances, particulièrement en France et en Allemagne ; et ce processus a rendu inévitable la Première Guerre mondiale (ainsi que la Seconde). Rétrospectivement, il n’est pas difficile de remarquer que ce renforcement des appareils militaires ait contribué, de manière désastreuse, non pas à la sécurité mais à une insécurité de plus en plus dangereuse – pas seulement pour les puissances impériales mais pour le monde entier –. Puisque la suprématie globale des États-Unis surpasse aujourd’hui celle de l’Empire britannique à son apogée, nous n’avons pas observé, jusqu’à présent, de répercussions comparables dans les ambitions concurrentielles d’autres États ; néanmoins, une augmentation des réactions violentes venant de peuples de plus en plus opprimés (ou ce que les médias appellent “le terrorisme”) commence à se faire ressentir.

En regardant en arrière, nous pouvons également constater que l’appauvrissement progressif de l’Inde et d’autres colonies assura le fait que l’Empire britannique deviendrait de plus en plus instable, et qu’il serait finalement condamné à disparaître. Cela ne semblait pas évident à cette époque ; et au dix-neuvième siècle, comparativement à aujourd’hui, peu de Britanniques autres que John A. Hobson remettaient en cause les décisions politiques qui conduisirent leur pays de la Longue Dépression des années 1870 jusqu’à la “ruée vers l’Afrique” et la course aux armements correspondante. (15) Pourtant, lorsque l’on examine aujourd’hui ces décisions, on ne peut que s’étonner de l’étroitesse d’esprit, de la stupidité et de la courte vue des prétendus hommes d’État de cette époque. Les crises absurdes mais alarmantes que leurs décisions ont généré dans des contrées lointaines d’Afrique, comme à Fachoda (1898) ou à Agadir (1911), renforcent cette idée. (16)

Nous pouvons également remarquer comment des crises internationales ont pu être initialement provoquées par de très petites factions bureaucratiques hors de contrôle. La crise de Fachoda, au Sud-Soudan, impliqua une troupe insignifiante de 132 officiers et soldats français. Ces derniers, après un périple de 14 mois, étaient animés par le vain espoir d’établir une présence française d’est en ouest à travers l’Afrique (projetant ainsi de contrecarrer la vision qu’avait Rhodes d’une présence britannique s’étendant du nord au sud du continent africain). (17) Lors de ce que l’on appelle le “coup d’Agadir” (ou Panzersprung), l’arrivée provocatrice de la canonnière allemande SMS Panzer dans cette ville marocaine était une idée insensée d’un secrétaire adjoint aux Affaires étrangères ; sa principale conséquence fut de cimenter l’Entente cordiale franco-anglaise, contribuant ainsi à la défaite de l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale. (18)

La Pax Americana à l’aune de la Pax Britannica

Le monde n’est pas condamné à répéter la tragédie d’une guerre mondiale à l’époque de la Pax Americana. L’interdépendance globale, et par-dessus tout les communications, ont connu une importante amélioration. Nous possédons le savoir, les compétences et les motivations pour comprendre les processus historiques avec plus de maîtrise qu’auparavant. Essentiellement, il est de plus en plus évident pour une minorité globale que l’hyper-militarisme des États-Unis, justifié par des motifs sécuritaires, devient en fait une menace pour la sécurité de ce pays et du monde entier. En effet, cette tendance belliciste suscite et déclenche des guerres de plus en plus vastes – ce qui rappelle l’hyper-militarisme britannique du dix-neuvième siècle.

Au milieu de ce déséquilibre global grandissant, il existe un motif de consolation pour le peuple des États-Unis. Puisque les causes de l’insécurité mondiale se situent de plus en plus dans leur pays, les remèdes à ce problème s’y trouvent également. Bien plus que leurs prédécesseurs britanniques, et contrairement aux autres peuples aujourd’hui, les citoyens des États-Unis ont l’opportunité de réduire les tensions globales et d’évoluer ainsi vers un ordre international plus équitable. Bien entendu, nul ne peut prédire qu’une telle restauration puisse être accomplie. Toutefois, la fin catastrophique de la Pax Britannica et le fardeau de plus en plus lourd que doivent supporter les citoyens états-uniens suggèrent qu’elle est nécessaire. En effet, l’expansionnisme unilatéral de leur pays, comme celui de la Grande-Bretagne autrefois, contribue actuellement à rompre les ententes et les arrangements juridiques internationaux qui ont apporté une relative stabilité pendant des décennies – notamment ceux de la Charte des Nations Unies.

Il doit être clairement affirmé que l’actuel renforcement de l’appareil militaire des États-Unis est la principale cause du réarmement global. De façon préoccupante, ce processus rappelle la course aux armements alimentée par l’industrie militaire britannique, qui conduisit au coup d’Agadir en 1911 et, peu après, à la Première Guerre mondiale. Cependant, le réarmement actuel ne peut être qualifié de “course aux armements”. En effet, les États-Unis – et leurs alliés de l’OTAN, dont la politique requiert de posséder des armements compatibles –, dominent tellement le marché militaire mondial que les ventes d’armes correspondantes de la Russie et de la Chine apparaissent dérisoires en comparaison :

«En 2010 […] les États-Unis ont maintenu leur position dominante dans la foire globale de l’armement, signant pour 21,3 milliards de dollars d’exportations d’armes, soit une part de 52,7% [du marché international] […].

La Russie occupait la deuxième position, avec des ventes d’armements à hauteur de 7,8 milliards en 2010, soit 19,3% du marché, contre 12,8 milliards de dollars en 2009. En termes de ventes, derrière les États-Unis et la Russie, on retrouve la France, la Grande-Bretagne, la Chine, l’Allemagne et l’Italie.» (19)

Un an plus tard, l’ampleur de l’hégémonie absolue des États-Unis dans les exportations d’armements avait plus que doublé, pour représenter 79% des ventes d’armes globales :

« L’année dernière, les exportations d’armes des États-Unis ont totalisé 66,3 milliards [de dollars], soit plus des trois quarts du marché mondial de l’armement, estimé à 85,3 milliards en 2011. Bien qu’étant en deuxième position, la Russie était loin derrière, enregistrant des ventes à hauteur de 4,8 milliards. » (20)

Et actuellement, quelle est la principale activité de l’OTAN nécessitant des armes ? Non pas la défense contre la Russie, mais le soutien des États-Unis pour leur guerre auto-génératrice contre le terrorisme, en Afghanistan comme autrefois en Irak. La “guerre contre la terreur” devrait être perçue comme ce qu’elle est réellement : un prétexte pour maintenir une armée US dangereusement hypertrophiée, à travers un exercice injuste du pouvoir qui s’avère de plus en plus instable.

En d’autres termes, les États-Unis sont aujourd’hui, et de loin, le premier pays à inonder le monde avec de l’armement. Les citoyens de ce pays doivent impérativement exiger une réévaluation de ce facteur d’aggravation de la pauvreté et de l’insécurité. Nous devons nous remémorer la célèbre mise en garde d’Eisenhower en 1953, selon laquelle «[c]haque fusil qui est fabriqué, chaque navire de guerre déployé, chaque roquette tirée signifie – est, dans son sens ultime, – un vol perpétré contre ceux qui ont faim et qui ne peuvent se nourrir, contre ceux qui ont froid et qui ne peuvent se vêtir». (21)

Il est nécessaire de rappeler que le Président Kennedy, dans son discours prononcé le 10 juin 1963 à l’American University, esquissa une vision de paix qui ne serait pas explicitement «une Pax Americana imposée au monde par les armes de guerre américaines». (22) Bien qu’éphémère, sa vision était sage. Soixante ans après la genèse du système de sécurité US – la soi-disant Pax Americana –, les États-Unis eux-mêmes se retrouvent piégés dans une situation d’insécurité psychologique de plus en plus marquée par la paranoïa. Les caractéristiques traditionnelles de la culture états-unienne, comme le respect de l’habeas corpus et du droit international, sont en train d’être abandonnées à cause d’une prétendue menace terroriste qui, pourtant, est en grande partie engendrée par les États-Unis. Et ce phénomène est observable au sein même de ce pays autant qu’à l’étranger.

L’alliance secrète USA-Arabie

OBAMA ET ABDALLAH POUR UNE SOLUTION À DEUX ÉTATS AU PROCHE-ORIENT

Des 66,3 milliards de dollars d’exportations d’armes US en 2011, plus de la moitié était destinée à l’Arabie saoudite, ce qui représente 33,4 milliards de dollars. Ces ventes incluaient des dizaines d’hélicoptères de types Apache et Black Hawk qui, selon le New York Times, sont nécessaires à l’Arabie saoudite pour se défendre contre l’Iran. Néanmoins, ils correspondent davantage à l’implication croissante de ce pays dans des guerres asymétriques et agressives (par exemple en Syrie). (23)

Ces ventes d’armes à l’Arabie saoudite n’étaient pas fortuites ; elles sont le fruit d’un accord entre les deux pays destiné à compenser l’afflux de dollars US utilisés pour payer le pétrole saoudien. Durant les chocs pétroliers de 1971 et de 1973, le Président Nixon et Henry Kissinger négocièrent un accord avec l’Arabie saoudite et l’Iran afin de payer le pétrole brut à des prix bien plus élevés, mais à condition que ces deux pays recyclent leurs pétrodollars de différentes manières – principalement par des achats d’armements US . (24)

La richesse des États-Unis et celle de l’Arabie saoudite sont devenues plus interdépendantes que jamais, ce qui est ironique. En effet, pour reprendre les termes d’un câble diplomatique ayant fuité, «[l]es donateurs saoudiens restent les principaux financeurs de groupes extrémistes comme al-Qaïda». (25) La Rabita (ou Ligue Islamique Mondiale), lancée et massivement financée par la famille royale saoudienne, a fourni un lieu pour les rencontres internationales de salafistes mondialement actifs, incluant certains leaders d’al-Qaïda. (26)

En résumé, les richesses générées par la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite financent autant les jihadistes apparentés à al-Qaïda qui opèrent à travers le monde que les guerres auto-génératrices menées contre ces derniers par les forces US. Il en découle une militarisation croissante aussi bien à l’étranger qu’aux États-Unis, à mesure qu’apparaissent de nouveaux fronts dans la soi-disant “guerre contre la terreur” au sein de régions autrefois paisibles, telles que le Mali – cette évolution étant initialement prévisible.

Les médias ont tendance à présenter la “guerre contre la terreur” comme un conflit opposant des gouvernements légitimes à des fondamentalistes islamistes fanatiques et hostiles à la paix. En réalité, la plupart des pays collaborent périodiquement avec les mêmes forces qu’ils combattent à d’autres occasions, et ce depuis longtemps. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne font pas figure d’exception à cette règle.

Aujourd’hui, la politique étrangère des États-Unis est de plus en plus chaotique, en particulier leurs opérations clandestines. Dans certains pays, notamment en Afghanistan, les États-Unis sont en train de combattre des jihadistes que la CIA avait soutenus dans les années 1980, et qui bénéficient encore du soutien de nos alliés nominaux que sont l’Arabie saoudite et le Pakistan. Dans d’autres nations, comme en Libye, les États-Unis ont apporté leur protection et leur appui indirect au même genre d’islamistes. Il existe également des pays, notamment le Kosovo, au sein desquels les États-Unis ont aidé les fondamentalistes à accéder au pouvoir. (27)

Au Yémen, les autorités US ont concédé que leurs clients y soutenaient des jihadistes. Comme l’a rapporté l’universitaire Christopher Boucek il y a quelques années, s’exprimant devant la fondation Carnegie Endowment of International Peace,

« [l]’extrémisme islamiste au Yémen résulte d’un processus long et complexe. Dans les années 1980, un grand nombre de Yéménites ont participé au jihad antisoviétique en Afghanistan. Après la fin de l’occupation soviétique, le gouvernement yéménite encouragea ses citoyens à revenir, et il permit également aux vétérans étrangers de s’installer au Yémen. La plupart de ces Arabes afghans furent cooptés par le régime et intégrés au sein des différentes administrations sécuritaires de l’État. Ce genre de cooptation fut également mené au profit d’individus emprisonnés par le gouvernement yéménite après les attaques terroristes du 11-Septembre. Dès 1993, dans un rapport des renseignements aujourd’hui déclassifié, le Département d’État US avait relevé que le Yémen était en train de devenir un important point de chute pour de nombreux combattants ayant quitté l’Afghanistan. Ce rapport assurait également que le gouvernement yéménite était soit réticent, soit incapable de restreindre leurs activités. Durant les années 1980 et 1990, l’islamisme et les activités qui en résultaient furent utilisés par le régime afin de supprimer les opposants intérieurs. Par ailleurs, durant la guerre civile de 1994, les islamistes combattirent les forces du sud.» (28)

En mars 2011, ce même universitaire observa que la guerre des États-Unis contre le terrorisme avait eu comme résultat de soutenir un gouvernement impopulaire, l’aidant ainsi à éviter de mettre en œuvre des réformes nécessaires :

«Eh bien, je pense qu’en ce qui concerne – que notre politique au Yémen a été [exclusivement centrée sur] le terrorisme – [qu’elle s’est focalisée sur] le terrorisme et la sécurité et al-Qaïda dans la péninsule arabique [AQPA], excluant quasiment tout le reste. Je pense que malgré ce que – ce que disent les gens dans l’administration, nous sommes concentrés sur le terrorisme –. Nous n’avons pas porté notre attention sur les défis systémiques que doit affronter le Yémen : le chômage, les abus dans la gouvernance, la corruption. Je pense que ce sont les facteurs qui conduiront à l’effondrement de l’État. Ce n’est pas AQPA. […] [T]out le monde au Yémen voit que nous soutenons [ces] régimes, aux dépens du peuple yéménite.» (29)

Dans des termes plus abrupts, la « guerre contre la terreur » des États-Unis est l’une des principales raisons expliquant pourquoi le Yémen, comme d’autres pays, reste sous-développé et demeure un terrain fertile pour le terrorisme jihadiste.

Mais la politique étrangère des États-Unis, dans les domaines sécuritaires, n’est pas la seule à contribuer à la crise yéménite. L’Arabie saoudite a des intérêts dans le renforcement de l’influence jihadiste au sein du Yémen républicain. Ce fut le cas depuis les années 1960, lorsque la famille royale saoudienne eut recours à des tribus conservatrices des collines du nord du Yémen afin de repousser une attaque contre le sud de l’Arabie saoudite par le gouvernement yéménite – républicain et soutenu par Nasser. (30)

Ces machinations des différents gouvernements et de leurs agences de renseignement peuvent créer des situations d’une obscurité impénétrable. Par exemple, comme l’a rapporté le sénateur John Kerry, l’un des principaux leaders d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) «est un citoyen saoudien qui a été rapatrié en Arabie saoudite au mois de novembre 2007 [après avoir été emprisonné à] Guantanamo[,] et qui a repris des activités radicales [au Yémen] après avoir suivi un parcours de réhabilitation dans son pays.» (31)

Comme d’autres nations, les États-Unis peuvent être amenés à nouer des ententes avec les jihadistes d’al-Qaïda pour les aider à combattre dans des zones d’intérêt mutuel à l’étranger, comme en Bosnie. La condition de cette collaboration est que ces terroristes ne se retournent pas contre eux. Cette pratique a clairement contribué à l’attentat à la bombe de 1993 contre le World Trade Center, lorsqu’au moins deux de ses auteurs avaient été mis à l’abri de toute arrestation. Ils furent ainsi protégés par les autorités US car ils participaient à un programme basé au centre al-Kifah de Brooklyn, qui visait à préparer des islamistes à la guerre en Bosnie. En 1994, au Canada, le FBI assura la libération d’Ali Mohamed, un agent double des États-Unis et d’al-Qaïda opérant au sein du centre al-Kifah. Peu après, Mohamed se rendit au Kenya où, selon le Rapport de la Commission sur le 11-Septembre, il “dirigea” les organisateurs de l’attentat de 1998 contre l’ambassade des États-Unis à Nairobi. (32)

Le soutien de l’Arabie saoudite aux terroristes

Dans ce sombre jeu, le plus important acteur est probablement l’Arabie saoudite. En effet, ce pays n’a pas seulement exporté des jihadistes aux quatre coins du globe, mais il les a également financés – comme nous l’avons vu précédemment –, parfois en coordination avec les États-Unis. Un article sur les fuites des transmissions diplomatiques états-uniennes, paru en 2010 dans le New York Times, révélait en citant l’un de ces câbles que «[l]es donateurs saoudiens restent les principaux financeurs de groupes extrémistes comme al-Qaïda». (33)

En 2007, le Sunday Times rapporta également que

« […] les riches Saoudiens restent les principaux financeurs des réseaux terroristes internationaux. ‘Si je pouvais en quelques sortes claquer des doigts et couper les subventions [des activités terroristes] par un pays, je viserais l’Arabie saoudite’ déclara Stuart Levey, le fonctionnaire du Département du Trésor américain chargé de surveiller le financement du terrorisme. » (34)

Selon Rachel Ehrenfeld, des rapports similaires, faisant état d’un financement saoudien du terrorisme, ont émané des autorités irakiennes, pakistanaises et afghanes :

«En 2009, la police pakistanaise a rapporté que les organisations caritatives saoudiennes continuaient de financer al-Qaïda, les Talibans et le Lashkar-e-Taiba. Selon ce rapport, les Saoudiens ont donné 15 millions de dollars aux jihadistes, incluant les responsables des attaques suicides au Pakistan et de la mort de Benazir Bhutto, l’ancien Premier ministre pakistanais.

En mai 2010, Buratha News Agency, une source journalistique indépendante basée en Irak, parla d’«un document des renseignements saoudiens ayant fuité. Celui-ci

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démontrait un soutien continu d’al-Qaïda en Irak par le gouvernement d’Arabie saoudite. Ce soutien prenait la forme d’argent liquide et d’armes. […] Un article paru le 31 mai 2010 dans The Sunday Times de Londres a révélé que, selon le pôle financier du renseignement afghan (FinTRACA), au moins 1,5 milliards de dollars venant d’Arabie saoudite avaient pénétré clandestinement en Afghanistan depuis 2006. Cet argent était très probablement destiné aux Talibans.» (35)

Cependant, selon le Times, le soutien saoudien en faveur d’al-Qaïda ne se limitait pas au financement :

« Ces derniers mois, des prédicateurs saoudiens ont provoqué la consternation en Irak et Iran après avoir publié des fatwas appelant à la destruction des grands mausolées chiites à Nadjaf et à Kerbala, en Irak – certains ayant déjà été ciblés par des attentats à la bombe –. Et tandis que des membres importants de la dynastie régnante des Saoud expriment régulièrement leur aversion pour le terrorisme, certains responsables qui défendent l’extrémisme sont tolérés au sein du royaume.

En 2004, le cheikh Saleh al-Luhaidan, le haut magistrat qui supervise les procès relatifs au terrorisme, fut enregistré dans une mosquée alors qu’il encourageait les hommes [suffisamment] jeunes à combattre en Irak. ‘Aujourd’hui, pénétrer sur le sol irakien est devenu risqué’, mit-t-il en garde. ‘Il faut éviter ces satellites maléfiques et ces drones aériens, qui occupent chaque parcelle du ciel irakien. Si quelqu’un se sent capable d’entrer en Irak afin de rejoindre le combat, et si son intention est de faire triompher la parole de Dieu, alors il est libre de le faire.’ » (36)

L’exemple du Mali

Aujourd’hui, un processus comparable est en train de dérouler en Afrique, où le fondamentalisme wahhabite saoudien « s’est répandu ces dernières années au Mali[,] par le biais de jeunes imams revenant de leurs études [religieuses suivies] dans la péninsule arabique. » (37) La presse internationale, incluant Al-Jazira, a rapporté la destruction de mausolées historiques par des jihadistes locaux :

«Selon des témoins, deux mausolées de l’ancienne mosquée de terre [du cimetière] de Djingareyber, à Tombouctou, ont été détruits par des combattants d’Ansar Dine, un groupe lié à al-Qaïda qui contrôle le nord du Mali. Ce site classé au patrimoine mondial [de l’UNESCO] est donc menacé. […] Cette nouvelle démolition survient après les attaques de la semaine dernière contre d’autres monuments historiques et religieux de Tombouctou, actions qualifiées de ‘destruction insensée’ par l’UNESCO. Ansar Dine a déclaré que les anciens mausolées étaient ‘haram’, ou interdits par l’Islam. La mosquée de Djingareyber est l’une des plus importantes à Tombouctou, et elle a été l’une des principales attractions de cette ville légendaire avant que la région ne devienne une zone interdite pour les touristes. Ansar Dine a juré de continuer à détruire tous les mausolées ‘sans exception’, au beau milieu d’un déferlement de tristesse et d’indignation aussi bien au Mali qu’à l’étranger.» (38)

Néanmoins, les auteurs de la plupart de ces récits – y compris celui d’Al-Jazira –, n’ont pas souligné le fait que la destruction des tombeaux avait été une vieille pratique wahhabite, pas seulement soutenue mais perpétrée par le gouvernement saoudien :

«Entre 1801 et 1802, sous le règne d’Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud, les wahhabites saoudiens attaquèrent et envahirent les villes saintes de Kerbala et de Nadjaf, en Irak. Ils y massacrèrent une partie de la population musulmane et y détruisirent les tombeaux d’Husayn ibn Ali, le petit fils de Mahomet et le fils d’Ali (Ali ibn Abi Talib, le gendre de Mahomet). Entre 1803 et 1804, les Saoudiens s’emparèrent de La Mecque et de Médine où ils démolirent des monuments historiques, ainsi que divers sites et lieux saints musulmans – tels que le mausolée construit sur le tombeau de Fatima, la fille de Mahomet –. Ils avaient même l’intention de démolir la tombe de Mahomet lui-même, la jugeant idolâtre. En 1998, les Saoudiens détruisirent au bulldozer et brulèrent la tombe d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, provoquant l’indignation à travers le monde musulman.» (39)

Une opportunité pour la paix

Aujourd’hui, nous devons établir une distinction entre le royaume d’Arabie saoudite et le wahhabisme promu par de hauts dignitaires religieux saoudiens et par certains membres de la famille royale. En particulier, le roi Abdallah a tendu la main à d’autres religions, visitant le Vatican en 2007 et encourageant la tenue d’une conférence interconfessionnelle avec des responsables chrétiens et juifs, qui s’est déroulée l’année suivante.

En 2002, alors qu’il était prince héritier, Abdallah fit également une proposition pour parvenir à la paix entre Israël et ses voisins lors d’un sommet des nations de la Ligue arabe. Son plan, qui a été soutenu à de nombreuses reprises par les gouvernements de cette organisation, appelait à la normalisation des relations entre l’ensemble des pays arabes et Israël, en échange d’un retrait complet des territoires occupés (incluant Jérusalem-Est) ainsi que d’un “règlement équitable” de la crise des réfugiés palestiniens basé sur la Résolution 194 de l’ONU. En 2002, ce plan a été rejeté par Ariel Sharon, alors Premier ministre d’Israël, ainsi que par George W. Bush et Dick Cheney, qui étaient déterminés à entrer en guerre contre l’Irak. Néanmoins, comme l’a relevé David Ottaway du Woodrow Wilson Center,

«Le plan de paix proposé par Abdallah en 2002 reste une fascinante base pour une possible coopération entre les États-Unis et l’Arabie saoudite sur la question israélo-palestinienne. La proposition d’Abdallah fut soutenue par l’ensemble de la Ligue arabe durant son sommet de 2002 ; Le Président israélien Shimon Peres et [celui qui était alors le Premier ministre Ehud] Olmert en ont parlé favorablement ; et Barack Obama, qui avait choisi la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya pour sa première interview après sa prise de fonction, félicita Abdallah pour le “grand courage” dont il avait fait preuve en élaborant cette proposition de paix. Toutefois, Benjamin Netanyahou, qui est pressenti pour être le nouveau Premier ministre israélien, s’est fermement opposé à ce plan saoudien, en particulier à l’idée que Jérusalem-Est devrait être la capitale d’un État palestinien. » (40)

En 2012, ce plan est gelé, Israël laissant transparaître sa volonté d’action armée contre l’Iran et les États-Unis étant paralysés par une année électorale. Cependant, le Président israélien Shimon Peres a accueilli favorablement cette initiative en 2009 ; et George Mitchell, lorsqu’il était l’envoyé spécial du Président Obama au Moyen-Orient, annonça cette même année que l’administration Obama avait l’intention d’“incorporer” cette initiative dans sa politique moyen-orientale. (41)

Ces soutiens ainsi exprimés démontrent qu’un accord de paix au Moyen-Orient est théoriquement possible. Toutefois, ils sont loin de rendre probable son application. En effet, tout accord de paix nécessiterait la confiance mutuelle, mais il est difficile d’y parvenir lorsqu’un sentiment d’insécurité quant à l’avenir de sa propre nation hante chacune des parties. Certains commentateurs pro-sionistes tels que Charles Krauthammer rappellent que, durant les 30 années précédant les accords de Camp David, la destruction d’Israël était «le but unanime de la Ligue arabe». (42) De nombreux Palestiniens, ainsi que la majeure partie du Hamas, craignent qu’un accord de paix soit insatisfaisant et qu’il étoufferait en réalité leurs aspirations à un règlement équitable des différends.

Au Moyen-Orient, l’insécurité est particulièrement répandue à cause d’un ressentiment largement partagé. Celui-ci est engendré par l’injustice, elle-même alimentée et propagée par l’insécurité. L’actuel statu quo international trouve ses principales origines dans les injustices. Mais celle qui touche le Moyen-Orient s’avère – dans tous ses aspects – extrême, récente et permanente. Je le signale simplement pour donner ce conseil aux États-Unis : il faut se souvenir que les questions de sécurité et de justice ne peuvent être traitées séparément.

Par-dessus tout, il nous faut faire preuve de compassion. En tant qu’Américains, nous devons comprendre que les Israéliens autant que les Palestiniens vivent dans des conditions proches d’un état de guerre ; pourtant, ces deux peuples ont des raisons de craindre qu’un accord de paix puisse les laisser dans une situation encore pire que celle où ils se trouvent actuellement. Trop de civils innocents ont été tués au Moyen-Orient. Il faudrait que les actions des États-Unis n’aggravent pas ce lourd bilan humain.

Ce sentiment d’insécurité, qui est le principal obstacle à la paix, ne se limite pas au Moyen-Orient. Depuis le 11-Septembre, le peuple des États-Unis a ressenti l’angoisse de l’insécurité, et c’est la principale raison expliquant pourquoi il oppose si peu de résistance aux folies évidentes de la “guerre contre la terreur” de Bush, Cheney et Obama.

Ceux qui mènent cette guerre promettent de faire des États-Unis un endroit plus sûr. Pourtant, celle-ci continue d’assurer la prolifération des terroristes censés être les ennemis de l’Amérique. Elle continue également de disséminer la guerre à travers de nouveaux champs de bataille, notamment au Pakistan ou au Yémen. Générant ainsi ses propres ennemis, il semble probable que la “guerre contre la terreur” se poursuive sans relâche, puisqu’elle est aujourd’hui solidement enracinée dans l’inertie bureaucratique. De ce fait, elle ressemble beaucoup à la “guerre contre la drogue”, une politique irréfléchie qui maintient à un niveau élevé les coûts et les revenus narcotiques, ce qui attire de nouveaux trafiquants.

Par ailleurs, cette guerre contre le terrorisme amplifie surtout l’insécurité chez les musulmans, sachant qu’ils sont de plus en plus nombreux à affronter la crainte que des civils, et pas seulement des terroristes jihadistes, soient victimes d’attaques de drones. L’insécurité dans le Moyen-Orient est le principal obstacle à la paix dans cette région. Les Palestiniens vivent avec la peur quotidienne de l’oppression par les colons de Cisjordanie ainsi que des représailles de l’État hébreu. Les Israéliens vivent en craignant constamment leurs voisins hostiles. La famille royale saoudienne partage cette crainte. Ainsi, depuis le 11-Septembre et le déclenchement de la “guerre contre la terreur”, l’insécurité et l’instabilité se sont simultanément amplifiées.

L’insécurité moyen-orientale se répercute sur une échelle de plus en plus vaste. La peur d’Israël vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah trouve son écho dans la crainte iranienne d’attaques massives contre ses installations nucléaires, du fait des menaces israéliennes. Par ailleurs, d’anciens faucons états-uniens comme Zbigniew Brzezinski ont récemment averti qu’une attaque israélienne contre l’Iran pouvait aboutir à une guerre plus longue qu’annoncé – ce conflit pouvant s’étendre à d’autres pays. (43)

Selon moi, les citoyens des États-Unis devraient surtout craindre l’insécurité engendrée par les attaques de drones menées par leur pays. Si elles ne sont pas rapidement stoppées, ces frappes risquent d’avoir le même résultat que les attaques nucléaires US de 1945 : nous conduire vers un monde où de nombreuses puissances, et non plus une seule, possèdent cette arme. Elles pourraient alors être amenées à l’utiliser. Dans ce cas, les États-Unis seraient de loin la nouvelle cible la plus probable.

Je me demande combien de temps faudra-t-il aux citoyens de ce pays pour comprendre le cours prévisible de cette guerre auto-génératrice, et pour qu’ils se mobilisent contre celle-ci en constituant une force prévalente.

Que doit-on faire ?

En utilisant l’analogie des erreurs britanniques de la fin du dix-neuvième siècle, cet article a défendu un retour progressif vers un ordre international plus stable et plus juste par une série d’étapes concrètes, dont certaines sont graduelles :

 

1) Une réduction progressive des énormes budgets de la défense et du renseignement. Elle s’ajouterait alors à celle qui est actuellement envisagée pour des raisons financières, et elle devrait être de plus grande ampleur.

2) Une suppression graduelle des aspects violents de la soi-disant “guerre contre la terreur”, mais un maintien des moyens policiers traditionnels de lutte contre le terrorisme.

3) La récente intensification du militarisme US peut être attribuée en grande partie à l’“état d’urgence” décrété le 14 septembre 2001, et renouvelé chaque année depuis cette date par les présidents des États-Unis successifs. Cet état d’urgence doit être immédiatement interrompu, et ce que l’on appelle les mesures de “continuité du gouvernement” (COG pour Continuity of Government) qui lui sont associées doivent être réévaluées. Elles incluent la surveillance et les détentions sans mandats, ainsi que la militarisation de la sécurité intérieure aux États-Unis. (44)

4) Un retour aux stratégies qui dépendent essentiellement de la police civile et du renseignement pour traiter le problème du terrorisme.

Quarante ans plus tôt, j’en aurais appelé au Congrès pour qu’il entreprenne ces démarches nécessaires à dissiper l’état de paranoïa dans lequel nous vivons actuellement. Aujourd’hui, j’en suis arrivé à penser que cette institution est elle-même dominée par les cercles de pouvoir qui tirent profit de ce que j’ai nommé la Machine de guerre globale des États-Unis. Dans ce pays, les soi-disant “hommes d’État” sont autant impliqués dans le maintien de la suprématie de leur nation que ne l’étaient leurs prédécesseurs britanniques.

Toutefois, mentionner cela ne revient pas à désespérer de la capacité qu’ont les États-Unis à changer de direction. Nous devrions garder à l’esprit que les protestations politiques intérieures ont joué un rôle déterminant pour stopper une guerre injustifiée au Vietnam il y a quarante ans. Il est vrai qu’en 2003, des manifestations comparables – impliquant un million de personnes aux États-Unis – n’ont pas suffi à empêcher l’entrée de leur pays dans une guerre illégale en Irak. Néanmoins, ce grand nombre de manifestants, rassemblés dans une période relativement courte, était impressionnant. La question est aujourd’hui de savoir si les militants peuvent adapter leurs tactiques aux nouvelles réalités afin de monter une campagne de protestation durable et efficace.

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Pendant quarante ans, sous l’apparence de la planification pour la continuité du gouvernement (COG), La Machine de guerre américaine s’est préparée à neutraliser les manifestations urbaines contre la guerre. En comprenant ce processus, et en utilisant l’exemple des folies de l’hyper-militarisme britannique, les mouvements antiguerre actuels doivent apprendre à exercer des pressions coordonnées au sein des institutions des États-Unis – pas seulement en “occupant” les rues avec l’aide des sans-abri –. Il ne suffit pas de dénoncer les disparités de revenus croissantes entre les riches et pauvres, comme le faisait Winston Churchill en 1908. Nous devons aller plus loin afin de comprendre que les origines de ces inégalités résident dans des arrangements institutionnels qui peuvent être corrigés – bien que les institutions soient dysfonctionnelles –. Et l’un des principaux arrangements dont il est ici question est la soi-disant “guerre contre la terreur”.

Il est impossible de prédire le succès d’un tel mouvement. Mais je crois que les développements globaux persuaderont un nombre croissant de citoyens des États-Unis que celui-ci est nécessaire. Il devrait rassembler un large éventail de l’électorat, des lecteurs progressistes de ZNet et de Democracy Now aux partisans libertariens de Murray Rothbard et de Ron Paul.

Et je crois également qu’une minorité antiguerre bien coordonnée et non-violente peut l’emporter. Elle regrouperait entre deux et cinq millions de personnes, leur action s’appuyant sur les ressources de la vérité et du bon sens. Aujourd’hui, les institutions politiques clés des États-Unis sont à la fois dysfonctionnelles et impopulaires. En particulier, le Congrès a un taux d’approbation d’environ 10%. La résistance acharnée du monde de la richesse personnelle et entrepreneuriale face aux réformes raisonnables est un problème encore plus grave ; mais plus les riches montrent ouvertement leur influence antidémocratique, plus la nécessité de restreindre leurs abus deviendra évidente. Récemment, ils ont ciblé des membres du Congrès pour les exclure de cette institution, ces derniers étant « coupables » de s’être compromis pour résoudre des problèmes gouvernementaux. Dans ce pays, il existe certainement une majorité de citoyens à mobiliser pour que l’on en revienne à la défense du bien commun.

De nouvelles stratégies et techniques de protestation seront clairement nécessaires. Le but de cet article n’est pas de les définir. Toutefois, il est à prévoir que les futures manifestations – ou cyber-manifestations – feront un usage plus habile d’Internet.

Encore une fois, nul ne peut prédire avec confiance la victoire dans cette lutte pour le bien commun contre les intérêts particuliers et les idéologues ignorants. Mais avec le danger croissant d’un conflit international désastreux, la nécessité de se mobiliser pour défendre l’intérêt général est de plus en plus évidente. L’étude de l’Histoire est l’un des meilleurs moyens d’éviter sa répétition.

Ces espoirs de voir émerger un mouvement de protestation sont-ils irréalistes ? Très probablement. Mais quoi qu’il en soit, je suis convaincu que ce mouvement est nécessaire. 

 

Peter Dale Scott

lire :

La Machine de guerre américaine, de Peter Dale Scott,

Notes

1. Oliver Villar et Drew Cottle, MI>Cocaine, Death Squads, and the War on Terror: U.S. Imperialism and Class Struggle in Colombia (Monthly Review Press, New York, 2011) ; Peter Watt et Roberto Zepeda, Drug War Mexico: Politics, Neoliberalism and Violence in the New Narcoeconomy (Zed Books, Londres, 2012) ; Mark Karlin, « How the Militarized War on Drugs in Latin America Benefits Transnational Corporations and Undermines Democracy », Truthout, 5 août 2012.

2. Peter Dale Scott, La Machine de guerre américaine : la Politique profonde, la CIA, la drogue, l’Afghanistan… (Éditions Demi-Lune, Plogastel Saint-Germain, 2012), pp.317-41.

3. Patrick Cockburn, «Opium: Iraq’s deadly new export», Independent (Londres), 23 mai 2007.

4. Scott, La Machine de guerre américaine, pp.204-12.

5. Voir Mark Karlin, « How the Militarized War on Drugs in Latin America Benefits Transnational Corporations and Undermines Democracy», Truthout, 5 août 2012.

6. Sekhara Bandyopadhyaya, From Plassey to Partition: A History of Modern India (Orient Longman, New Delhi, 2004), p.231.

7. Kevin Phillips, Wealth and Democracy: A Political History of the American Rich (Broadway Books, New York, 2002), p.185.

8. « Les graines de la ruine impériale et du déclin national – le fossé anormal entre les riches et les pauvres […] la croissance fulgurante d’un luxe vulgaire et oisif – sont les ennemis de la Grande-Bretagne » (Winston Churchill, cité dans Phillips, Wealth and Democracy, p.171).

9. John A. Hobson, Imperialism (Allen and Unwin, Londres, 1902 ; réimpression de 1948), p.6. À cette époque, le principal impact de ce livre en Grande-Bretagne fut de stopper définitivement la carrière d’économiste de John A. Hobson.

10. Hobson, Imperialism, p.12. Cf. Arthur M. Eckstein, « Is There a ‘Hobson–Lenin Thesis’ on Late Nineteenth-Century Colonial Expansion? », Economic History Review, mai 1991, pp.297-318 ; voir en particulier pp.298-300.

11. Peter Dale Scott, «The Doomsday Project, Deep Events, and the Shrinking of American Democracy, Asia-Pacific Journal: Japan Focus, 21 janvier 2011.

12. Voir Ralph Raico, Introduction, Great Wars and Great Leaders: A Libertarian Rebuttal (Mises Institute, Auburn, AL, 2010).

13. Carroll Quigley, Tragedy and Hope: A History of the World in Our Time (G,S,G, & Associates, 1975) ; Carroll Quigley, The Anglo-American Establishment (GSG Associates publishers, 1981). Discussion dans Laurence H. Shoup et William Minter, The Imperial Brain Trust: The Council on Foreign Relations & United States Foreign Policy (Monthly Review Press, New York, 1977), pp.12-14 ; Michael Parenti, Contrary Notions: The Michael Parenti Reader (City Lights Publishers, San Francisco, CA, 2007), p.332.

14. Au sujet des intérêts – peu remarqués par les observateurs –, des compagnies pétrolières dans les champs pétrolifères offshore du Cambodge, voir Peter Dale Scott, The War Conspiracy: JFK, 9/11, and the Deep Politics of War (Mary Ferrell Foundation, Ipswich, MA, 2008), pp.216-37.

15. Thomas Pakenham, Scramble for Africa: The White Man’s Conquest of the Dark Continent from 1876-1912 (Random House, New York, 1991).

16. Voir les différents livres de Barbara Tuchman, notamment The March of Folly: From Troy to Vietnam (Knopf, New York, 1984).

17. Pakenham, ibidem.

18. E. Oncken, Panzersprung nach Agadir. Die deutsche Politik wtihrend der zweiten Marokkokrise 1911 (Dusseldorf, 1981). En allemand, l’expression Panzersprung est devenue une métaphore pour toute démonstration gratuite de diplomatie de la canonnière.

19. Thom Shanker, «Global Arms Sales Dropped Sharply in 2010, Study Finds», New York Times, 23 septembre 2011.

20. Thom Shanker, «U.S. Arms Sales Make Up Most of Global Market», New York Times, 27 août 2012.

21. Stephen Ambrose, Eisenhower: Soldier and President (Simon and Schuster, New York, 1990), p.325.

22. Robert Dallek, An unfinished life: John F. Kennedy, 1917-1963 (Little, Brown and Co., Boston, 2003.), p.50.

23. Shanker, «U.S. Arms Sales Make Up Most of Global Market», New York Times, 27 août 2012.

24. Peter Dale Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial : 50 ans d’ambitions secrètes des Etats-Unis, (Éditions Demi-Lune, Paris, 2010), pp.66-72.

25. Scott Shane et Andrew W. Lehren, «Leaked Cables Offer Raw Look at U.S. Diplomacy», New York Times, 29 novembre 2010. Cf. Nick Fielding et Sarah Baxter, «Saudi Arabia is hub of world terror: The desert kingdom supplies the cash and the killers», Sunday Times (Londres), 4 novembre 2007.

26. Les Nations Unies ont listé les antennes de l’International Islamic Relief Organization (l’IIRO, une filiale de la Rabita) en Indonésie et aux Philippines comme propriétés ou partenaires d’al-Qaïda.

27. Voir Peter Dale Scott, «La Bosnie, le Kosovo et à présent la Libye : les coûts humains de la collusion perpétuelle entre Washington et les terroristes», Mondialisation.ca, 17 octobre 2011 ; voir également William Blum, «The United States and Its Comrade-in-Arms, Al Qaeda», Counterpunch, 13 août 2012.

28. Christopher Boucek, «Yemen: Avoiding a Downward Spiral», Carnegie Endowment for International Peace, p.12.

29. « In Yemen, ‘Too Many Guns and Too Many Grievances’ as President Clings to Power», PBS Newshour, 21 mars 2011.

30. Robert Lacey, The Kingdom: Arabia and the House of Sa’ud (Avon, New York, 1981), pp.346-47, p.361.

31. John Kerry, Al Qaeda in Yemen and Somalia: A Ticking Time Bomb: a Report to the Committee on Foreign Relations (U.S. G.P.O., Washington, 2010), p.10.

32. Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, pp.214-20.

33. Scott Shane et Andrew W. Lehren, «Leaked Cables Offer Raw Look at U.S. Diplomacy», New York Times, 29 novembre 2010.

34. Nick Fielding et Sarah Baxter, «Saudi Arabia is hub of world terror: The desert kingdom supplies the cash and the killers», Sunday Times (Londres), 4 novembre 2007 : « Des religieux extrémistes envoient une multitude de recrues dans certains des points chauds les plus violents au monde. Une analyse de NBC News suggère que les Saoudiens représentent 55% des combattants étrangers en Irak. On les retrouve également parmi les plus intransigeants et les plus militants. »

35. Rachel Ehrenfeld, «Al-Qaeda’s Source of Funding from Drugs and Extortion Little Affected by bin Laden’s Death», Cutting Edge, 9 mai 2011.

36. Sunday Times (Londres), 4 novembre 2007.

37. BBC, 17 juillet 2012,.

 

38. Al-Jazira, 19 juillet 2012.

39. The Weekly Standard, 30 mai 2005. Cf. Newsweek, 30 mai 2005. Adapté d’Hilmi Isik, Advice for the Muslim (Hakikat Kitabevi, Istanbul).

40. David Ottaway, «The King and Us: U.S.-Saudi Relations in the Wake of 9/11», Foreign Affairs, mai-juin 2009.

41. Barak Ravid, «U.S. Envoy: Arab Peace Initiative Will Be Part of Obama Policy», Haaretz, 5 avril 2009. David Ottaway, «The King and Us: U.S.-Saudi Relations in the Wake of 9/11», Foreign Affairs, mai-juin 2009.

42. Charles Krauthammer, «At Last, Zion: Israel and the Fate of the Jews», Weekly Standard, 11 mai 1998.

43. «Nous n’avons aucune idée de comment finirait une telle guerre», déclara [Brzezinski]. «L’Iran a des moyens militaires, il pourrait riposter en déstabilisant l’Irak» (Salon 14 mars 2012).

44. Voir Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, pp.257-331 ; Peter Dale Scott, «La continuité du gouvernement étasunien: L’état d’urgence supplante-t-il la Constitution? », Mondialisation.ca, 6 décembre 2010.

samedi, 22 décembre 2012

La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ?

La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ?

par Alexandre LATSA

Ex: http://french.ruvr.ru/

La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ? 

   

Le Premier ministre albanais Sali Berisha a prôné l’octroi de la nationalité albanaise à tous les Albanais, où qu’ils résident. Cette déclaration a été faite lors d’une visite de la ville de Vlora où l’indépendance de l’Etat Albanais a été prononcée, il y a juste 100 ans. A l’époque l’Albanie venait tout juste de se libérer du joug ottoman.

Cette déclaration fait suite a une autre déclaration, commune cette fois, que Sali Berisha avait fait avec son homologue Kosovar Hashim Thaçi il y a quelques semaines, promettant l'union de tous les Albanais. L’endroit était, il faut le dire bien choisi, puisque l’immense majorité des habitants du Kosovo y est aujourd’hui d’origine albanaise, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Lors de la guerre des Balkans en 1913, les serbes constituent encore la majorité de la population. En 1941, le Kosovo est rattaché à la Grande Albanie (déjà) sous protectorat fasciste italien. Après la guerre, le maréchal Tito interdira l’immigration albanaise car la Yougoslavie ne pouvait selon lui être forte qu’avec une Serbie la plus faible possible. En 1974, c’est du reste lui qui attribue au Kosovo le statut de province autonome, statut qui sera supprimé par Slobodan Milosevic en 1989, alors que les Serbes ne représentent déjà plus que 15 % de la population.

Lorsqu’en 2008 le Kosovo se déclare indépendant, prés d’une décennie après l’intervention militaire occidentale, peu de commentateurs mettent le doigt sur l’Albanité dominante de ce nouveau petit état. L’heure est au contraire à la fête pour ce peuple soi disant oppressé et qui accède enfin à la liberté. Au sein de la plupart des pays Occidentaux et de l’Union Européenne, la reconnaissance est instantanée, sans que ne se pose la question du traitement de la minorité serbe et de l’avenir qui lui était réservé, malgré le terrible précédent de 2004, lorsque les chrétiens avaient été victimes de pogroms, les églises brulées, et les droits humains les plus élémentaires bafoués. Il est vrai que l’Europe, pardon l’UE, avait à cette époque d’autres priorités : l’organisation essentielle d’une gaypride a Belgrade.

Il aura donc fallu seulement quatre ans pour que la farce de l’indépendance du Kosovo apparaisse enfin publiquement. Seulement quatre ans pour que le Premier ministre albanais donne raison aux nationalistes serbes qui ont eux toujours affirmé affronter non pas les Kosovars (les habitants de la région du Kosovo étant des serbes) mais bel et bien des Shqiptars, dans un nouvel épisode du conflit ancestral qui oppose depuis prés de 6 siècles dans les Balkans les Slaves orthodoxes aux fils de convertis de l’empire Ottoman. Le soutien occidental à la création du Kosovo et l’acharnement contre la Serbie peuvent sembler complètements inexplicables. Pourtant de 1991 à 2008, une seule et même logique a animé les stratèges américains: la destruction de la Serbie, afin que celle-ci soit la plus faible possible a l’avenir, au moment historique inévitable ou elle allait de nouveau se tourner vers la Russie. Bien sûr, il fallait dans le même temps une Russie également affaiblie au maximum. Si de 1991 à 2000 une guerre militaire et médiatique a été menée contre la Serbie de Milosevic en vue de son anéantissement, dans le même temps, c’est une guerre économique et morale qui était menée contre la Russie d’Eltsine. La croisade contre le monde communiste s’est transformée en croisade contre le monde orthodoxe, et contre son centre névralgique et politique le plus souverain : la Russie. Le théoricien du containment russe en Eurasie, Zbigniew Brezinski, affirmait lui-même en 2007 que: « Le principal ennemi de l’Amérique était désormais l’église orthodoxe russe». La création de la grande Albanie peut sans doute être vue dans ce sens historique et géostratégique. Elle est une nouvelle allumette jetée, une allumette qui pourrait créer une étincelle et déclencher un nouvel incendie dans le brasier balkanique. Cet incendie aurait pour conséquence d’affaiblir un peu plus l’Europe, mais aussi de déstabiliser un peu plus le monde orthodoxe (Macédoine, Grèce, Monténégro, Serbie…) et de freiner son rapprochement avec la Russie. Par ricochet, c’est donc l’influence russe en Europe de l’Est qui serait remise en cause, et donc son rapprochement avec l’Europe de l’Ouest. Ce faisant, l’Amérique aurait atteint une nouvelle fois son objectif essentiel : éviter un rapprochement continental et européen entre les mondes catholiques et orthodoxes.

Meyssan: „Die syrischen Terroristen wurden von der UCK im Kosovo ausgebildet“

Meyssan: „Die syrischen Terroristen wurden von der UCK im Kosovo ausgebildet“

Interview mit dem serbischen Magazin Geopolitika

 

http://www.voltairenet.org/article176872.html

Thierry Meyssan beantwortet Fragen der serbischen Zeitschrift Geopolitika. Er kommt zurück auf seine Interpretation der Ereignisse vom 11. September, auf die Ereignisse von Syrien und die aktuelle Lage in Serbien.

Voltaire Netzwerk | Belgrad (Serbien) | 7. Dezember 2012

Geopolitika : Herr Meyssan, Sie haben Weltruhm erworben, als Sie das Buch L’Effroyable imposture veröffentlichten, das die offizielle Version von den amerikanischen Behörden über den Terroranschlag vom 11. September 2001 in Frage stellte. Ihr Buch ermutigte andere Intellektuelle ihre Zweifel über dieses tragische Ereignis zum Ausdruck zu bringen. Könnten Sie unseren Lesern kurz sagen, was tatsächlich an diesem 11. September passiert ist, was im Gebäude des Pentagons einschlug oder explodierte: war es ein Flugzeug oder etwas anderes? Was passierte mit den Flugzeugen, die in den Zwillingstürmen einschlugen, vor allem was mit dem dritten Gebäude neben diesen Türmen geschah? Was ist der tiefere Zusammenhang dieses Angriffs, der globale Auswirkungen hatte, und die Welt verändert hat?

Thierry Meyssan:Es ist erstaunlich, dass die Weltpresse die offizielle Version weitergeleitet hat, einerseits weil sie absurd ist, andererseits weil sie nicht in der Lage ist, manche der Ereignisse zu erklären.

Die Idee, dass ein in einer Höhle in Afghanistan hausender Fanatiker und etwa zwanzig mit Teppichmessern ausgestatteten Personen das World Trade Center zerstören und in das Pentagon einschlagen hätten können, bevor die weltweit mächtigste Armee Zeit hätte zu reagieren, ist nicht einmal eines Trickfilms würdig. Aber je grotesker die Geschichte, desto weniger stellen die westlichen Journalisten Fragen.

Andererseits spiegelt die offizielle Version weder die Börsenspekulation auf die betroffenen Unternehmen wieder, die Opfer dieser Angriffe wurden, noch das Feuer des Anhangs des Weißen Hauses, noch den Zusammenbruch des dritten Turms des World Trade Center am Nachmittag. So viele Ereignisse, die im Abschlussbericht der Präsidenten Kommission nicht einmal erwähnt werden.

Grundsätzlich spricht man nie von dem einzig Wichtigen dieses Tages: nach dem Anschlag auf das World Trade Center wurde der Regierungsplan der Kontinuität (COG) gesetzeswidrig aktiviert. Es gibt ein Verfahren im Falle eines nuklearen Krieges. Falls man die Vernichtung der zivilen Behörden konstatiert, übernimmt eine alternative Militärregierung das Ruder. Um 10h30 wurde dieser Plan aktiviert, obwohl die zivilen Behörden noch immer in Kapazität waren, ihre Verantwortung auszuüben. Die Macht kam in die Hände des Militärs, das sie erst um 16 h30 den Zivilisten zurückgab. Während dieser Zeit gingen Kommandos fast alle Mitglieder des Kongresses und Mitglieder der Regierung einholen, um sie zur Gewährleistung der Sicherheit in Antiatom-Notunterkünften unterzubringen. Es gab daher einen Militärputsch von ein paar Stunden, nur für eine Zeitspanne, die die Putschisten benötigten, um ihre politische Linie aufzuerlegen: Notfalls Zustand im Inland und globalen Imperialismus im Ausland.

Am 13. September wurde der Patriot Act im Senat vorgelegt. Dies ist kein Gesetz, sondern ein dicker Anti-Terror-Code, dessen Verfassung in den vergangenen zwei bis drei Jahren im geheimen durchgeführt wurde. Am 15. September billigte Präsident Bush den Plan der Welt-”Matrix” zur Schaffung eines umfassenden Systems von Entführung, geheimen Gefängnissen, Folter und Mord. In dieser selben Sitzung billigte er einen Plan für die aufeinanderfolgenden Angriffe auf Afghanistan, Irak, Libanon, Libyen, Syrien, Somalia, Sudan und auf den Iran. Sie können sehen, dass die Hälfte des Programms bereits erledigt ist.

 

Diese Attentate, dieser Staatsstreich und die folgenden Verbrechen, wurden durch den tiefen Staat (in dem Sinne, in dem dieser Begriff verwendet wird, um die geheime militärische Macht in der Türkei und Algerien zu beschreiben) organisiert. Diese Ereignisse wurden von einer sehr geschlossenen Gruppe entworfen: die Straussianer, d. h. die Anhänger des Philosophen Leo Strauss.

Dies sind die gleichen Personen, die den US-Kongress 1995 ermutigt hatten, aufzurüsten und die die Zerstückelung Jugoslawiens organisiert haben. Wir müssen zum Beispiel daran erinnern, dass Alija Izetbegovic Richard Perle zum politischen Berater hatte, Osama Bin Laden zum Militärberater und Bernard-Henri Lévy zum Berater der Medien hatte.

Geopolitika: Ihr Buch und Ihre anti-amerikanische Haltung, die Sie in Ihrem unabhängigen Netzwerk Voltaire frei geäußert haben, wurden Quelle von Problemen, die Sie persönlich mit der Verwaltung des ehemaligen französischen Präsidenten Nicolas Sarkozy hatten. Könnten Sie uns darüber ein bisschen mehr sagen? In der Tat hatten Sie in dem Artikel über Herrn Sarkozy, mit dem Titel: „Die Operation Sarkozy: Wie die CIA einen ihrer Agenten zum Präsidenten der Republik Frankreichs machte“, vertrauliche Informationen geschrieben, die an einen politisch-kriminellen Thriller erinnern.

Thierry Meyssan:Ich bin nicht antiamerikanisch. Ich bin Anti-imperialist und denke, dass die Menschen in den Vereinigten Staaten auch Opfer der Politik ihrer Führer sind.

Was Nicolas Sarkozy betrifft zeigte ich, dass er während seiner Jugend in New York von Botschafter Frank Wisner Jr. erzogen wurde. Diese Person ist einer der wichtigsten Offiziere der CIA, die von seinem Vater Frank Wisner Sr. gegründet wurde. Die Karriere von Nicolas Sarkozy war daher völlig von der CIA geprägt. Es war daher nicht verwunderlich, dass er als Präsident der französischen Republik Washingtons Interessen und nicht die von den Franzosen verteidigt hatte.

Die Serben kennen Frank Wisner Jr. gut: Er war es, der die einseitige Unabhängigkeit des Kosovo als Sonder-Vertreter des Präsidenten der Vereinigten Staaten organisiert hat.

Ich erklärte all dies im Detail während einer Intervention im Eurasian Media Forum (Kasachstan) und man bat mich, es in einem Artikel für Odnako (Russland) zu entwickeln. Durch einen zeitlichen Zufall wurde er während des Georgien-Krieges veröffentlicht, genau in dem Moment, als Sarkozy nach Moskau kam. Ministerpräsident Vladimir Putin hat das Magazin auf den Tisch gelegt, bevor er begann, mit ihm zu diskutieren. Dies hat natürlich mein Verhältnis mit Sarkozy nicht verbessert.

Geopolitika: Herr Meyssan, wie ist die aktuelle Situation in Syrien, die Situation an der Front und die Situation in der syrischen Gesellschaft? Sind Katar und Saudi-Arabien, sowie die westlichen Länder, die das politische System des Präsidenten Bachar El Assad stürzen wollen, sind sie nah an der Vollendung ihres Ziels?

Thierry Meyssan:Von 23 Millionen Syrern unterstützen etwa 2 bis 2,5 Millionen die bewaffneten Gruppen, die versuchen, das Land zu destabilisieren und seine Armee zu schwächen. Sie haben die Kontrolle über ein paar Städte und große ländliche Gebiete übernommen. In keinem Fall sind diese bewaffneten Gruppen in der Lage, das Regime zu stürzen.

Der westliche ursprüngliche Plan hat vorgesehen, dass terroristische Aktionen einen Zyklus von Provokation und Strafverfolgung schaffen würden, was internationale Intervention rechtfertigen sollte, nach dem Vorbild des UCK-Terrorismus und der Unterdrückung von Slobodan Milosevic, gefolgt von der NATO-Intervention. Beachten Sie im Vorbeigehen, dass es bescheinigt ist, dass militante Gruppen in Syrien von Mitgliedern der UCK auf dem Territorium des Kosovo für Terrorismus geschult wurden.

Dieser Plan scheiterte, weil Wladimir Putins Russland nicht das von Boris Jeltsin ist. Moskau und Peking haben der NATO das Eingreifen verboten und seitdem verfault die Situation.

Geopolitika: Was wollen die Vereinigten Staaten, Frankreich, Großbritannien, Saudi-Arabien und der Katar durch den Sturz des Präsidenten Al-Assad erreichen?

Thierry Meyssan:Jedes Mitglied der Koalition hat sein eigenes Interesse an diesem Krieg und glaubt, es erreichen zu können, obwohl diese Interessen manchmal mit einander in Konflikt stehen.

Auf politischer Ebene besteht der Wille, die “Achse des Widerstandes gegen den Zionismus” (Iran-Irak-Syrien-Hisbollah-Palästina) zu brechen. Es gibt auch weiterhin den Willen zum „Umbau des Nahen und mittleren Osten“.

Aber das wichtigste ist das wirtschaftliche Interesse: riesige Reserven von Erdgas wurden im Osten des Mittelmeeres entdeckt. Das Zentrum der Lagerstätte ist in der Nähe von Homs in Syrien (genauer gesagt in Qârâ).

Geopolitika: Könnten Sie uns etwas mehr über den Al-Kaida Aufstand in Syrien sagen, deren Beziehungen zu den Vereinigten Staaten nicht wenig widersprüchlich sind, wenn man sich ihre Aktionen auf dem Boden anschaut? Sie sagten in einem Interview, dass die Beziehungen zwischen der NATO und Abdelhakim Belhadj fast institutionalisiert seien. Für wen führt Al-Kaida eigentlich Krieg?

Thierry Meyssan:Al-Kaida war ursprünglich nur der Name der Datenbank, der Computerdatei, der nach Afghanistan entsandten arabischen Mujaheddin, um gegen die Sowjets zu kämpfen. Durch eine Erweiterung hieß man Al-Qaida die Dschihad-Welt, in der Söldner angeworben wurden. Dann nannte man Al-Qaida die Veteranen von Bin Laden und durch noch eine Erweiterung, alle Gruppen in der Welt, die der Bin Laden-Ideologie angehören.

Je nach den Anforderungen und der Perioden war diese Bewegung mehr oder weniger bedeutend. Während des ersten Krieges in Afghanistan, des Krieges in Bosnien und Tschetschenien, waren diese Söldner “Freiheitskämpfer”, weil sie gegen die Slawen kämpften. Dann, während des zweiten Afghanistan Krieges und der Irak-Invasion, waren sie “Terroristen”, weil sie gegen die GI’s kämpften. Nach dem offiziellen Tod von Bin Laden sind sie wieder “Freiheitskämpfer” geworden, während der Kriege von Libyen und Syrien, weil sie neben der NATO kämpfen.

In Wirklichkeit wurden diese Söldner immer von dem Clan der Sudeiris kontrolliert, einer pro-amerikanischen und ur-reaktionären Fraktion der saudischen Königsfamilie und speziell von Prinz Bandar Bin Sultan. Dieser, den George Bush Vater immer als ” seinen Adoptivsohn” (d.h. der intelligente Junge, den der Vater sich gewünscht hatte) präsentierte, hat niemals aufgehört, im Auftrag der CIA zu handeln. Auch als Al-Kaida die GI’s in Afghanistan und im Irak bekämpfte, geschah es immer noch im besten Interesse der Vereinigten Staaten, weil dies ihre militärische Präsenz rechtfertigte.

Es kam erst in den letzten Jahren, dass die Libyer innerhalb der Al-Kaida die Mehrheit bildeten. Die NATO benutzte sie daher natürlich zum Sturz des Regimes von Muammar el-Gaddafi. Sobald dies erledigt war, ernannte man die Nummer 2 der Organisation, Abdelhakim Belhaj, zum militärischen Gouverneur von Tripolis, obwohl er für seine Rolle in den Bombenanschlägen in Madrid von der spanischen Justiz gesucht wird. Anschließend haben sie ihn mit seinen Männern nach Syrien verlegt um dort zu kämpfen. Für ihren Transport verwendete die CIA die Ressourcen des Hohen Kommissars für Flüchtlinge dank Ian Martin, dem Sonderbeauftragten von Ban Ki-Moon in Libyen. Die angeblichen Flüchtlinge wurden in der Türkei in Lagern untergebracht, die ihnen als hintere Basis dienten, um Syrien anzugreifen und deren Zugang den türkischen Parlamentariern und der Presse verboten wurde.

Ian Martin ist auch Ihren Lesern bekannt: Er war Generalsekretär von Amnesty International, dann Vertreter des Hohen Kommissars für Menschenrechte von Bosnien und Herzegowina.

Geopolitika: Syrien ist nicht nur Ort eines Bürgerkrieges, sondern auch eines Medienkrieges und von Manipulationen. Wir bitten Sie als Zeuge, jemanden, der an Ort und Stelle weilt, uns zu sagen, was sich wirklich in Homs und Hula abgespielt hat.

Thierry Meyssan:Ich bin kein direkter Zeuge von dem, was in Hula geschah. Aber ich war eine Vertrauensperson in den Verhandlungen zwischen den syrischen und französischen Behörden während der Belagerung von dem islamischen Emirat Baba Amr. Die Dschihadisten hatten sich in diesem Stadtviertel von Homs verschanzt, von dem sie die Ungläubigen (Christen) und Ketzer (Schiiten) verjagt hatten. In der Tat blieben nur etwa 40 sunnitische Familien vor Ort, in der Mitte von 3000 Kämpfern. Diese Leute hatten die Scharia verhängt und ein “Revolutionstribunal” verurteilte mehr als 150 Personen zum Tode, indem sie ihnen die Kehle öffentlich durchschnitten.

Dieses selbsternannte Emirat wurde von französischen Offizieren heimlich geleitet. Die syrischen Behörden wollten den Sturm vermeiden und haben mit den französischen Behörden ausgehandelt, damit die Aufständischen sich ergaben. Schließlich konnten die Franzosen die Stadt bei Nacht verlassen und in den Libanon fliehen, während die loyalen Kräfte in das Emirat eindringen und die Kämpfer sich ergeben. Das Blutvergießen wurde so vermieden und es gab letztlich weniger als 50 Tote während der Operation.

Geopolitika: Neben den Alawiten sind auch die Christen Ziel in Syrien. Könnten Sie uns ein wenig mehr über die Verfolgung von Christen in diesem Land sagen und warum die so genannte westliche Zivilisation, deren Wurzeln christlich sind, keine Solidarität mit ihren Glaubensgenossen zeigt?

Thierry Meyssan:Die Dschihadisten vergehen sich vorrangig an jenen, die ihnen am nächsten stehen: zuerst an den progressiven Sunniten, dann an den Schiiten (einschließlich der Alawiten) und erst dann an den Christen. In der Regel foltern und töten sie kaum Christen. Jedoch vertreiben sie sie systematisch und stehlen ihr ganzes Eigentum. In der Nähe der nördlichen Grenze des Libanon gab die syrische freie Armee den Christen eine Woche, um zu fliehen. Es gab einen plötzlichen Exodus von 80000 Menschen. Wer nicht rechtzeitig geflohen war, wurde massakriert.

Das Christentum wurde vom Heiligen Paulus in Damaskus gegründet. Die syrischen Gemeinden sind älter als die des Westens. Sie haben die alten Rituale und einen sehr starken Glauben bewahrt. Die meisten sind orthodox. Diejenigen, die sich Rom angeschlossen haben, behielten ihre angestammten Riten bei. Während der Kreuzzüge kämpften die Christen des Orients mit den anderen Arabern gegen die vom Papst geschickten alten Haudegen. Heute kämpfen sie mit ihren Mitbürgern gegen die durch die NATO geschickten Dschihadisten.

Geopolitika: Kann man nächstes Jahr einen Angriff auf den Iran erwarten, und im Falle einer militärischen Intervention, was wäre die Rolle Israels? Ist der Angriff auf kerntechnische Anlagen das wahre Ziel von Tel-Aviv oder besteht er darin, dass Israel durch globale Strukturen, im Interesse einer breiten Destabilisierung der internationalen Beziehungen zu diesem Abenteuer hin gedrängt wird?

Thierry Meyssan:Es trifft sich, dass der Iran Träger einer Revolution ist. Heute ist er das einzige größere Land, das dem American Way of Life ein alternatives Modell der sozialen Organisation bietet. Die Iraner sind mystisch und ausdauernd. Sie lehrten die Araber die Kunst des Widerstands und widerstehen den Zionismus Projekten, nicht nur in der Region, sondern in der ganzen Welt.

Abgesehen davon, trotz seiner Aufschneiderei, kann Israel den Iran wirklich nicht angreifen. Und die Vereinigten Staaten selbst haben verzichtet ihn anzugreifen. Iran ist ein Land von 75 Millionen Einwohnern, wo jeder bereit ist, für sein Land zu sterben. Während die israelische Armee aus Jugendlichen besteht, deren militärische Erfahrung sich auf rassistische Ausschreitungen gegen die Palästinenser begrenzt und die US-Armee sich aus Arbeitslosen zusammensetzt, die nicht gewillt sind, für einen miserablen Söldnerlohn zu krepieren.

Geopolitika: Wie sehen Sie die Rolle Russlands im syrischen Konflikt und wie sehen Sie die Rolle des Präsidenten der Russischen Föderation, Wladimir Putin, der von der westlichen Presse stark verteufelt wird?

Thierry Meyssan:Die Verteufelung des Präsidenten Poutine durch die westliche Presse ist des Lasters Anerkennung der Tugend. Nachdem er sein Land wieder in Ordnung gebracht hatte, will Wladimir Putin ihm seinen gebührenden Platz in den internationalen Beziehungen zurückgeben. Er basierte seine Strategie auf die Kontrolle des, was die Hauptquelle der Energie im 21. Jahrhundert sein wird: das Gas. Gazprom wurde bereits das erste Gasunternehmen der Welt und Rosneft das erste Ölunternehmen. Er hat offensichtlich nicht die Absicht, die USA das syrische Gas an sich reißen zu lassen, noch auch den Iran sein eigenes Gas ohne Kontrolle ausbeuten zu lassen. Infolgedessen musste er in Syrien eingreifen und mit Iran ein Bündnis schließen.

Darüber hinaus wird Russland der wichtigste Garant für Völkerrecht, während die Westler im Namen einer Müll-Moral die Souveränität der Nationen verletzen. Man sollte die russische Macht nicht fürchten, weil sie dem Gesetz und dem Frieden dient.

Im Juni hat Sergej Lawrow in Genf einen Friedensplan ausgehandelt. Er wurde einseitig von den Vereinigten Staaten vertagt, aber sollte letztlich von Barack Obama während seiner zweiten Amtszeit umgesetzt werden. Er sieht die Bereitstellung von einer Kraft von UN-Friedenstruppen vor, hauptsächlich aus Truppen des KSVO bestehend. Darüber hinaus gesteht er die Beibehaltung von Baschar Al-Assad an der Macht zu, wenn das syrische Volk durch die Wahlurne so entscheidet.

Geopolitika: Was denken Sie über die Situation in Serbien und den schwierigen, von Serbien in den letzten zwei Jahrzehnten durchlaufenen Weg?

Thierry Meyssan:Serbien wurde durch die Reihe von Kriegen erschöpft, mit denen es konfrontiert war, vor allem dem der Eroberung des Kosovo durch die NATO. Es handelt sich tatsächlich um einen Eroberungskrieg, weil er mit der Amputation des Landes und der einseitigen Anerkennung durch die NATO-länder der Unabhängigkeit des Camp Bondsteel, d. h. des NATO-Stützpunkts endet.

Eine Mehrheit von Serben glaubte, sich der Europäischen Union nähern zu müssen. Dies verkennt die Tatsache, dass die Europäische Union die zivile Seite eines einzigartigen Stückes ist, dessen militärische Kehrseite die NATO ist. Historisch wurde die Europäische Union gemäß den geheimen Klauseln des Marshall-Plans geschaffen, sie war daher der NATO vorangegangenen, aber sie ist nicht weniger ein Teil desselben Projekts angelsächsischer Herrschaft.

Es kann sein, dass die Krise des Euro zu einem Zerfall der Europäischen Union führt. Staaten wie Griechenland und Serbien werden sich in diesem Fall spontan an Russland wenden, mit dem sie viele kulturelle Elemente und die gleiche Basis der Gerechtigkeit teilen. Geopolitika: Es wird Serbien mehr oder weniger direkt vorgeschlagen, den Kosovo aufzugeben, um in die Europäische Union gelangen zu können. Sie verfügen über umfangreiche Erfahrung auf internationalen Beziehungen und wir bitten Sie daher aufrichtig, ob Sie uns Ratschläge geben können, was Serben hinsichtlich der In- und ausländischen Politik machen sollte.

Thierry Meyssan:Es steht mir nicht zu, jemandem Rat zu geben. Ich persönlich bedauere nur, dass manche Staaten die Eroberung des Kosovo durch die NATO anerkannt haben. Seitdem wurde der Kosovo vor allem die Drehscheibe für Drogenhandel in Europa, Drogen, die unter dem wachsamen Schutz der US-Truppen in Afghanistan angebaut wurden. Kein Volk hat an dieser Unabhängigkeit im Geringsten profitiert, und schon gar nicht die Kosovaren, die jetzt von einer Mafia versklavt werden.

Geopolitika: Es gab zwischen Frankreich und Serbien eine starke Allianz, die ihre Bedeutung verlor, als Frankreich sich an der Bombardierung von Serbien im Rahmen der NATO 1999 beteiligte. Jedoch gibt es in Frankreich und Serbien immer noch Leute, die die “Freundschaft durch die Waffen” des ersten Weltkriegs nicht vergessen, und die meinen, dass man diesen kulturellen gebrochenen Beziehungen wieder neues Leben einhauchen sollte. Teilen Sie diese Ansicht?

Thierry Meyssan:Sie wissen, dass einer meiner Freunde, mit dem ich Le Pentagate schrieb, – über den Anschlag auf das Pentagon am 11. September mit einer Rakete und nicht mit einem virtuellen Flugzeug -, Oberst Pierre-Henri Bunel ist. Er wurde während des Krieges, wegen Spionage zu Gunsten von Serbien, durch die NATO verhaftet. Später wurde er an Frankreich zurückgegeben, das ihn vor Gericht stellte und zu zwei Jahren strengem Gefängnis statt lebenslanger Haft verurteilte. Dieses Urteil zeigt, dass er in Wirklichkeit auf Befehl seiner Vorgesetzten gehandelt hatte.

Frankreich, Mitglied der NATO, wurde zur Teilnahme an dem serbischen Angriff gezwungen. Aber Frankreich tat es unwillig, indem es Serbien eher heimlich half, statt es zu bombardieren.

Heute ist Frankreich in einer noch schlimmeren Situation. Es unterliegt einer Elite, die zum Schutz ihrer wirtschaftlichen Errungenschaften sich in den Dienst von Washington und Tel Aviv gestellt hat. Ich hoffe, dass meine Landsleute, die eine lange revolutionäre Geschichte teilen, schließlich diese korrupten Eliten vom Ruder vertreiben werden. Und dass Serbien gleichzeitig seine tatsächliche Unabhängigkeit wiedererlangt haben wird. Dann werden unsere beiden Völker sich spontan wiederfinden.

Geopolitika: Vielen Dank für Ihre Zeit.

Übersetzung
Horst Frohlich

vendredi, 21 décembre 2012

3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE:

3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE:
Verrouiller le continent, limiter la Chine…

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/
 
Le service de presse d’Army Times vient de rapporter que les Etats-Unis s’apprêtent à envoyer plus de 3 000 soldats un peu partout, en Afrique, pour 2013. Pour le Major Général, David R. Hogg, « En ce qui concerne notre mission, c’est un territoire vierge ». Menteur ! Depuis quelques années, de plus en plus de soldats américains stationnent sur le continent africain et même, si le Général Hogg ne le dit pas, le but de la mission américaine est claire : verrouiller au plus vite le continent africain.
 
  
Pour les Américains, il y a urgence face à l’avancée commerciale de la Chine sur tout le continent. En fait, l’armée américaine effectue annuellement à peu près une douzaine d’opérations importantes en Afrique et pour ces opérations, des troupes et du matériel, y compris sophistiqué, sont réellement engagées. Pour les Etats-Unis, avoir un pied, militairement, dans tous les coins du continent, limiterait le risque que leurs intérêts ne soient pas protégés dans des régions où de réelles menaces existent en ce qui concerne l’’accaparement de terres agricoles ou l’exploitation de minerais rares. 
 
 
Le Mali dont on parle beaucoup, a été le site, récemment, d’un exercice militaire US du  nom  de « Atlas Accord 12 » qui a fourni aux militaires maliens une formation dans le domaine aérien. Quelques hauts-gradés maliens ont été formés ou ont suivis des stages à West Point. En fait, Paris a lâché l’Afrique depuis longtemps et les Etats-Unis préfèrent faire le travail eux-mêmes, en tout cas, diriger les opérations, superviser dans le pré-carré français, les armées nationales qui étaient pourtant traditionnellement en relation avec Paris ou avec nos écoles militaires. 

Opérations US en Afrique en 2012
 
Pour illustrer cette ingérence américaine en Afrique, quoi de mieux que de dresser la liste des opérations américaines qui se sont déroulées, au cours de l’année 2012, en différents points du continent africain :
- « Cutlass Express », un exercice naval visant ce qu’on appelle la «piraterie» dans la région du Bassin de Somalie.
- « Africa  Endeavor 2012 », basée au Cameroun, centrée sur la formation et la coordination en communications militaires. Tous les « renseignements » passant maintenant par le réseau américain Echelon. Nous avions d’ailleurs, déjà dit ici, qu’au Sahel, la France est obligée de passer par les services américains pour savoir ce qui s’y passe dans le « détail » !
- « Obangame Express 2012 », exercice naval  pour assurer une présence dans le golfe de Guinée, région au cœur d’opérations pétrolières en Afrique occidentale.
- « Southern Accord 12 », basée au Botswana dont le but était d’établir des relations de travail entre les forces militaires d’Afrique australe et les Etats-Unis.
- « Western Accord 2012 »,  exercice militaire au Sénégal, impliquant tous les types d’opération, des exercices de tirs à la collecte d’informations et au combat de tireurs d’élite.
 
D’autres exercices de même nature aux noms tels que « African Lion », «Flintlock » et « Phoenix Express » ont aussi eu lieu. De plus, des unités de Gardes Nationaux US ont effectué des rotations dans des pays qui incluent entre autres, l’Afrique du sud, le Maroc, la Tunisie, le Nigéria, le Libéria et le Ghana. Des entreprises de sécurité privées américains se sont installées en Mauritanie et dans tout le Sahel.
 
Les communiqués de presse du US Africa Command (AFRICOM) suggèrent que ces opérations sont bénéfiques tant pour les Etats-Unis que pour l’Afrique. Leur message central est que les militaires US et Africains sont des partenaires dans la guerre contre le terrorisme et d’autres formes de soulèvement. Mais ce n’est pas en réalité du partenariat, c’est de la défense classique d’intérêts économiques et stratégiques.
 
25% des besoins américains en  pétrole vers 2015 seront africains

Un rapport du Bureau de Recherche du Congrès sur les plans d’exploitation US a été publié par WikiLeaks. On y lit « en dépit des conflits dans le delta du Niger et d’autres régions productrices de pétrole, le potentiel pour des forages en profondeur dans le golfe de Guinée est élevé et les analystes estiment que l’Afrique pourra fournir près de 25% des besoins américains en pétrole vers 2015. » 
 
 
Le document cite un officiel US du Département de la défense : « …la mission principale des forces US (en Afrique) est d’assurer que les champs pétrolifères du Nigéria …soient sûrs ». Au moins, le propos est-il clair. C’est pourquoi, les Etats-Unis seraient satisfaits que des actions militaires menées par des Africains visent les militants et les groupes mafieux qui sabotent les oléoducs et les opérations des  compagnies pétrolières occidentales en Afrique occidentale. Parallèlement, en raison de l’accroissement de leurs importations de pétrole, les Américains s’opposent vigoureusement  à toute velléité africaine d’exclure par la force les dites compagnies du Delta du Niger même si leurs pipelines qui fuient ont ruiné d’innombrables hectares de terres agricoles et d’eaux poissonneuses et ont provoqué un véritable désastre écologique de toute la région.
 
 
Les intérêts de l’Afrique sont, on le voit bien, en perpétuel conflit avec ceux des Etats-Unis comme avec ceux de la Chine. Les dirigeants africains continuent de leurrer leur peuple en s’attaquant souvent dans la presse africaine à la France ou aux Européens alors qu’ils se couchent honteusement, à tour de rôle, devant les Chinois ou les Américains. 
 
Curieusement, il n’y a pas eu de réaction africaine sérieuse à cette annonce du renforcement de la présence de soldats US sur leur sol. Si l’Europe était une puissance, si la France n’avait pas abandonné honteusement l’Afrique, le vrai partenariat, le seul partenariat possible, le partenariat euro-africain aurait pu préserver le continent africain de la politique des vautours et des chacals. 
 
On a mal à l’Afrique, on pleure l’Afrique américanisée ou chinisée. 

jeudi, 20 décembre 2012

Brzeziński: USA werden Israel nicht wie ein »dummer Esel« hinterhertrotten

Brzeziński: USA werden Israel nicht wie ein »dummer Esel« hinterhertrotten

Redaktion

Der führende amerikanische Geopolitiker Zbigniew Brzezinński hat die Versuche Israels, mit seinem Drängen auf einen Krieg gegen den Iran die amerikanische nationale Sicherheitspolitik massiv zu beeinflussen, scharf zurückgewiesen. Washington werde Tel Aviv nicht blind folgen, sollte sich Israel für ein einseitiges militärisches Vorgehen gegen den Iran entscheiden, erklärte er.

Weiter sagte Brzeziński, er rate Präsident Barack Obama davon ab, ein militärisches Vorgehen gegen den Iran zu unterstützen, wenn Israel einen Krieg begönne. Diese Bemerkungen fielen auf einer Konferenz des National Iranian American Council (NIAC) und der Vereinigung für Rüstungskontrollmaßnahmen (ACA).

Sollte Israel den Iran angreifen, bevor dieser die von den USA gezogenen »roten Linien« überschritten habe, besteht aus Sicht Brzezińskis für die USA keine »unmittelbare Verpflichtung, wie ein dummer Esel den Israelis hinterher zu trotten, was auch immer sie tun«. »Sollten sie einfach aufgrund der Annahme, die USA würden automatisch in diesen Krieg mit hineingezogen, einen Krieg beginnen, ist es meiner Ansicht nach eine Freundschaftspflicht, deutlich zu machen: ›Ihr werdet niemals für uns Entscheidungen treffen, die wichtige nationale Interessen berühren‹«, sagte er weiter. »Meiner Überzeugung nach haben die USA jedes Recht, ihre nationale Sicherheitspolitik selbst zu bestimmen. Dieser Auffassung würden sicherlich die meisten Amerikaner zustimmen. Und daher ist es wichtig, diesen Punkt in aller Deutlichkeit herauszustellen, und dies gilt in besonderem Maße, wenn wir uns ausdrücklich und verbindlich der israelischen Sicherheit verpflichtet fühlen.«

 

Textes sur la Syrie

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Textes sur la Syrie

Mediawerkgroep Syrië (MWS)  

http://mediawerkgroepsyrie.wordpress.com/2012/12/02/la-syrie-victime-dun-complot-une-preuve-de-plus/

dimanche, 02 décembre 2012

Le grand chemin vers Jérusalem : le Hamas trahit l’Iran et la Syrie

Le grand chemin vers Jérusalem : le Hamas trahit l’Iran et la Syrie

par Fida DAKROUB

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

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Lorsque l’émir du Qatar, Hamad, fut arrivé à Gaza, à la tête d’une importante délégation comprenant son épouse, Moza, et son premier ministre, Hamad – celui-ci un cheikh non pas un émir –, il fut accueilli par le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui eut organisé une cérémonie officielle grandiose pour l’occasion. Les deux hommes se tinrent côte à côte pendant que les hymnes nationaux palestinien et qatari furent joués. Certainement, un tapis rouge eut été déployé en son honneur ; et l’émir fut ensuite accueilli par un parterre de responsables du Hamas, dont les ministres du gouvernement de Gaza et un dirigeant en exil du mouvement, Saleh Arouri, venu dans le territoire palestinien pour cette occasion très glorieuse [1].

En plus, monsieur Taher al-Nounou, le porte-parole du chef du gouvernement du Hamas à Gaza, qui eût avalé sa langue en récitant les allégeances à son nouvel émir, déclara que cette visite avait une grande signification politique parce que c’était le premier dirigeant arabe – plutôt « arabique » selon notre nomenclature [2] – à briser le blocus politique [3].

Des fusées d’allégresse furent tirées, évidemment, dans le ciel de la bande de Gaza, assiégée, depuis un millénaire et quelque, par la soldatesque israélienne et la trahison arabe.

Dans les rues, des milliers de drapeaux palestiniens et qataris furent accrochés, ainsi que des photos géantes du cheikh Hamad : « Merci au Qatar qui tient ses promesses » (sic.) ; ou « Bienvenue » pouvait-on lire sur des panneaux le long de la route Salaheddine, qui parcourait le territoire palestinien du nord au sud.

L’émir a accepté d’augmenter l’investissement du Qatar de 254 à 400 millions de dollars, déclara monsieur Haniyeh, lors d’une cérémonie à Khan Younès, en présence de cheikh Hamad, pour poser la première pierre d’un projet de logements destinés à des familles palestiniennes défavorisées, qui porterait aussi le nom de son Allégresse : Hamad ou l’émir du Qatar.

Cette omniprésence de son Allégresse qui précéda l’opération militaire israélienne baptisée « pilier de défense », cette précipitation subite de l’influence qatarie à Gaza, cette extase des chefs du Hamas au point de passage de Rafah, touchés par le Saint-Esprit du despotisme obscurantiste arabique, cette montée de l’émir pendant qu’il descendait, cette apparition pendant qu’il se cachait, ce silence pendant qu’il parlait, ce bruit pendant qu’il se taisait n’étaient pas un privilège de sa nature, comme le proclamaient l’émir et ses adulateurs, ni une hallucination collective, comme l’affirmaient ses détracteurs, non, simplement un faux calcul de la part des chefs du Hamas au lendemain de leur trahison ignoble envers la Syrie et l’Iran.

La trahison du Hamas envers la Syrie et l’Iran

Avant toute chose, ce qui manquait aux médias « résistants » pendant le dernier cycle de violences à Gaza, c’était le courage ! Non celui d’insulter leur « ennemi », ici Israël, mais bien plutôt le courage de décortiquer le soi-disant « allié » quand il se fut transformé en Dalila, et « l’alliance » avec lui en la chevelure convoitée de Samson [4]. C’est ce que les médias libellés « résistants » n’osèrent pas faire en réaction de la trahison du Hamas envers la Syrie et l’Iran.

D’ailleurs, loin des fracas des obus et des missiles tirés des deux côtés, une question très simple s’imposa dès le premier jour des opérations militaires à Gaza, sur laquelle ni les médias arabes « résistants » ni ceux d’Israël n’eurent pas la « générosité » d’y répondre : Quelle mouche piqua le premier ministre israélien, monsieur Netanyahou, pour qu’il donne le feu vert à une opération militaire ? La simplicité d’une telle question, au point de départ, n’exclut pas une certaine difficulté à répondre, au point d’arrivée ; et par « répondre », nous n’attendons pas, évidemment, un tel ou tel brouhaha médiatique qui ne sert ni à présenter les faits objectifs d’une telle opération ni à « répondre » à la question ci-devant. Autrement dit, tout ce que l’on eut dit, tout ce que l’on eut publié, que ça fût par les médias israéliens ou par leurs « ennemis », les médias « résistants », ne constitua, du point de vue de l’analyse de discours, aucune matière analytique des faits objectifs menant à l’opération « pilier de défense » ; et la seule synthèse à tirer des deux discours, israélien et « résistant », c’est que les deux groupes eurent bien maîtrisé, pendant le déroulement des opérations militaires, l’art de la propagande !

En effet, dès le début de la campagne impérialiste contre la Syrie, en mars 2011, le Hamas prit le camp de la soi-disant « révolution syrienne », voire de la guerre impérialiste contre la Syrie ; justifiant le « déplacement du fusil d’une épaule à l’autre », selon une expression libanaise, comme « soumission à la volonté des peuples arabes » en plein printemps des Arabes [5].

Il suffit de faire le parallèle avec la visite du premier ministre du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, au Caire, le 24 février 2012, lorsqu’il eut salué ce qu’il appela « la quête du peuple syrien pour la liberté et la démocratie [6] » (sic.).

« Je salue le peuple héroïque de Syrie qui aspire à la liberté, la démocratie et la réforme », déclara monsieur Haniyeh devant une foule de partisans réunis dans la mosquée d’Al-Azhar, pour un rassemblement consacré à « soutenir » (sic.) la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, et le peuple syrien [7].

Il est intéressant de savoir aussi que la première visite officielle du premier ministre Haniyeh, hors du Gaza, fut pour les Frères Musulmans, dans leur quartier général de Moqattam au Caire, où il commenta que le Hamas était « un mouvement jihadiste des Frères musulmans avec un visage palestinien ».

Monsieur Haniyeh parlait devant une foule de partisans des Frères musulmans qui scandaient « Ni Iran ni Hezbollha » ; « Syrie islamique » ; « Dégage, Bachar, dégage espèce de boucher », tandis que sa Sainteté, monsieur Haniyeh, restait de marbre [8].

Ismaïl Haniyeh (à droite), chef du gouvernement du Hamas, avec le président du mouvement des Frères musulmans, Mohammed Badie, au Caire

D’ailleurs, il faut noter que le Hamas n’est pas seulement un mouvement islamiste palestinien, mais il est aussi issu d’une idéologie précise, celle des Frères musulmans, pires ennemis du pouvoir politique en Syrie. Ses trois fondateurs, Ahmed Yassin, Abdel-Aziz al-Rantissi et Mohammed Taha, étaient aussi issus des Frères musulmans ; ce qui explique la raison pour laquelle les chefs du Hamas se sont tournés contre le président syrien Bachar al-Assad, supporteur historique de la cause palestinienne, après qu’ils avaient reçu pendant de nombreuses années le soutien du pouvoir en Syrie face à Israël, pour se tourner brusquement 180°, pour se positionner dans le camp opposé à Damas, pour la trahir en prenant partie du camp de la Turquie, de l’Égypte et des émirats et sultanats arabiques du golfe Persique, pour se mettre en contradiction avec « l’axe-de-résistance », ou l’Arc chiite, selon la nomenclature de la réaction arabique et de l’impérialisme mondial.

Le Hamas sur le chemin d’un accord Oslo 2

Avant toute chose et selon Amos Harel, un analyste du quotidien israélien Haaretz, dès le début de l’opération militaire israélienne à Gaza, ni le Hamas ni Israël n’avaient intérêt à vagabonder dans une confrontation militaire prolongée, ni à s’engager dans une nouvelle « farce » comme celle de la guerre de Gaza en 2008 – 2009. En plus, Harel ajouta que l’évaluation des services de renseignements israéliens, rapportée au bureau du premier ministre Netanyahou, indiquait que le Hamas se considérait hors de la confrontation militaire, et n’avait pas intérêt à s’y mêler. Il précisa aussi que chaque fois que le Hamas devait choisir entre la valeur réelle de la résistance et le pouvoir politique, il choisissait toujours le deuxième [9].

Plusieurs indices nous entrainent à conclure ici que le Hamas se dirige vers un nouvel « Oslo », qui mènerait à une reconnaissance d’Israël.

Premièrement, en abandonnant « l’axe-de-résistance », en trahissant la Syrie et l’Iran, en recevant la bénédiction du Saint-Esprit de la réaction arabique, en se positionnant dans le camp des soi-disant « Arabes modérés », c’est-à-dire au sein de la guerre impérialiste contre la Syrie, le Hamas ouvre, en effet, une porte vers un nouvel « Oslo » qui mènerait à la reconnaissance d’Israël, parrainée, cette fois-ci, par l’émirat du Qatar. La visite « grandiose » de son Allégresse l’émir du Qatar à Gaza confirme cette hypothèse, surtout après que l’émir eut annoncé une aide de 400 millions de dollars US à Gaza [10] et 2 milliards de dollars à l’Égypte [11].

Deuxièmement, le parrainage de l’Égypte du dernier accord de cessez-le-feu entre Gaza et Israël, et sa conclusion subite, visait premièrement à couper le chemin aux autres organisations palestiniennes qui adoptent toujours le choix de la résistance, et qui ne se sont pas encore impliquées dans la Sainte-Alliance contre la Syrie, telles que le Jihad islamique, et le Front populaire pour la libération de la Palestine. À cela s’ajoute que l’intervention de l’Égypte et sa précipitation à déclarer un cessez-le-feu visaient aussi à maintenir l’autorité du Hamas à Gaza face au Jihad et au FPLP. Il faut noter ici que le Hamas ne prit part aux escarmouches qui précédèrent l’assassinat d’al-Jaabari entre Israël, d’un côté, et les organisations palestiniennes, de l’autre côté ; et que les combattants du Hamas ne tirèrent aucune balle contre Israël pendant les accrochages précédents ; leurs chefs ne voulaient pas se laisser entrainer dans une confrontation avec Israël, qui eût pu nuire à leur plan de se mettre sous la cape de l’émir du Qatar, Hamad. Plus tard, le Hamas fut obligé de prendre part des opérations militaires seulement après l’assassinat d’un de ses chefs militaires, al-Jaabari, sinon la « farce » eût été scandaleuse !

Troisièmement, lors de la déclaration au Caire du cessez-le-feu, le chef du Hamas, Khaled Machaal, ne fit la moindre allusion au rôle de la Syrie ni à celui de la République islamique de l’Iran, qui soutenaient, pendant de nombreuses années, la cause palestinienne, surtout le Hamas ; ce qui poussa le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à faire allusion à l’ingratitude et au manque de reconnaissance des chefs du Hamas envers l’Iran et la Syrie [12].

Quatrièmement, la « surprise des surprises » que nous firent les chefs du Hamas, c’était la dernière fatwa [13]prohibant, sous peine d’excommunication, les attaques contre Israël [14] !  Une telle fatwa sert à établir un fondement et une légitimité religieux pour un prochain accord de paix entre Israël et le Hamas, et cela à trois niveaux : celui des relations avec Israël, celui des relations intra-palestiniennes, et celui des relations interarabes.

De la fatwa du Hamas prohibant les opérations militaires contre Israël

Primo, au niveau des relations avec Israël, une telle fatwa faciliterait, dans un futur proche, la déclaration de Gaza comme un territoire « indépendant », non pas d’Israël, mais plutôt indépendant de la Cisjordanie ; là où le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, passe à Ramallah le restant de sa vie à lutter, pour ainsi dire, avec Simón Bolívar, contre la vacuité et l’ennui ; à chasser, dans son labyrinthe, les mouches vertes de son désœuvrement pénible [15].  En plus, cette fatwa confirmerait, avant toute chose, la frontière de la « Palestine » et l’officialiserait ! Non pas de la Palestine de 1948, ni celle de 1967, ni même celle de 1992, mais bien plutôt, une sorte de miniature d’une certaine Palestine quelconque et microscopique, qui s’étendrait tout au long de la côte méditerranéenne, du nord jusqu’au sud de la bande de Gaza !

Bravo Hamas ! Madre de Deus, nostro Sennor ! [16]

Secundo, au niveau intra-palestinien, une telle fatwa prohibe toute action militaire contre Israël, ce qui imposerait, par conséquent, le Hamas comme la seule autorité militaire, politique, civile et religieuse à Gaza, qui tiendrait seule la résolution de faire la guerre ou d’établir la paix avec Israël. Pourtant, cette « ascension » du Hamas au rang des dieux, officialiserait et institutionnaliserait non seulement son pouvoir à Gaza, mais aussi la division palestinienne et accélérerait la création de deux « entités » isolées et séparées l’une de l’autre par le territoire israélien : l’émirat du Hamas à Gaza et le comté de l’OLP en Cisjordanie.

Quelle comédie ! Quelle tragédie ! Et l’Éternel fut avec Josué, dont la renommée se répandit dans tout le pays [17].

Tertio, au niveau interarabe, la fatwa constitue une déclaration de la part du Hamas, aussi claire que le ciel bleu de Beyrouth au mois de juillet, indiquant la rupture complète avec le restant des pays arabes encore résistants à la normalisation avec Israël, et confirme aussi que la résistance n’est plus un choix ; et cela au grand dam du discours triomphaliste des fanfarons et des hâbleurs des médias palestiniens et de ceux libellés « résistants », au lendemain de la déclaration de la trêve entre Gaza et Israël.

Ce qui advint de Djeha-Hodja Nasreddin lorsqu’il coupa la branche sur laquelle il était assis

Djeha-Hodja Nasreddin était assis à califourchon sur une grosse branche de cerisier, ses culottes amples et son long burnous blanc enserrant sa taille et ses jambes se balançant d’un côté à l’autre, chaque fois qu’il maniait sa hache.

- Le salut sur toi, Djeha-Hodja Nasreddin Effendi ! Appela une voix en dessous.

- Sur toi le salut,  Khalid Effendi ! Dit Djeha-Hodja Nasreddin assis en équilibre sur la branche. Posant sa hache, il arrangea son turban qui avait glissé sur le côté.

- Tu vas tomber de cet arbre ! l’avertit Khalid, regardes comme tu es assis !

- Tu ferais mieux de regarder où tu marches, rétorqua Djeha-Hodja Nasreddin. Les gens qui regardent les cimes des arbres et les nuages sont sûrs de se cogner les orteils.

Soudain, la branche s’est retrouvée au sol, suivie par la hache, puis par Djeha-Hodja Nasreddin. Il était trop occupé pour remarquer qu’il était assis du mauvais côté de la branche qu’il était en train de couper.

En guise de conclusion, il nous paraît que le sort du Hamas, après la rupture avec la Syrie et l’Iran, et après la précipitation de ses chefs pour se soumettre sous la cape de l’émir du Qatar, ne serait, en aucun point, moins tragique que le sort du mullah Djeha-Hodja Nasreddin lorsqu’il eut coupé la branche sur laquelle il était assis. Coupé de son arrière-front – l’Iran et la Syrie –, la bande de Gaza se trouve désormais victime des humeurs des rois d’Israël.

Fida Dakroub, Ph.D

Site officiel de l’auteur : www.fidadakroub.net

Note

[1] L’Orient-Le Jour. (23 octobre 2012). « L’émir du Qatar, “premier dirigeant arabe à briser le blocus politique” à Gaza ». Récupéré le 15 novembre 2012 de

http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/784187/Lemir_du_Qatar,_%22premier_dirigeant_arabe_a_briser_le_blocus_politique%22_a_Gaza.html

[2] Nous distinguons dans nos écrits entre l’Arabe et l’Arabique ou l’habitant de la péninsule Arabique qui, vue son substrat culturel, se tient en opposition avec le premier, l’Arabe. Ce dernier eut créé en Syrie, précisément à Damas, et par l’entremise de la civilisation grecque et syriaque, ou chrétienne syrienne, l’une des plus grandes civilisations dans l’histoire humaine, la civilisation arabe.

[3] loc.cit.

[4] Parmi les textes de la Bible ayant inspiré les artistes, on trouve l’épopée de Samson et sa mésaventure avec Dalila. Cette histoire figure au Livre des Juges (13 : 1 – 16 : 22).

[5] L’auteur utilise l’expression ironique « le printemps des Arabes » au lieu du « printemps arabe ».

[6] France 24. (24 février 2012). « Le Hamas officialise son divorce avec le régime de Damas ». Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://www.france24.com/fr/20120224-leader-hamas-salue-resistance-peuple-syrien-contestation-ismail-haniyeh

[7] loc.cit.

[8] loc.cit.

[9] Harel, Amos (15 novembre 2012). “Gaza escalation doesn’t necessarily mean Israel is headed for war”. Publié dans Haaretz. Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://www.haaretz.com/blogs/east-side-story/gaza-escalation-doesn-t-necessarily-means-israel-is-headed-for-war.premium-1.478169#

[10] Rudoren, Jodi. (23 octobre 2012). “Qatar’s Emir Visits Gaza, Pledging $400 Million to Hamas”. Publié dans le The New York Times. Récupéré le 26 novembre 2012 de http://www.nytimes.com/2012/10/24/world/middleeast/pledging-400-million-qatari-emir-makes-historic-visit-to-gaza-strip.html?_r=1&

[11] Henderson, Simon. (22 octobre 2012). « Qatar’s emir visits Gaza ». Publié dans le Washington Institute. Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/qatars-emir-visits-gaza

[12] Une annonce en public du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://audio.moqawama.org/details.php?cid=1&linkid=3674

[13] Une fatwa est, dans l’islam, un avis juridique donné par un spécialiste de loi islamique sur une question particulière.

[14] Kamal, Sana. (27 novembre 2012). حماس تُحرّم خرق التهدئة وتسيّر دوريات حدوديّة Publié dans al-Akhbar. Récupéré le 26 novembre 2012 (vue le décalage de l’heure entre le Liban et le Canada) de

http://www.al-akhbar.com/node/172380

[15] Allusion au roman de Gabriel García Márquez «  Le Général dans son labyrinthe ». Il s’agit d’un conte romancé des derniers jours de Simón Bolívar, le libérateur et le leader de la Colombie ; il retrace aussi le voyage final de Bolívar de Bogotá à la côte nord de la Colombie dans sa tentative de quitter l’Amérique du Sud pour un exil en Europe.

[16] Mère de Dieu, notre Seigneur. Le manuscrit des Cantigas de Santa María est un des plus importants recueils de chansons monophoniques de la littérature médiévale en Occident, rédigé pendant le règne du roi de Castille Alphonse X dit El Sabio ou Le Sage (1221-1284).

[17] Le Livre de Josué, 6 : 27.

Docteur en Études françaises (The University of Western Ontario, 2010), Fida Dakroub est écrivain et chercheur en théorie bakhtinienne. Elle est  aussi militante pour la paix et les droits civiques.

Après Erdogan, Morsi ? Autant en emporte le vent

Après Erdogan, Morsi ? Autant en emporte le vent

Ex: http://www.dedefensa.org/

erdogan-mursi-gorus.jpgIl y a une semaine, nous constations la chute accélérée de la position du Turc Erdogan, qui n’avait pu réussir, au long de la crise de Gaza (Gaza-II), à se rétablir dans la perception de l’opinion musulmane et de celle du reste du monde. Gaza-II n’avait démontré qu’une chose : la toute-puissance de la position de Morsi, l’homme-clef de la crise, montrant de la fermeté vis-à-vis d’Israël tout en contrôlant le Hamas et en s’attirant le soutien enthousiaste de Washington. C’était effectivement le 23 novembre 2012 que tout cela était rapportét.

«D’un côté, il y a une appréciation générale selon laquelle Erdogan s’est trouvé dans cette crise à la remorque de Morsi, tandis que son attitude durant ces quelques jours est perçue plutôt comme de la gesticulation sans beaucoup de substance. […][S]elon un article du New York Times [… :] “The analysts stressed that while Turkey became a vocal defender of Palestinians and a critic of the Israeli regime, ‘it had to take a back seat to Egypt on the stage of high diplomacy.” […] “While most of the region’s leaders rushed to the nearest microphone to condemn Israel, the normally loquacious prime minister was atypically mute,” said Aaron Stein from a research center based in Istanbul. Stein added that while Erdogan was touring a factory that makes tanks, Egypt President Mohamed Morsi had “put his stamp on world réaction…»

• L’impression est immanquable : Erdogan est “perdu corps et bien”, Morsi est le grand homme d’une époque nouvelle… Combien de temps, cette “époque nouvelle” ? Eh bien, disons, une semaine, dix jours, deux semaines ? Aujourd’hui, Morsi est à la dérive ; l’on dirait presque, bientôt, qu’il est “perdu corps et bien”… Le constat semble aussi rapide que le temps qui passe et que l’Histoire se fait.

• Ces trois-quatre derniers jours, Morsi s’est trouvé entraîné dans le tourbillon d’une contestation qui prend des allures, une fois de plus, révolutionnaires, ou plutôt déstructurantes ; destructrices de structures encore si fragiles mises en place peu à peu depuis le départ de Moubarak, et dont Morsi avait pensé qu’elles suffiraient à canaliser les passions et les fureurs. Le schéma est assez simple : deux ou trois jours après sa “victoire” dans Gaza-II, au pinacle de sa puissance nouvelle, Morsi s’est jugé en position de force pour assurer son pouvoir intérieur en relançant sa querelle avec le pouvoir législatif, contre lequel il avait lancé jusqu’ici des assauts contenus et même retournés contre lui, et cette fois lui-même pour placer un coup décisif. Il semble que Morsi se soit trop appuyé sur ses conseillers juridiques, selon le journaliste Rana Mamdouh, du quotidien Al-Akhbar English, ce 27 novembre 2012 : «As Egyptian President Mohammed Mursi faces yet another showdown with the judiciary, this time over his recent decree placing himself beyond the power of the courts, sources tell Al-Akhbar that the real masterminds behind these disastrous decisions are Mursi’s advisors.»

Rana Mamdouh semble, d’après ses sources, assez pessimiste sur l’issue de la crise pour Morsi, qu’il voit dans une nouvelle capitulation du même Morsi face au pouvoir législatif : «The president, on the other hand, met with the Higher Judicial Council on Monday in an attempt to close the rift caused by the declaration. The meeting was widely seen as an attempt to find a way out while allowing Mursi to save face – this would be the fourth reversal of a presidential decision in relation to the judiciary.»

• …Pourtant, serait-on tentés d’écrire, Morsi semblait avoir assuré sa position, notamment auprès des USA. Justement : à quoi servent les USA aujourd’hui et qui s’en soucie vraiment, au Caire, dans la rue par où doit passer toute décision politique ? La caution des USA, n’est-ce pas la caution de l’incendiaire donnée à l’apprenti-pompier ? Le même Al-Akhbar English, du 27 novembre 2012, publie une rapide et savoureuse mise en situation sur son Live Blog, le 27 novembre au matin ; laquelle nous montre 1) que le côté américaniste est affolé et ne comprend plus rien à une situation qu’il n’a jamais comprise, avec l’ambassade tweetant que, finalement, elle serait plutôt contre Morsi et aux côtés des révolutionnaires, du peuple et des droits de l’homme ; 2) que les contestataires anti-Morsi n’ont rien à faire des manifestations diverses de l’américanisme affolé, sinon à leur faire passer texto le message qu’ils ne veulent plus des accords de Camp David (accord de paix Israélo-Égyptien)…

«Who cares what the US says anyways?

»Are the Americans back peddling on Mursi? Under Mubarak, the US maintained its opposition to the Brotherhood. When Mursi won the presidential election and made clear his intentions to maintain ties with Israel and keep providing them with fuel, the US backed him. It was just a few days ago that US Secretary of State Hillary Clinton praised Mursi's “leadership” on Gaza. Now today, the US Embassy in Cairo basically called Mursi a dictator or Twitter:

»“@USEmbassyCairo : The Egyptian people made clear in the January 25th revolution that they have had enough of dictatorship #tahrir”.

»Conveniently, the embassy failed to address the incident just outside its doors earlier today when an activist was killed by riot police. Those protesters aren't just sending a message to Mursi, they are also rallying against US meddling in their internal affairs, and in particular, Camp David.»

• Première conclusion (sous forme de question) : Morsi est-il en train de prendre une direction semblable à celle d’Erdogan, par d’autres voies ? Seconde conclusion : il semblait bien que ces deux dirigeants musulmans, supposés habiles, certainement réformistes et un poil révolutionnaire, populiste sans aucun doute, charismatiques, étaient du genre “qui a compris que la rue pèse d’un poids terrible” après le “printemps arabe” ; eh bien, sans doute ne l’ont-ils pas assez bien compris.

… Mais est-ce bien une question de “bien comprendre”, finalement ? L’impression générale, dans la région, est véritablement celle d’un tourbillon évoluant en spirale vers un trou noir, que plus personne ne peut espérer contrôler. La tension générale ne rend pas compte de lignes de force tendant à imposer leurs lois, mais au contraire d’un désordre grandissant, d’un chaos où s’accumulent toutes les composantes de la crise terminale du Système, de type postmoderniste. Tous les pays autour de la Syrie sont en train de se transformer en une sorte de Pakistan circulaire, encerclant la Syrie-Afghanistan. La Turquie attend la réponse la plus stupide possible de l’OTAN (un “oui”) à la requête la plus stupide possible qu’elle ait faite, de déployer des Patriot de pays de l’OTAN (on connaît leur redoutable et presque légendaire inefficacité) à la frontière syrienne, sous contrôle d’engagement de l’OTAN. Tout le reste est à l’avenant, avec l’hypothèque absolument terrifiante de la destinée de l’Arabie Saoudite, qui se trouve au seuil d’une période explosive et absolument déstructurante. Tous les grands projets plus ou moins teintés d’idéologie religieuse et activiste, sunnites, salafistes, etc., sont en train de s’évaporer sous la poussée du désordre, avec même le Qatar qui se retire de plus en plus, tandis que les diverses forces en présence se transforment de plus en plus en bandes, en réseaux du crime organisé, etc. La pathétique sottise américaniste-occidentaliste domine tout ce champ de ruines de sa haute taille et de sa prétention sans faille et au pas précautionneux, – l’image du paon ferait bien l’affaire, – attentive à venir poser, à la moindre occasion, par exemple à l’aide d’un de ses drones dont le président BHO “qui marche sur l’eau” a le secret, un de ces actes stupides, absurdes, nuisibles et illégaux, pour encore aggraver ce qui est déjà si grave.

Dès qu’un homme apparaît et paraît pouvoir prétendre “chevaucher le tigre”, – et même un de ces hommes au demeurant d’allure et de conviction qui nous le rendraient sympathiques, – il est finalement désarçonné, et nullement au profit du Système qu’il semblait en position de pouvoir affronter, mais dans un dessein finalement radicalement antiSystème, – parce que cet homme-là, justement, n’est pas assez antiSystème pour les desseins supérieurs consentant à s'occuper des choses du monde. Bien qu’un Erdogan en son temps, puis un Morsi dans le sien, soient loin de nous sembler des marionnettes du Système, et même au contraire, la terrible loi du comte Joseph de Maistre joue contre eux. «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse... [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» Erdogan et Morsi ne sont pas des “scélérats”, à l’image des révolutionnaires français, mais ils restent au service de desseins extérieurs à eux, qui se débarrassent d’eux s’ils prétendent trop précisément interrompre le cours de “la révolution”, qu’on nomme ici “printemps arabe”, qui n’a pas pour tâche d’établir ni la démocratie ni les droits de l’homme, qui a pour tâche d’abattre les structures du Système et rien d’autre. Le chaos a un envers qui le rend lui-même nécessaire.